Le sterling perd son flegme

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Les chiffres en Grande-Bretagne ont été décevants et en deçà des attentes, ce qui a pesé …

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Les chiffres en Grande-Bretagne ont été décevants et en deçà des attentes, ce qui a pesé sur le sterling, alors que de son côté l’euro s’est renforcé dans l’espoir d’un accord lors du sommet européen de fin de semaine.

Chiffres décevants

La pression était déjà forte sur le sterling, mais la publication de chiffres moins encourageants que prévu, a accentué le recul de la devise comme le montre le graphique.

Le rebond du PIB au mois de mai a été nettement inférieur aux prévisions avec un taux de 1.8% après un recul de 20.3% en avril. Cela représente donc un recul de 19.1% sur les trois mois, soit un recul de 24% par rapport à il y a un an.

Le chiffre de la production industrielle a été juste dans les prévisions avec une hausse de 6% au mois de mai, mais comme le montre le graphique, en taux annuel elle reste en fort recul à – 20%.

Et pour encore un peu plus noircir le tableau, the Office for Budget Responsability estime que le recul de l’économie en 2020 pourrait être de 14%, soit un chiffre nettement plus pessimiste que celui du FMI. Ce qui devrait amener le déficit budgétaire cette année entre 13% et 21% du PIB.

Avec bien évidemment le risque du Brexit qui demeure latent et qui fragilise le sterling.

Hausse de l’euro

La baisse du sterling est aussi la conséquence d’une hausse de l’euro que l’on observe aussi par rapport au dollar, puisqu’on est passé de 1.1335 à quasiment 1.14 en une seule journée.

L’euro bénéficie du fait que globalement l’Europe a mieux géré la pandémie que la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, de l’espoir d’un accord lors du sommet européen, et alors que le dollar est sous pression aussi à cause des tensions entre les Etats-Unis et la Chine.

Ce ne sont en tout cas pas encore les indicateurs économiques en Europe qui peuvent expliquer la hausse de l’euro, loin de là.

Même si la production industrielle a augmenté de 12.4% en mai en zone euro, en chiffre annuel elle n’a rien à envier au chiffre de la Grande-Bretagne puisque le recul s’établit à 20.9%, comme le montre le graphique.

Ce mois-ci les plus fortes hausses de la production industrielle ont été enregistrées en Italie (+42,1%), en France (+20,0%) et en Slovaquie (+19,6%). Les baisses les plus marquées ont été relevées en Irlande (-9,8%), en Croatie (-3,5%) et en Finlande (-1,3%).

Le recul sur un an est vécu différemment selon les pays comme le montre le tableau publié par Eurostat, pour les pays dont les données sont disponibles, donc inutile d’y chercher la Belgique.

Ce n’est pas non plus l’indice ZEW, qui mesure le moral des investisseurs en Allemagne, qui a soutenu l’euro. Comme le montre le graphique, cet indice a légèrement reculé, ce qui reflète le sentiment que la reprise économique sera modeste sur la seconde moitié de l’année.

C’est un peu ce que confirme l’enquête trimestrielle de la BCE auprès des banques. Car si la demande de crédit des entreprises a fait un bond au deuxième trimestre, les entreprises ayant tiré sur leurs lignes de crédit pour obtenir des liquidités d’urgence, par contre les banques s’attendent à une augmentation plus modérée de la demande au cours du trimestre en cours. Dans le cas des demandes de prêts aux ménages la situation pourrait être différente car elle a fortement diminué au deuxième trimestre, mais les banques prévoient un rebond au troisième trimestre.

Pas de changement de cap

Après la réunion de la BOJ ce matin, mais pas de changement non plus dans les indicateurs de confiance qui restent toujours très pessimistes au Japon.

C’est ce qui ressort des indices Tankan, celui pour l’industrie passant de -46 à -44, et celui des services de -32 à -26, ce qui les maintient à leur niveau les plus bas depuis 11 ans.

Nouvelles tensions

Comme si les sujets de tensions entre les Etats-Unis et la Chine n’étaient pas suffisants, Trump a annoncé hier la fin du statut spécial de Hong Kong en vertu de la loi américaine, pour punir la Chine.

Il a signé un décret qui, selon lui, mettrait fin au traitement économique préférentiel accordé à la ville. “Pas de privilèges spéciaux, pas de traitement économique spécial et pas d’exportation de technologies sensibles”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Conséquence, le ministère chinois des affaires étrangères a déclaré mercredi que Pékin imposera des sanctions de rétorsion contre les personnes et entités américaines en réponse à cette annonce.

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