Réparer l’Europe pour un nouvel avenir

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La Commission européenne a frappé fort et a avancé un plan inédit, ambitieux et volontaire…

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European flags in front of the Berlaymont building headquarters of the European commission in Brussels.

La Commission européenne a frappé fort et a avancé un plan inédit, ambitieux et volontaire, qui rejoint en partie la proposition franco-allemande.

Réparer et revitaliser

La Commission européenne a été à la hauteur du défi, tout en essayant de ménager les sensibilités de chacun, mais reste maintenant à voir si les « frugaux » seront eux aussi à la hauteur de l’enjeu.

Dans son discours, Ursula von der Leyen a donné les détails de ce plan tout en déclarant « dans notre Union, nous savons que les mesures les plus audacieuses sont véritablement les plus sûres pour notre avenir ».

La proposition de la Commission se décline en deux axes, d’une part un nouvel instrument de relance, appelé « Next Generation EU» doté d’un montant de 750 milliards d’euros, et d’autre part, un budget européen à long terme révisé de 1 100 milliards d’euros.

Dans le cadre de l’instrument « Next Generation EU », la Commission va lever des fonds en supprimant temporairement le plafond des ressources propres, afin de permettre à cette dernière d’utiliser sa note de crédit très solide pour emprunter de l’argent sur les marchés financiers. Elle compte lever donc 750 milliards d’euros dont 500 milliards seront distribués sous forme de subventions et 250 milliards d’euros sous forme de prêts accordés aux États membres.

Pour financer la hausse de son budget ainsi que d’assurer le remboursement de ces emprunts, la Commission proposera plusieurs nouvelles sources de recettes propres, comme l’extension prévue du système d’échange de quotas d’émission, une taxe carbone aux frontières qui servirait de mécanisme de compensation pour l’importation, en provenance de l’étranger, de produits bon marché et nocifs pour le climat, ou encore sur une nouvelle taxe sur les services numériques.

Cette aide aux Etats offrira un soutien financier aux investissements et aux réformes, notamment en ce qui concerne les transitions verte et numérique et la résilience des économies nationales, en les reliant aux priorités de l’UE. Elle sera disponible pour tous les États membres, mais sera concentrée sur les plus touchés et sur ceux dont les besoins en matière de résilience sont les plus importants.

Sans entrer plus en détail car la proposition de la Commission est ambitieuse, il faut maintenant qu’un accord politique rapide soit trouvé sur l’instrument «Next Generation EU» et le budget global de l’UE pour 2021-2027 au niveau du Conseil européen d’ici à juillet.

En tout cas, ces annonces ont été saluées par les bourses européennes, par l’euro, qui est passé au-dessus des 1.10 par rapport au dollar, et par les taux d’intérêts qui ont sensiblement baissé pour les pays périphériques (voir graphique).

Et pour revenir sur l’intention de la Commission d’emprunter 750 milliards d’euros, sur une période qui devrait s’étaler entre 2028 et 2058, elle ne devrait avoir aucun mal vu l’engouement pour les émissions émises par les Etats ces derniers temps. Dernière en date, celle émise par la France sur une durée de 20 ans qui a fait l’objet d’une demande record de 58 milliards d’euros.

Autre plan

Le Japon a aussi annoncé un nouveau plan de 1.100 milliards de dollars qui vient s’ajouter au précédent, ce qui représente au total un montant de 40% du PIB.

Ce plan comprend des mesures fiscales mais également des dépenses supplémentaires de la part de l’Etat et d’aides aux entreprises.

Ce plan va bien évidemment encore aggraver l’endettement du Japon (voir graphique), avec en toile de fonds une BOJ qui va poursuivre ses rachats d’obligations pour éviter une hausse des taux.

J’aurais pu mettre un « s » à mon titre, car d’autres plans sont attendus, dont un en Corée du Sud malgré un premier plan qui représente déjà 12.8% du PIB. En attendant, la banque centrale a décidé de réduire une nouvelle fois son taux de 0.25% pour le porter à 0.50%, soit le taux le plus bas depuis son lancement en 1999.

Elle a dans le même temps réduit ses prévisions de croissance pour 2020 et table désormais sur une contraction de 0.2% du PIB contre une précédente estimation de 2.1%.

Comme les autres banques centrales, elle prépare un programme de rachats d’obligations pour soutenir le plan de soutien du gouvernement.

Le point d’attention reste Hong Kong

La situation reste très tendue à Hong Kong après des arrestations massives hier. La bourse se distingue en étant à la baisse alors que les autres bourses continuent de se montrer rassurées par le déconfinement et les plans de relance des gouvernements.

La crainte de représailles américaines contre la Chine pèse toujours sur le yuan (voir graphique) et pèse également sur le prix du baril qui a connu une correction sensible. Il faut ajouter à cela le fait aussi que les stocks sont repartis à la hausse et que l’on craint que la demande reste encore faible.

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