L’accord n’a pas encore été signé entre les Etats-Unis et la Chine que de sérieux doutes sont émis sur …
Apaisement au moins
L’accord n’a pas encore été signé entre les Etats-Unis et la Chine que de sérieux doutes sont émis sur l’ampleur réelle de cet accord mais au moins il va permettre d’apaiser les tensions.
Accord en demi-teinte
Si les taux longs sont légèrement repartis à la baisse, si les bourses asiatiques ce matin sont en recul, c’est suite aux propos du Secrétaire au Trésor confirmant, ce que l’on préssentait, que les tarifs douaniers imposés aux produits chinois resteraient en place durant les discussions dans le cadre de la Phase II. Et que ces discussions risquaient fort de durer au-delà de novembre 2020.
Par contre, l’imposition d’une taxe de 15% sur 120 milliards de dollars d’importations chinoises suspendues depuis le 15 décembre est bien annulée.
Les Américains ont décidé de maintenir la pression durant la deuxième phase des discussions, mais cet accord permettra au moins de stopper l’escalade que nous avons connu ces 18 derniers mois.
Détails de l’accord
Ce document de 86 pages comprend la promesse de la Chine d’acheter pour 200 milliards de dollars supplémentaires de biens américains sur deux ans, dont 80 milliards de dollars supplémentaires de produits manufacturés américains, notamment des avions, des automobiles et des pièces de voitures, des machines agricoles et des appareils médicaux.
Pékin augmentera ses achats d’énergie de quelque 50 milliards de dollars et ses achats de services de 35 milliards de dollars, tandis que les achats de produits agricoles augmenteront de 32 milliards de dollars au cours des deux prochaines années, tout cela par rapport à 2017, année de référence pour les exportations américaines vers la Chine.
Par contre, cet accord ne répond pas aux principales plaintes des États-Unis au sujet des pratiques commerciales et de propriété intellectuelle de la Chine ni sur les subventions accordées aux entreprises d’État. Ni d’ailleurs non plus aux restrictions au commerce numérique et de la lourde réglementation chinoise en matière de cybersécurité qui ont entravé les activités des entreprises technologiques américaines en Chine.
En revanche, la Chine a accepté d’ouvrir plus largement son secteur des services financiers aux entreprises américaines et de s’abstenir de faire délibérément baisser sa monnaie.
Rectification
Je voudrais m’excuser auprès de ceux d’entre vous qui m’ont lu hier en début de matinée pour la fausse information que j’ai donné. J’évoquais le fait que les Etats-Unis avaient intégré la Chine dans la liste des pays qui manipulent leur devise. Or il s’agit exactement de l’inverse, à savoir, preuve de leur bonne volonté dans le cadre de cet accord, que les Américains avaient retiré la Chine de cette liste.
Par contre, il est bien exact que la Suisse a été intégrée dans cette liste avec comme conséquence un renforcement du franc suisse par rapport à l’euro comme le montre le graphique. Des hedge funds se sont en effet empressés de spéculer sur une hausse du franc suisse tablant sur le fait que la banque centrale n’oserait plus intervenir sur le marché des changes après cette mise au ban par les Américains.
Pas encore de retour de l’inflation
En tout cas aux Etats-Unis, le CPI a augmenté de 0.2% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui est passé de 2.1% à 2.3%. Mais si l’on regarde le CPI hors alimentation et énergie, il a connu une hausse de 0.1% et est resté stable à 2.3%. C’est malgré tout une légère hausse puisque sur l’ensemble de l’année 2019 il s’affiche à 2.3% contre 2.2% en 2018.
Ces chiffres confirment que malgré un marché de plein emploi il n’y a pas de tensions inflationnistes ce qui laisse toujours une certaine latitude à la FED en cas de forte dégradation de la situation économique.
Toujours dans cette réflexion sur l’inflation, il est intéressant d’observer que les anticipations d’inflation dans la zone euro sont très sensiblement reparties à la hausse comme le montre le graphique.