Le chiffre de l’inflation aux Etats-Unis a été une douche froide pour des marchés qui avaient sans doute négligé le fait que l’inflation était plus que la hausse de l’énergie.
Ne pas prendre ses désirs …
Le chiffre de l’inflation aux Etats-Unis a été une douche froide pour des marchés qui avaient sans doute négligé le fait que l’inflation était plus que la hausse de l’énergie.
Douche froide
Certes, le taux d’inflation général n’a augmenté que de 0.1% en août et est en recul en taux annuel à 8.3% contre 8.5%, mais la décrue est plus lente que prévu.
Mais surtout le Core CPI, donc l’inflation hors alimentation et énergie, a augmenté de 0.6% d’un mois à l’autre et en taux annuel il est passé de 5.9% à 6.3%, soit une hausse plus marquée que prévu.
Ces chiffres sont venus rappeler que le combat contre l’inflation prendrait du temps et que la FED n’avait pas d’autre choix que de resserrer drastiquement ses taux.
L’espoir d’un recul de l’inflation a été douché et le retour à la réalité a été brutal et comme je le soulignais hier dans un entretien à ABM Financial News, il faudra du temps pour que l’inflation revienne dans les objectifs de la FED.
La question d’une hausse de 0.75% des taux de la part de la FED la semaine prochaine ne se pose plus, et même la probabilité d’une hausse de 1% a progressé à 36%. Et sans surprise les taux se sont envolés avec un rendement du Treasury 2 ans qui se situe à son niveau le plus élevé depuis octobre 2007 et un différentiel de taux entre le 10 ans et le 2 ans qui s’est de nouveau élargi.
Ce chiffre d’inflation est venu aussi renforcer le dollar dans la perspective d’une remontée des taux et la bourse américaine a plongé, prise à contrepied alors qu’elle espérait les premiers signes d’un ralentissement de l’inflation.
Le recul attendu des prix à la production aux Etats-Unis cet après-midi ne sera évidemment pas suffisant pour rassurer et la tension sur les taux aux Etats-Unis devrait perdurer.
Toujours à propos d’inflation, et alors que la réunion de la BOE a été reportée à la semaine prochaine suite au décès de la Reine, l’inflation en Grande-Bretagne est attendue en hausse à 10.2% contre 10.1%, et le Core CPI à 6.3% contre 6.2%.
En Suède, la hausse de l’inflation serait encore plus brutale d’un mois à l’autre puisqu’elle passerait en taux annuel de 8.5% à 9.6%.
Le combat contre l’inflation sera long et douloureux comme l’avait souligné Powell et ne concerne pas que les Etats-Unis.
Révision
Le gouvernement français a d’ailleurs bien dû se résigner à revoir ses prévisions pour l’année prochaine, en partie parce que l’inflation mettra plus de temps que prévu à refluer.
Après une inflation estimée à 5.3% cette année, il table sur un taux de 4.2% l’année prochaine, car le gouvernement mettra fin à la réduction sur le carburant fin de l’année.
Concernant la croissance, après un taux de 2.5% cette année, le gouvernement table désormais sur une croissance de 1% l’année prochaine contre 1.4% précédemment. Ce chiffre demeure cependant encore bien optimiste par rapport aux prévisions des économistes qui tablent plus sur une croissance nulle ou quasi nulle.
Le gouvernement allemand semble plus réaliste puisqu’il tablerait sur une récession en 2023 rejoignant ainsi l’avis entre autres de l’institut IFO.
La faiblesse du yen
La nouvelle hausse du dollar a évidemment mis un nouveau coup de pression sur le yen et cette faiblesse du yen impacte très négativement le moral des entreprises comme cela ressort de l’enquête Tankan.
Même si cette chute du yen est une aubaine pour les entreprises exportatrices, il ressort que les entreprises tournées vers le marché intérieur ne parviennent pas à répercuter la hausse des prix des matières premières.
Résultat, l’indice Reuters Tankan du sentiment des fabricants est tombé à 10 en septembre, contre 13 le mois dernier, et celui du secteur des services a glissé à 11 contre 19 le mois dernier. Les secteurs particulièrement affectés sont les secteurs de la métallurgie, des machines électriques, des raffineries de pétrole et de la céramique.