Déterminées à agir

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La question de l’évolution des taux d’intérêt sera encore au menu du jour après la publication des minutes de la BCE et dans l’attente du discours de Powell à Jackson Hole.

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La question de l’évolution des taux d’intérêt sera encore au menu du jour après la publication des minutes de la BCE et dans l’attente du discours de Powell à Jackson Hole.

Détermination à agir

C’est clairement ce qui ressort des minutes de la dernière réunion de la BCE, et c’est clairement ce que martèlera Powell tout à l’heure.

Déterminé à agir contre quoi ? Contre l’inflation bien évidemment, qui préoccupe fortement la BCE comme on peut le lire dans les minutes publiées hier. « La persistance d’une inflation élevée faisait peser un risque croissant de désancrage des anticipations d’inflation à long terme ».

Désancrage mais encore ?  Cela signifie que les  ménages et les entreprises perdent confiance dans la volonté de la BCE de ramener la croissance des prix vers l’objectif et qu’ils commencent alors à ajuster leur propre comportement en matière de fixation des salaires, piégeant ainsi une inflation élevée dans une spirale salaires-prix.

Il suffit pour comprendre de regarder les anticipations d’inflation, en particulier la forte hausse en avril, et c’est d’ailleurs pour cela que la BCE a augmenté de 0.50% ses taux en juillet.

Et rien n’exclut que ces anticipations ne repartent à la hausse avec le nouveau record atteint par le prix du gaz hier en Europe. Et cet élément, plus les minutes de la BCE, indiquent que cette dernière devrait encore augmenter de 0.50% ses taux lors de sa prochaine réunion. Même s’ils, les membres de la BCE, sont bien conscients que les risques de récession ont augmenté.

Récession évitée de justesse

L’Allemagne a en effet évité de justesse la récession sur la première partie de l’année selon les chiffres définitifs publiés hier. Au lieu d’une stagnation, la croissance au deuxième trimestre a été de 0.1%, soit un taux annuel de 1.7%.

Ce chiffre est ressorti positif grâce aux dépenses de consommation des ménages avec la levée des mesures de restriction et une hausse des dépenses publiques.

Mais la situation s’est entre-temps fortement dégradée et la seconde partie de l’année s’annonce sombre comme l’a confirmé l’indice IFO.

Cet indice, a certes moins reculé qu’attendu, mais est quand même tombé à son niveau le plus bas depuis juin 2020 et la crise du gaz devrait encore le plomber ces prochains mois.

Révision également à la hausse

Celle du PIB aux Etats-Unis pour le deuxième trimestre et qui relance le débat sur le fait de savoir si les Etats-Unis sont en récession ou pas. Mais révision qui devrait plutôt conforter Powell d’adopter un ton ferme par rapport à l’inflation et qui devrait donc indiquer que la FED n’en a pas encore fini avec la hausse des taux.

L’économie américaine ne s’est contractée que de 0.6% en taux annualisé au deuxième trimestre contre une première estimation à -0.9%. Cette révision est la conséquence de ventes de détail qui ont été beaucoup plus fortes que ce qui avait été initialement annoncé en mai, et cette vigueur a persisté en juin et juillet.

Même si l’économie américaine a connu une récession technique, avec deux trimestres successifs affichant une croissance négative, la consommation reste solide, la production industrielle a atteint un niveau record en juillet, et le marché du travail continue de créer des emplois à un rythme soutenu.

Avec un marché de l’emploi qui reste tendu, Powell peut encore resserrer les taux car même si le ralentissement se concrétise aux Etats-Unis, et même si la frontière est ténue, l’économie n’est pas en récession. Mais comme cette frontière est ténue, la FED pourrait encore augmenter ses taux de 0.75% lors de sa prochaine réunion pour ensuite procéder à des hausses plus modérées.

Et Powell pourrait aussi en profiter pour indiquer, qu’après la phase de resserrement, les taux resteront inchangés pendant un certain temps et que la FED n’allait pas, sauf crise majeure évidemment, rebaisser ces taux rapidement comme en 2007. C’est en tout cas ce qui ressort très clairement des dernières déclarations de membres de la FED comme le président de la FED d’Atlanta, Raphael Bostic.

« Je vais vraiment essayer d’être aussi résolu que possible, une fois que nous aurons atteint un niveau que je pense approprié, pour vraiment y rester et pour analyser et évaluer délibérément comment nos politiques se propagent dans l’économie » Et même si l’économie ralenti il estime « qu’il sera vraiment important que nous résistions à la tentation d’être trop réactifs, et que nous nous assurions vraiment que l’inflation est en bonne voie pour atteindre 2 % avant de prendre des mesures pour accroître l’accommodation de notre politique ».

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