Les inquiétudes liées au coronavirus persistent

Les records sur les marchés boursiers ne peuvent pas masquer la réalité d’une situation sanitaire qui demeure plus que préoccupante et des chiffres économiques décevants en Europe.

Situation sanitaire

L’Inde a enregistré 168.912 nouveaux cas hier, soit un total de 13.53 millions d’infections depuis le début de la crise, dépassant le Brésil qui en compte 13.45 millions. La Thaïlande a également enregistré dimanche son plus grand nombre de nouveaux cas quotidiens de coronavirus, tandis que le Japon a étendu les restrictions concernant le virus du 12 avril au 11 mai à Tokyo et au 5 mai à Kyoto et Okinawa.

En France, le nombre de patients en soins critiques se situait à 5.838 dimanche contre 5.769 la veille, et le nombre de décès a augmenté de 176 en 24 heures.

Aux Etats-Unis, où pourtant la vaccination se fait à tour de bras, Powell s’inquiète, « nous avons le sentiment que nous sommes arrivés au stade où l’économie est sur le point de commencer à croître plus rapidement et où les créations d’emploi sont beaucoup plus rapide, donc le principal risque pour notre économie, désormais, c’est celui d’une nouvelle propagation de la maladie. Il serait plus intelligent que les gens continuent de respecter la distanciation sociale et de porter des masques ».

Chiffres décevants en Europe

Contre toute attente, la production industrielle en Allemagne a reculé pour le deuxième mois consécutif, ce qui augmente la probabilité que la plus grande économie d’Europe se soit contractée au premier trimestre. Elle a connu une baisse de 1.6% en février, comme en janvier, et affiche donc un recul de 6.4% par rapport au mois de janvier 2020 comme le montre le graphique.

Même si les indices PMI et IFO laissent entendre que les perspectives sont encourageantes, les mesures de confinement ont pesé sur l’industrie au premier trimestre.

Autres données, les exportations allemandes ont augmenté de 0,9 % en février par rapport au mois précédent, tandis que les importations ont augmenté de 3,6 %. Sur un an, les exportations ont diminué de 1,2 % et les importations ont augmenté de 0,9 %.

Mais ce sont les chiffres du commerce avec la Grande-Bretagne qui sont les plus impressionnants. En effet, les exportations vers la Grande-Bretagne ont chuté de 12,2 % en taux annuel en février, après une baisse de 29 % en janvier, et les importations en provenance du Royaume-Uni ont diminué de 26,9 % après une chute de 56,2 % en janvier.

La France ne fait guère mieux avec un recul de 4.6% de la production industrielle en février, mais qui intervient après une forte hausse en janvier.

En Espagne, le gouvernement a revu ses prévisions de croissance à 6.5% pour cette année contre une fourchette de 7.2%-9.8% précédemment. La troisième vague qui a obligé le gouvernement à prendre de nouvelles mesures de restriction et le poids du secteur du tourisme dans l’économie ont pesé sur l’économie au premier trimestre et retardent la reprise.

Ce chiffre de 6.5% rejoint les prévisions de la banque d’Espagne qui table sur un taux de 6 % et celles du FMI qui estime la croissance à 6.4%. Le retard pris laisse cependant espérer une croissance soutenue de 7% en 2022 ce qui permettrait de revenir au niveau d’avant crise fin de l’année 2022.

Fortes créations d’emploi

Comme aux Etats-Unis, le marché de l’emploi au Canada affiche un redressement spectaculaire. Au mois de mars, il affiche 303.100 créations d’emploi alors que l’on en attendait 100.000.

Comme le montre le graphique, le taux de chômage est retombé à 7.5% après avoir touché un niveau de 13.7% au moment de la première vague.

Mais là, comme ailleurs, de nouvelles mesures de restriction risquent de casser ce bel élan et tout va dépendre de la vitesse de la vaccination. La banque centrale du Canada publiera la semaine prochaine ses prévisions, mais elle devrait, comme la majorité de ses consœurs, laisser ses taux inchangés pour encore une longue période.