L’hétérogénéité de la zone euro

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Les chiffres du PIB pour certains pays de la zone euro ont une nouvelle fois mis en avant l’hétérogénéité de la situation ….

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European flags in front of the Berlaymont building headquarters of the European commission in Brussels.

Les chiffres du PIB pour certains pays de la zone euro ont une nouvelle fois mis en avant l’hétérogénéité de la situation et donc la difficulté d’une politique commune.

Une situation contrastée

J’avais déjà donné le chiffre du PIB pour la France vendredi, qui avait révélé un recul un peu moins important que prévu de l’activité au quatrième trimestre. Il est intéressant de constater que la chute de la croissance a été essentiellement limitée par une forte hausse de la consommation intérieure, qui demeure le facteur essentiel du PIB. Ainsi, sur le mois de décembre, elle a connu une hausse de 23% grâce à l’assouplissement des mesures de restriction. Ce qui signifie que les annonces du gouvernement ce week-end vont par contre peser sur la croissance au premier trimestre.

L’Allemagne n’a pas du tout le même profil et en plus les mesures de confinement ont été beaucoup plus strictes et durent depuis bien plus longtemps. Malgré cela, le quatrième trimestre a été marqué par une hausse de 0.1% du PIB (-1.3% pour rappel pour la France), soit un recul de 5% sur l’ensemble de l’année 2020. Cette hausse du PIB au quatrième trimestre a été assurée par les exportations et les investissements dans la construction, alors que la consommation a plombé cette dernière.

En Espagne, le poids du tourisme explique le plongeon de 11% du PIB pour l’ensemble de l’année, malgré une petite hausse de 0.4% au quatrième trimestre. La consommation privée et publique a été l’élément qui a soutenu un peu l’activité mais pas suffisamment pour effacer la chute du PIB au deuxième trimestre.

Et la Belgique dans tout cela. Au quatrième trimestre, le PIB a progressé de 0.2% et affiche un recul de 6.2% pour l’ensemble de l’année. Nous ne disposons pas des détails encore pour la Belgique mais la consommation a sans doute aussi permis cette petite hausse au quatrième trimestre.

Deux conclusions à ces chiffres. La première est que les mesures de confinement vont inéluctablement peser sur la croissance au premier trimestre de cette année, malgré la résilience de l’économie observée au quatrième trimestre. La deuxième conclusion est évidemment l’extrême hétérogénéité de la zone euro avec des structures très différentes des économies. La France assure sa croissance par la consommation, l’Allemagne par les exportations. Ce n’est pas nouveau, mais la crise actuelle met encore plus en avant ces divergences.

Si j’élargis le périmètre à l’UE, les situations seront évidemment encore plus contrastées. Juste un exemple, la Pologne a connu une chute de 2.8% de son PIB en 2020, soit la première contraction de ce dernier depuis 1996. Et qu’il faut comparer au 4.5% de croissance affiché en 2019. Cette contraction est la résultante d’une chute de la consommation, même cause même effets, mais également un recul des investissements.

Situation en Asie

Je ne vais pas dire que la zone asiatique est plus homogène, mais ce n’est pas comme la zone euro avec une monnaie unique et une seule politique monétaire.

Mais la zone asiatique connait aussi des situations très différentes. D’abord, avec l’annonce d’un nouveau coup d’Etat en Birmanie et l’arrestation d’Aung San Suu Kyi ce matin. L’histoire se répète hélas.

Les indices PMI manufacturiers affichent en ce début d’année des tendances un peu différentes, en recul en Chine et au Japon et en hausse en Corée du Sud et à Taiwan.

En Chine, l’indice PMI manufacturier officiel est passé de 53 à 51.5, à cause des nouvelles mesures de confinement un peu partout dans le monde qui affectent l’activité industrielle.

Au Japon, l’indice PMI manufacturier est retombé à 49.8, à cause de l’état d’urgence imposé à une partie du pays, état d’urgence qui risque fort d’être prolongé.

Par contre, comme le montre le graphique, ces indices sont en hausse dans une partie des pays de la zone avec même des reprises assez marquées. Deux facteurs expliquent que certains pays s’en sortent mieux, d’une part la gestion de l’épidémie, et d’autre part ceux qui profitent de la hausse des exportations en particulier suite à la forte demande pour les semiconducteurs.

A propos des indices PMI

Dans la zone euro, la révision des indices PMI manufacturiers ne devrait pas entrainer de surprise et simplement confirmer le léger tassement de l’activité.

Par contre, en Irlande, l’effet conjugué du lockdown et du Brexit a fait lourdement chuté cet indice. Il est en effet passé de 57.2 à 51.8 suite à une chute des commandes, après aussi une forte hausse avant la date fatidique du 31 décembre qui avait incité les entreprises à constituer des stocks.

Pour le premier tableau mensuel, pas de grand changement à observer à part, la hausse du prix du baril et la remontée de la volatilité, mais seulement ces derniers jours.

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