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Biden a dévoilé son plan de relance, sans que cela ne provoque beaucoup de réactions dans les marchés qui avaient dû digérer le mauvais chiffre du chômage et qui avaient anticipé ce plan.

Plan de relance

Ce plan de 1.900 milliards de dollars comprend 415 milliards de dollars destinés à renforcer la lutte et la vaccination contre la Covid-19, environ 1.000 milliards d’aides directes aux ménages et quelques 440 milliards d’aides aux petites entreprises et aux municipalités les plus gravement touchées par la crise sanitaire.

Des chèques de 1.400 dollars seront versés aux Américains, en plus des 600 dollars déjà versés au titre du dernier plan de relance voté par le Congrès. L’allocation chômage sera augmentée à 400 dollars par semaine, contre 300 actuellement, et prolongée jusqu’en septembre.

L’augmentation de ce chèque et des allocations de chômage est d’autant plus importante, que, comme le montre le graphique, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont fait un bond en passant de 784.000 à 965.000, soit la plus forte hausse depuis août 2020.

La question du financement de ce plan se pose bien évidemment et il faut encore qu’il soit approuvé par les deux chambres, ce qui explique le peu de réaction sur les marchés financiers.

Dans le même temps, le président de la FED a reprécisé qu’il n’était nullement question pour la FED d’un changement de politique. « Ce n’est pas le moment de débattre d’une sortie » du programme de rachat mensuel de 120 milliards de dollars de bons du Trésor de la Fed, a déclaré Jerome Powell.

« Nous avons appris de la crise financière (de 2008) qu’il fallait prendre soin de ne pas sortir trop tôt et par ailleurs s’efforcer de ne pas discuter en permanence de cette question (…) car les marchés sont à l’écoute », a-t-il dit.

Urgence en Europe

Entre vitesse et précipitation, la question ne se pose plus, c’est la vitesse qui prime si les pays européens veulent contrer partiellement le variant anglais en accélérant les vaccinations.

Et en attendant, ils n’ont pas d’autres choix que de prendre de nouvelles mesures de restriction comme en France, et comme pourrait le faire l’Allemagne après la publication des derniers chiffres. A savoir, que le nombre de cas confirmés a grimpé à 2.000.958, soit 22.368 cas de plus que la veille, avec 1.113 décès supplémentaires, ce qui porte le total à 44.994 morts depuis le début de l’épidémie dans le pays. Angela Merkel pourrait annoncer un méga lockdown compte tenu de cette nette dégradation de la situation.

Malgré la crise sanitaire, l’Allemagne, par rapport à ses voisins, a réussi à limiter la casse en 2020. Le PIB a reculé de 5%, soit un recul moindre que lors de la crise de 2009 où le PIB avait chuté de 5.7%. C’est quasiment deux fois moindre que le recul du PIB en France et en Italie qui ont chuté selon les estimations de 9% en 2020.

Cette chute en Allemagne est la conséquence d’un recul important de la consommation intérieure, en baisse de 6%, ce qui explique le plongeon de 8.6% des importations. Mais encore dépassé par la chute de 10% des exportations suite au ralentissement de l’activité chez ses plus proches voisins, mais aussi en Chine au début de l’année.

Face à cette dégradation de la situation, en France, le gouvernement a prolongé les mesures de soutien, et la question de savoir si de nouvelles mesures ne seront pas nécessaires dans les autres pays européens commencent à se poser.

Les minutes de la dernière réunion de la BCE montrent qu’une certaine divergence s’est marquée entre les propositions de l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, et ses collègues.

Ce dernier avait proposé de laisser les banques emprunter encore plus à des taux négatifs auprès de la BCE, ce qui a été recalé. Et sa proposition d’augmenter l’enveloppe de 500 milliards d’euros dans le cadre du PEPP a fait l’objet d’âpres discussions, certains plaidant pour une augmentation plus importante, d’autres moins importante.

Mais vu la dégradation de la situation sanitaire et les nouvelles mesures de restriction, ces décisions se révèlent indispensables et vu les tensions en Italie elles n’empêchent pas une remontée des taux italiens et donc un élargissement, modeste pour le moment, des spreads.

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