Le dollar est toujours sous pression et commence à casser de sérieux seuils de résistance, …
Un nouveau défi pour la BCE, le dollar
Le dollar est toujours sous pression et commence à casser de sérieux seuils de résistance, ce qui pourrait accentuer son mouvement de recul alors que les taux longs américains remontent sensiblement.
Il recule sur l’espoir
Comme je l’évoquais hier, ce recul du dollar trouve son explication dans les espoirs d’un vaccin, dans l’attente d’un plan de relance aux Etats-Unis, et la certitude d’un soutien de la FED. Au lieu de prendre le graphique de la parité en EUR/USD, j’ai pris ce matin celui de la parité en USD/CNH pour illustrer ce recul.
Et comme nous ne sommes plus à un paradoxe près, cette baisse du dollar s’accompagne d’une remontée des taux longs aux Etats-Unis dans la perspective du plan de relance et de la politique budgétaire que devrait mener Janet Yellen. Le graphique reprend la courbe US au 3 juin (en mauve) et la courbe actuelle (en orange).
Et malgré l’espoir, la réalité est loin d’être positive avec un record de 2.638 morts en une seule journée aux Etats-Unis , 100.000 hospitalisations en un jour, autre record, l’annonce d’un lockdown à Los Angeles et un marché de l’emploi qui patine.
Deux chiffres pour illustrer l’état du marché de l’emploi et donc l’urgence du plan de relance avant la fin de l’année aux Etats-Unis. Les créations d’emploi dans le secteur privé ont été de 307.000 selon ADP contre 404.000 le mois passé, ce qui laisse penser que le chiffre publié demain sera le plus faible depuis le mois de mai. On table en effet sur 481.000 créations d’emploi contre 638.000 le mois passé.
Le deuxième chiffre, celui des inscriptions hebdomadaires au chômage, devrait montrer également que le marché de l’emploi s’essouffle avec 775.000 inscriptions attendues contre 778.000 la semaine passée.
Pas de surprise pour les indices PMI des services
D’un côté, une reprise marquée de ces indices en Asie, et d’un autre côté, un recul de ces indices en Europe.
En Chine, l’indice PMI des services a progressé en passant de 56.8 à 57.8, soit son niveau le plus élevé depuis avril 2010. Cet indice vient conforter les signaux positifs envoyés par la Chine et vient confirmer que l’économie chinoise sera la seule à afficher une croissance positive en 2020.
En Europe, le recul des indices PMI des services sera confirmé et acté avec la mise en place des nouvelles mesures de confinement. Et ce recul sera d’autant plus marqué dans les pays dont le poids du secteur touristique est élevé comme l’Espagne. Sur les 10 premiers mois de l’année, la chute du nombre de touristes en Espagne a été de 76% par rapport à l’année passée à la même période.
Une petite lueur d’espoir, comme le confinement est partiel, les ventes de détail ont augmenté de 2.6% en Allemagne en octobre contre un recul de 1.9% en septembre. Et on attend aussi un rebond de ces dernières dans la zone euro de 2.6% contre un déclin de 2% en septembre.
Ce qu’on ne voulait pas
Alors que les discussions sur le Brexit se poursuivent, Londres a joué les provocations dans un dossier ultra-sensible.
Avant de revenir sur cette provocation, manifestement les discussions patinent, raison pour laquelle le sterling est reparti à la baisse, et certains Etats de l’UE n’excluent pas de continuer à négocier après la date fatidique du 31 décembre. Mais Londres ne l’entend pas cette oreille et exclut toute prolongation au-delà de cette date.
Provocation donc par l’agence britannique du médicament qui a vanté la rapidité de sa validation du vaccin de Pfizer et BioNTech par rapport à la prudence de l’UE.
Cette rapidité semble avoir été dictée par la volonté de griller les autres organes de contrôle et de, peut-être, montrer les raisons d’une reprise du contrôle par les Britanniques de leur avenir. Car les responsables de la Food and Drug Administration aux Etats-Unis doivent se réunir le 10 décembre pour décider d’une éventuelle autorisation en urgence du vaccin de Pfizer/BioNTech tandis que l’Agence européenne des médicaments se donne jusqu’au 29 décembre pour se prononcer sur une homologation provisoire.