Déclarations et mises en garde d’un côté, et toujours des anticipations de baisses de taux de l’autre côté qui ne tiennent nullement compte de ces mises en garde.
Un dialogue de sourds
Déclarations et mises en garde d’un côté, et toujours des anticipations de baisses de taux de l’autre côté qui ne tiennent nullement compte de ces mises en garde.
Dialogue de sourds
Deux exemples de nouvelles déclarations, une émanant de la BCE, et l’autre de la FED, alors que le marché continue de tabler sur une baisse des taux en mars pour la FED avec une probabilité de 70%.
Déclaration de Philip Lane, le Chef économiste de la BCE, évoquant la première baisse des taux d’intérêt, « d’ici notre réunion de juin, nous aurons eu ces données importantes. Mais laissez-moi souligner que nous avons d’autres données que nous regarderons chaque semaine » Et d’ajouter « une aube trompeuse, un recalibrage trop rapide, peuvent être autodestructeurs ».
Même s’il évoque bien une séquence de baisses des taux, il a lourdement insisté sur le fait que les données sur l’évolution des salaires ne seront pleinement disponibles que pour la réunion du 6 juin et pas avant.
Même propos du président de la FED d’Atlanta, Raphael Bostic, « l’inflation doit fermement et sûrement revenir à notre objectif de 2 %. Ce serait un mauvais résultat si nous commencions à assouplir la politique monétaire et que l’inflation commençait à monter et à descendre comme une balançoire. Cela saperait la confiance des gens dans l’évolution de l’économie ».
Et d’insister sur le fait que l’inflation mettra du temps pour revenir vers l’objectif de la FED, il table sur une inflation proche de 2.5% fin de cette année, et qu’elle atteindra les 2% qu’en 2025.
Et de s’inquiéter des tensions dans le canal de Suez, en déclarant « il sera très intéressant de voir dans quelle mesure le conflit au Moyen-Orient et les attaques contre les porte-conteneurs commencent à se répercuter sur la structure des coûts des entreprises de ma circonscription ».
Prudence de la Banque centrale
Tiraillée entre le risque de voir sa devise s’affaiblir, et le risque de voir son économie rester atone, la Banque centrale chinoise a décidé, ce matin, de laisser ses taux inchangés dans l’attente de la publication de chiffres majeurs ce mercredi.
Même si pour le moment, le yuan ne s’affaiblit plus de trop par rapport au dollar, la marge de manœuvre pour la Banque centrale est étroite, et elle doit utiliser la baisse des taux avec précaution.
Elle a dès lors décidé de laisser son taux à 1 an inchangé à 2.5%, alors que les chiffres d’inflation de la semaine passée avaient relancé les anticipations de baisse de taux.
Par contre, son opération de prêt de ce matin a répondu entièrement à la demande de liquidités des institutions financières afin de « maintenir une liquidité raisonnablement ample dans le système bancaire », a déclaré la Banque.
Dans les faits, cela a entraîné une injection nette de 216 milliards de yuans de fonds frais dans le système bancaire, en attendant, sans doute, une baisse des taux des réserves obligatoires des banques, mesure qui n’a pas d’effet sur le yuan.
Mais elle attend aussi les indicateurs qui seront publiés ce mercredi, à savoir la production industrielle, l’investissement et les ventes au détail de décembre, ainsi que le produit intérieur brut du quatrième trimestre, pour savoir si l’économie aura besoin d’un soutien supplémentaire.
Avis positif
Bon, soyons honnête, cela ne se reflète pas dans le cours de la devise même par rapport à l’euro, mais Moody’s a révisé, vendredi, la perspective de la Turquie de stable à positive, citant le changement décisif de la politique monétaire du pays.
Moody’s estime en effet que « alors que l’inflation globale est susceptible d’augmenter encore à court terme, il y a des signes que la dynamique de l’inflation commence à s’inverser, ce qui indique que la politique monétaire regagne en crédibilité et en efficacité », tout en maintenant la note de la Turquie à B3.
Et la gouverneure de la Banque centrale, Hafize Gaye Erkan, n’a certainement pas l’intention de changer sa politique, elle qui a déclaré que le resserrement monétaire serait maintenu aussi longtemps que nécessaire pour assurer une stabilité durable des prix.
Et comme souligné par Moody’s, elle a aussi estimé que le resserrement monétaire est significativement proche du niveau requis pour établir la trajectoire de désinflation, raison pour laquelle la Banque centrale a réduit le rythme du resserrement monétaire en décembre.
Gagner du temps
Les démocrates et républicains du Congrès américain ont dévoilé dimanche un projet de loi de finances à court terme qui permettrait d’éviter une fermeture partielle du gouvernement et de maintenir les agences fédérales en activité jusqu’au mois de mars.
Et il y a urgence car le financement actuel des programmes fédéraux relatifs aux transports, au logement, à l’agriculture, à l’énergie, aux anciens combattants et à la construction militaire expire cette semaine. Et le financement des autres secteurs du gouvernement, y compris la défense, se poursuivra jusqu’au 2 février.
Le nouveau projet de loi sur les dépenses reporte la date limite au 1er mars pour le premier groupe et au 8 mars pour le second, et elle couvre environ un tiers des dépenses du gouvernement américain, qui se sont élevées à 6.100 milliards de dollars au cours de l’année fiscale écoulée.
Merci pour votre article éclairant “Un dialogue de sourds”. Votre analyse des politiques de taux d’intérêt des banques centrales et des anticipations du marché révèle une compréhension profonde des enjeux économiques actuels. Vous avez brillamment mis en lumière comment les décisions de la BCE et de la FED influencent les perspectives économiques globales, tout en soulignant les défis spécifiques auxquels font face la Chine et la Turquie. Votre point sur l’impact de ces politiques sur l’inflation et la stabilité des prix est particulièrement pertinent. Cependant, je me demande comment vous évaluez le rôle potentiel des tensions géopolitiques, comme celles dans le canal de Suez, sur les politiques monétaires futures des banques centrales et les marchés financiers mondiaux ?
C’est ou cela serait ce que l’on appelle un cygne noir .. un événement improbable qui arrive quand même … avec comme conséquences une hausse de l’inflation si hausse du prix du baril et des banques centrales qui retardent les baisses de taux, ce qui aurait un impact négatif sur les marchés financiers à court terme certainement