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Chiffre d’inflation aux Etats-Unis en hausse, riposte américaine en mer Rouge qui dépasse la simple interception de missiles, et chiffres mitigés en Chine, tout cela rend les marchés glissants.

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Chiffre d’inflation aux Etats-Unis en hausse, riposte américaine en mer Rouge qui dépasse la simple interception de missiles, et chiffres mitigés en Chine, tout cela rend les marchés glissants.

Chiffres en Chine

Commençons d’abord par la bonne nouvelle,  les exportations chinoises ont augmenté de 2.3% en décembre, en taux annuel, contre un taux de 0.5% le mois précédent. Mais par contre, les importations n’ont augmenté que de 0.2%, en taux annuel, contre il est vrai un recul de 0.6% le mois précédent, un léger mieux, mais qui ne peut masquer l’atonie de la demande intérieure.

Preuve de cette atonie, les prix à la consommation ont baissé pour le troisième mois en décembre, à -0.3%, et les prix à la production restent nettement négatifs à -2.7%.

Cette pression déflationniste persiste car la demande intérieure reste faible et que le secteur immobilier continue de peser sur l’économie.

De nouvelles mesures de soutien sont attendues avec très probablement une baisse des taux et de nouvelles injections de liquidités, mais cela n’aura évidemment aucun effet sur le ralentissement du commerce mondial, attendu cette année.

Déconvenue aux Etats-Unis

Même si cela ne se reflète pas dans les rendements obligataires aux Etats-Unis, le chiffre de l’inflation a déçu.

L’inflation a en effet augmenté de 0.3% d’un mois à l’autre, contre 0.1% le mois précédent, soit un taux annuel qui est passé de 3.1% en novembre à 3.4%.

Pour l’ensemble de l’année, l’inflation s’est établie en moyenne à 4.1 %, contre 8.0 % en 2022.

L’inflation sous-jacente affiche une hausse de 0.3% aussi d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui est passé de 4% à 3.9% en décembre.

Ce chiffre a pesé sur les bourses dans un premier temps, et réduit la probabilité d’une baisse en mars, mais les tensions en mer Rouge ont provoqué une petite baisse des rendements obligataires, les obligations retrouvant leur statut de valeur refuge.

Pour Austan Goolsbee, président de la FED de Chicago, il n’est pas certain que ces progrès soient suffisants pour que la Fed commence à réduire ses taux en déclarant,  « lorsque nous avons des semaines ou des mois de données à venir, je n’aime pas nous lier les mains ».

Et la présidente de la FED de Cleveland, Loretta Mester, de renchérir, ces données « montrent simplement qu’il y a encore du travail à faire et que ce travail nécessitera une politique monétaire restrictive ».

Car comme Goolsbee, elle estime que « je pense que nous avons besoin de plus de preuves avant de réduire les taux d’intérêt. Une réduction des taux en mars, actuellement anticipée par les marchés financiers, étant trop précoce à mon avis ».

Avec une crainte exprimée par le président de la FED de Richmond, Thomas Barkin, « je surveille de près l’écart entre les services, le logement et les biens, car il ne faudrait pas qu’un cycle de déflation des biens s’achève et que l’on se retrouve à supporter de manière disproportionnée le coût du logement et des services ».

Marché immobilier

Statistiques intéressantes publiées par Eurostat sur l’évolution des prix de l’immobilier, qui montrent que la dégradation du marché immobilier s’est amorcée fin 2022 pour la majorité des pays.

Certains pays ont connu une baisse des prix sur un an comme en Allemagne, au Luxembourg ou en Suède, avec même des corrections importantes d’un trimestre à l’autre.

Pour l’ensemble de la zone euro, et au cours du troisième trimestre, les prix des logements ont diminué de 2.1% sur un an, et de 1% dans l’UE. Ce qui montre une dégradation par rapport au trimestre précédent qui affichait un recul de respectivement 1.5% et 0.9%.

La situation est particulièrement inquiétante en Allemagne, où les perspectives du secteur de la construction restent sombres pour 2024.

Selon, l’institut économique DIW, les dépenses de construction en Allemagne devraient diminuer en 2024 pour la première fois depuis la crise financière.

L’un des auteurs de l’étude estimant que « l’effondrement du secteur de la construction prend plus de temps que prévu ».

A propos d’effondrement

La livre turque a atteint un nouveau record à la baisse au-delà de 30 par rapport au dollar.

Il faut dire qu’avec un taux d’inflation à 65% en décembre, et qui devrait encore s’aggraver, la bataille de la Banque centrale n’est pas encore gagner. Et surtout, elle doit reconstruire sa crédibilité, ce qui prend du temps.

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Merci beaucoup pour votre analyse détaillée et perspicace des tendances économiques actuelles. Votre approche multidimensionnelle, couvrant des régions telles que les États-Unis, la Chine, et l’Europe, offre une perspective complète et éclairante. J’ai particulièrement apprécié votre discussion sur l’impact de l’inflation et des politiques monétaires sur les marchés financiers mondiaux. À cet égard, comment voyez-vous l’évolution de la politique monétaire des banques centrales face à ces défis inflationnistes dans les mois à venir ?