Les signes du ralentissement s’accumulent

Mode Expresso

Alors que la canicule qui sévit en Chine commence à avoir un impact négatif sur les récoltes et l’activité économique, les mauvaises surprises s’accumulent sur le front économique.

Mode Lungo

Alors que la canicule qui sévit en Chine commence à avoir un impact négatif sur les récoltes et l’activité économique, les mauvaises surprises s’accumulent sur le front économique.

Faiblesse de la demande

La Chine subit de façon concomitante le recul de l’activité manufacturière au niveau mondial et la faiblesse de la demande intérieure. Ce qui explique les chiffres très décevants du commerce avec une chute, en taux annuel, de 7.5% des exportations en mai, après une hausse de 8.5% en avril. Et un recul de 4.5% des importations après une baisse de 7.9% le mois précédent.

Comme on sait que les exportations vont continuer de souffrir sur la seconde partie de l’année, compte tenu du ralentissement attendu de l’économie mondiale, ces chiffres mettent encore un peu plus de pression sur les autorités pour qu’elles soutiennent la demande intérieure.

La probabilité d’une baisse des réserves obligatoires des banques s’est renforcée après ces indices et a d’ailleurs été évoquée il y a deux jours par un organe officiel.

Ces chiffres ne vont pas soutenir le prix du baril, car ils viennent confirmer la faiblesse de la demande, ce qui explique pourquoi, après le petit soubresaut de lundi après l’annonce de l’Arabie Saoudite, le prix du baril est retombé.

Retour sur la décision de la RBA

Hier, la Banque centrale d’Australie a augmenté ses taux, et comme l’information venait de tomber au moment où je rédigeais mon commentaire, je voulais revenir un peu sur cette décision.

Son gouverneur a clairement laissé entendre que de nouvelles hausses de taux sont à attendre car « l’inflation en Australie a dépassé son pic. Mais à 7%, elle est encore trop élevée et il faudra encore du temps avant qu’elle ne revienne dans la fourchette cible. Cette nouvelle hausse de taux vise à renforcer la confiance dans le fait que l’inflation reviendra à l’objectif dans un délai raisonnable ».

La position de la Banque centrale est délicate, car l’économie a commencé à montrer des signes d’essoufflement, confirmé par les chiffres du PIB publiés ce matin,  mais l’inflation en avril a surpris à la hausse ainsi qu’une augmentation importante des salaires.  Ce qu’a reconnu son gouverneur en déclarant que le chemin pour « parvenir à un atterrissage en douceur reste étroit ».

A propos des chiffres du PIB, ce dernier a progressé de 0.2% au premier trimestre de cette année après une hausse de 0.5%, soit une croissance annuelle qui s’établit à 2.3% contre 2.4% précédemment.

Ce recul de la croissance est en partie lié à une faiblesse de la consommation, qui n’a augmenté que de 0.2% au premier trimestre, ne contribuant qu’à hauteur de 0.1% au PIB.

Mais compte tenu de la pression sur les salaires qui perdure, la Banque centrale pourrait encore augmenter ses taux en juillet et en août, même si le recul des importations et exportations chinoises est une mauvaise nouvelle pour l’économie australienne.

Contexte compliqué

Ce n’est pas sans raison que la Banque mondiale a intitulé ses dernières prévisions, « une économie mondiale fragilisée dans un contexte de taux d’intérêt élevés ».

Même si pour 2023, elle se montre un  peu plus optimiste compte tenu du fait que les Etats-Unis et les autres grandes économies se sont montrés plus résistants que prévu, en revanche pour 2024, elle a revu à la baisse ses prévisions.

Pour 2023, elle table sur un taux de 2.1% pour le PIB mondial contre un taux de 1.7% précédemment, mais pour 2024, elle a ramené ce dernier à 2.4% contre 2.7% précédemment.

Cette révision à la hausse pour 2023 est fortement liée à une révision du chiffre pour les Etats-Unis qui passe de 0.5% à 1.1%, et celui de la Chine qui passe de 4.3% à 5.6%.

Par contre pour 2024, c’est le phénomène inverse, pour les Etats-Unis le chiffre est ramené à 0.4% contre 0.8% précédemment, et pour la Chine à 4.6% contre 5%.

La Banque mondiale souligne que même si l’inflation devait diminuer progressivement, l’inflation de base devrait rester supérieure aux objectifs des Banques centrales dans de nombreux pays tout au long de l’année 2024.

La BCE ne dit pas autre chose

Avec de nouvelles déclarations d’un membre de la BCE qui vont exactement dans le même sens.

Ainsi, Knot, le chef de la Banque centrale des Pays-Bas, a déclaré « parce que l’inflation a été élevée pendant une longue période, les pressions inflationnistes sous-jacentes se sont accumulées. Il est probable que les pressions sur les prix dans ces domaines seront plus difficiles à réduire ».

Et même si pour lui « il est rassurant de voir les premiers signes de la transmission de la politique monétaire récente à l’économie réelle », cela n’exclut pas encore des hausses de taux.  

Quid de l’immobilier ?

Knot a évoqué le recul observé des prix dans l’immobilier, et les indices PMI du secteur immobilier en zone euro montrent que ce dernier est largement en territoire négatif.

Mais malgré la hausse des taux, compte tenu d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, les prix ne reculent pas et même dans certains cas continuent d’augmenter, ce qui complique l’action des Banques centrales car les coûts de location se retrouvent dans l’inflation.

Mais certaines régions pourraient connaitre des ajustements importants selon les résultats d’une enquête menée par Reuters auprès de 100 analystes. Selon cette dernière, les prix de l’immobilier au Canada et en Nouvelle-Zélande pourraient chuter d’environ 9 % et 8 %, cette année, et en Allemagne, la baisse attendue serait de 5.5 %.

Les prix des logements au Royaume-Uni et aux États-Unis devraient baisser d’environ 3 % et ceux de l’Australie devraient rester stables pour l’ensemble de l’année 2023.

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