Voilà bien tout le paradoxe, les bourses qui montaient sur des anticipations de hausse de taux moins agressives de la part de la FED, vu le ralentissement de l’économie, et qui maintenant reculent quand le ralentissement se confirme.
L’économie américaine ralentit, tiens donc !
Voilà bien tout le paradoxe, les bourses qui montaient sur des anticipations de hausse de taux moins agressives de la part de la FED, vu le ralentissement de l’économie, et qui maintenant reculent quand le ralentissement se confirme.
Ralentissement aux Etats-Unis
Les ventes de détail ont connu leur plus forte baisse depuis décembre 2021 avec un recul de 1.1% en décembre après un chiffre négatif de 1% en novembre.
Même si la vague de froid de décembre a pesé sur ces dernières, cela confirme néanmoins le ralentissement de l’économie aux Etats-Unis et aussi le fait que les dépenses des consommateurs s’orientent maintenant plus vers les services que les biens.
Dans le même temps, la production industrielle a reculé de 1.3% en décembre, soit sa plus forte baisse depuis février 2021.
Et le Livre Beige de la FED est venu corroborer ce ralentissement de l’économie américaine mais aussi, bonne nouvelle, « dans l’ensemble, les contacts dans les districts ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que la croissance future des prix se modère davantage au cours de l’année à venir ».
Pour autant, cela ne devrait faire dévier la FED de la poursuite de son resserrement monétaire, et des taux légèrement au-dessus des 5% semble réaliste si on écoute bien les propos des membres de la FED.
C’est clairement ce qu’a laissé entendre le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, qui estime que les responsables politiques devraient faire passer le taux au-dessus de 5 % «aussi vite que possible ».
Et si le marché anticipe une hausse de 0.25% lors de la prochaine réunion, il a estimé qu’une hausse de 0.50% pouvait vraiment s’envisager car «pourquoi ne pas aller là où nous sommes censés aller ? … Pourquoi perdre du temps ? Pourquoi perdre du temps ? ».
Même le président de la Fed de Philadelphie, Patrick Harker, qui est plus une “colombe”, voit lui aussi encore des hausses de taux.
Et Lorie Logan, présidente de la Fed de Dallas, aussi une “colombe”, estime que « je pense que nous ne devrions pas nous enfermer dans un taux d’intérêt maximal ».
La bataille contre l’inflation n’est donc pas encore gagnée selon la FED, même si les signes de ralentissement de l’économie se multiplient.
Baisse de l’inflation mais ..
L’inflation en Grande-Bretagne a reculé à 10.5% en décembre contre 10.7% en novembre, mais demeure encore trop élevée, ce qui devrait conforter la BoE de poursuivre ses hausses de taux.
Et n’oublions pas que ce taux est supérieur à celui aux Etats-Unis et en zone euro, et que le Core CPI est resté inchangé à 6.3%, autant de raisons de ne pas baisser la garde.
Tout cela dans un contexte de tension sociale et d’un marché de l’emploi qui demeure toujours tendu, en partie à cause du Brexit.
Encore un mot sur le yen
La BOJ continue d’acheter des obligations pour maintenir les taux dans ses objectifs et le yen est de nouveau reparti à la hausse.
Cette hausse du yen est en partie la conséquence de l’attente du marché d’un changement de la part de la BOJ dans les prochains mois, ce qui fait revenir une partie des fonds au Japon.
Car les investisseurs japonais sont les plus grands détenteurs étrangers de bons du Trésor américain et parmi les plus grands acheteurs étrangers de dette dans des pays comme l’Australie et la France. Mais un changement de politique de la part de la BOJ pourrait les inciter à s’intéresser à nouveau aux obligations en yen.
Et d’ailleurs, anticipant ce changement, les investisseurs japonais ont vendu un montant net de 2.1 trillions de yens (15.94 milliards de dollars) d’obligations étrangères en décembre.
Surtout que le maintien des taux dans la fourchette a un coût pour la BOJ, coût estimé à l’équivalent de 264 milliards de dollars d’achats depuis le 1er décembre, ce qui plaide en faveur d’un changement de politique.