L’économie américaine fait exception

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Le dollar a atteint des niveaux qui n’ont plus été vu depuis 20 ans par rapport à un panier de devises, porté par les perspectives de hausses de taux et une bien meilleure tenue de l’économie américaine.

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Le dollar a atteint des niveaux qui n’ont plus été vu depuis 20 ans par rapport à un panier de devises, porté par les perspectives de hausses de taux et une bien meilleure tenue de l’économie américaine.

Un dollar en pleine forme

Le dollar s’est donc de nouveau renforcé par rapport à un panier de devises et a touché son niveau le plus élevé depuis juin 2002, mais également par rapport au yen, où il a atteint son niveau le plus élevé depuis juillet 1998.

Cette fermeté s’explique, en partie, par les hausses de taux attendues de la part de la FED et le fait que la probabilité d’une hausse de 0.75% lors de la prochaine réunion s’est encore renforcée. Cette hausse et les prochaines provoquent une attractivité de la part des investisseurs pour les actifs en dollar.

Et la deuxième raison est que l’économie américaine fait preuve de résilience alors que la publication des indices PMI à travers le monde montre que toutes les régions affichent une contraction de l’activité. Et que la situation sanitaire en Chine revient au-devant de la scène avec l’annonce du confinement de la ville de Chengdu, ville de 21.2 millions d’habitants.

Cette résilience de l’économie américaine va se retrouver dans les chiffres du chômage qui sont attendus cet après-midi. Le taux de chômage est attendu stable à 3.5% et les créations d’emploi devraient être de 300.000 contre 528.000 en août. Des chiffres qui montrent que le marché de l’emploi peut sans problème encaisser des hausses de taux.

Indices PMI manufacturiers en recul

Après le recul de ces indices en Asie, dont je parlais hier, il faut hélas faire le même constat pour la zone euro et les pays de l’Europe de l’Est.

En zone euro, à l’exception de la France, ces indices sont passés sous le seuil des 50 qui marque clairement le ralentissement avec une chute de la production pour le troisième mois consécutif.

Mais ce qui est particulièrement inquiétant c’est que le sous-indice des stocks de produits finis a grimpé de 52,5 à 53,3, soit son plus haut niveau depuis le début de l’enquête au milieu de 1997.

« La chute des ventes n’a pas seulement conduit un nombre croissant d’usines à réduire leur production, mais elle a également eu pour conséquence que les entrepôts se remplissent de stocks d’invendus à un degré sans précédent au cours des 25 années d’existence de l’enquête », a déclaré M. Williamson, chef économiste chez S&P Global. « De même, les stocks de matières premières s’accumulent en raison de la chute soudaine et inattendue des volumes de production ».

En Europe de l’Est, à l’exception de la Hongrie, la chute des indices PMI manufacturiers est encore plus marquée en particulier en Pologne. Si jusqu’à présent la hausse de l’inflation n’avait pas trop affectée la consommation, la conjonction de cette hausse de l’inflation et des prix de l’énergie poussent les consommateurs à réduire leurs dépenses.

Et malgré ces risques de récession, les Banques centrales maintiennent une politique monétaire restrictive après des hausses rapides des taux d’intérêt depuis l’année dernière. La Banque centrale de Pologne pourrait même continuer à relever ses taux d’intérêt, tandis que la Banque centrale tchèque, qui a laissé ses taux inchangés en août pour la première fois depuis plus d’un an, a laissé la porte ouverte à une nouvelle hausse des taux.

Chute des prix des matières premières

La conjonction du recul des indices PMI manufacturiers et d’un risque de récession, des nouvelles mesures de restriction en Chine et de la hausse du dollar ont accentué le recul des prix des matières premières.

Bonne nouvelle donc car cela devrait réduire les pressions inflationnistes, en particulier en Europe. Et le mouvement pourrait s’accentuer avec la perspective de voir certaines entreprises arrêter leur production en Europe vu l’envolée des prix de l’énergie. Un exemple parmi d’autres, l’entreprise Duralex en France, industrie verrière, a annoncé l’arrêt de ses fours à partir du 1er novembre pour 4 mois et la mise au chômage partiel de 250 travailleurs vu la flambée du prix du gaz.

Diminution de la demande donc de matières premières d’un côté, accumulation de stocks qui permettrait alors aux entreprises de faire le dos rond un certain temps. Mais risques aussi de voir se créer des pénuries faute de production dans certains secteurs et de connaitre à nouveau des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, problèmes accentués si la Chine reconfine de nouveau certaines régions fortement tournées vers l’exportation.

Avec en prime la question de savoir comment la demande des consommateurs va évoluer surtout avec l’approche de l’hiver qui pourrait les inciter à restreindre leur consommation.

On le voit la situation va être particulièrement compliquée et tendue dans les prochains mois , mais Cioran a écrit « espérer, c’est démentir l’avenir ».

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