La contestation en Chine fait trembler les marchés

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Des manifestations en Chine contre la politique zéro-covid, voilà des images que l’on ne pensait jamais voir, et pourtant c’est le cas depuis ce week-end.

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Des manifestations en Chine contre la politique zéro-covid, voilà des images que l’on ne pensait jamais voir, et pourtant c’est le cas depuis ce week-end.

Contestations et conséquences

Manifestations à Shanghai, mais aussi à Wuhan, à Chengdu et même à Pékin, contre la politique zéro-covid qui engendre des sentiments de frustration et d’énorme lassitude.

Mais aussi pour la première fois, les manifestants s’en sont pris au pouvoir avec comme slogan une feuille blanche en signe de protestation et en scandant « nous ne voulons pas de dirigeants à vie. Nous ne voulons pas d’empereurs ».

La combinaison de la politique zéro-covid et de ces manifestations a encore un peu plus fait reculer le prix du baril, ainsi que la bourse chinoise et le yuan par rapport au dollar.

Et pourtant, d’un autre côté, ce qui semble un peu schizophrénique, les autorités essayent de soutenir l’activité économique en assouplissant les conditions des crédits. Ainsi, elles ont décidé de réduire de 0.25% le ratio des réserves obligatoires des banques, ce qui revient à libérer environ 70 milliards de dollars de liquidités.

Mais à quoi cela sert de libérer des liquidités si dans le même temps les mesures de confinement empêchent les usines de tourner et les ménages de sortir, cela semble une fuite en avant. Le pouvoir s’enferme comme en Iran et en Russie.

Et comme rien ne semble faire changer les autorités dans leur politique zéro-covid, Nomura a revu à la baisse ses prévisions et table désormais sur un recul de 0.3% du PIB au quatrième trimestre et une croissance de 2.4% pour cette année contre 2.8% précédemment.

Encore une bonne nouvelle en Europe

Après les indices PMI en zone euro, et l’indice IFO en Allemagne, c’est le chiffre définitif de la croissance au troisième trimestre en Allemagne qui a été révisé à la hausse.

Au lieu d’un taux de 0.3%, la croissance a été de 0.4% au troisième trimestre, suite à une augmentation des dépenses des ménages. Et certains pensent que le quatrième trimestre pourrait aussi échapper à une croissance négative compte tenu du fait que le moral des consommateurs semble se stabiliser.

Mais le gouvernement se montre plus prudent, et même s’il table sur une croissance de 1.4% pour cette année, pour l’année prochaine, il voit l’économie se contracter de 0.4%.

Débat au sein de la BCE

Voilà sans aucun doute une divergence de vue dont Christine Lagarde se serait bien passée, mais deux des membres du conseil d’administration de la BCE ont présenté la semaine passée des vues divergentes.

D’un côté, l’économiste en chef, Philip Lane, qui estime que l’inflation s’atténuera l’année prochaine et de l’autre côté, Isabel Schnabel, qui estime que le risque demeure élevé et qu’il faut continuer d’agir.

Mais le différent ne s’arrête pas là, pour Lane, les salaires doivent être surveillés, alors que pour Schnabel, il faut empêcher qu’une spirale prix salaires ne s’enclenche car ces derniers augmentent déjà rapidement.

Avec comme conséquence, que cela crée énormément d’incertitude sur l’attitude que la BCE va adopter ces prochains mois. Autant dire que le taux d’inflation publié ce jeudi jouera sans doute le rôle d’arbitre entre les faucons et les colombes.

Mais la divergence entre les deux membres du conseil est peut-être encore plus profonde quand on sait que Schnabel met l’accent sur l’inflation de base en tant  que mesure clé à surveiller, alors que Lane dans un billet de  son blog a estimé que cette dernière pouvait “surestimer” la persistance de l’inflation.

La prochaine réunion de la BCE sera donc agitée et Christine Lagarde aura fort à faire pour ramener la sérénité dans les débats. Car non seulement il s’agira de s’entendre sur l’ampleur de la hausse des taux, 0.50% ou 0.75%, mais aussi de fixer les balises pour la réduction du bilan de la BCE, tout en traçant les lignes pour la politique monétaire de l’année prochaine.

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