Si l’inflation aux Etats-Unis semble avoir atteint son pic, en Europe, nous en sommes encore loin, même s’il y a des signaux encourageants.
Un lent fléchissement à attendre
Si l’inflation aux Etats-Unis semble avoir atteint son pic, en Europe, nous en sommes encore loin, même s’il y a des signaux encourageants.
Pas pour tout de suite
Selon le gouverneur de la Banque de France, « on devrait avoir le pic d’inflation en France et en Europe d’ici le premier semestre de l’an prochain. Nous allons ramener l’inflation vers 2% d’ici deux ou trois ans, c’est-à-dire fin 2024, fin 2025 ».
Ce qui veut dire que le reflux prendra du temps et que l’année 2023 sera marquée par une inflation qui demeurera élevée, mais en recul, et une croissance en berne, voire une récession.
Je parlais de signaux encourageants sur le front de l’inflation, il s’agit du recul des prix à la production en Allemagne. Ces derniers ont reculé de 4.2% en octobre sous l’effet de la baisse du prix de l’électricité et du gaz durant le mois. Sur un an, ils ont augmenté de 34.5% contre un taux de 45.8% en septembre.
Premier signe encourageant de relâchement sur les prix, mais on s’en rend bien compte il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions.
Et pour alimenter la réflexion, je reprends deux autres articles tirés du dossier que la Libre a publié ce week-end avec les réflexions de Philippe Ledent d’ING, Vincent Juvyns de J.P. Morgan, Wim Vermer de AG Insurance, et votre serviteur :
- 2022, année de l’inflation… et de la sidération pour les marchés
- Acheter, vendre, attendre ? Il faut garder son sang-froid
Budget italien
Pas de tension sur les taux italiens depuis la mise en place du nouveau gouvernement, qui a présenté son premier budget cette nuit.
La Première ministre Giorgia Meloni a annoncé un budget avec des augmentations des dépenses pour aider les salariés et les indépendants. Il s’agit de dépenses pour 35 milliards d’euros dont 60% seront financées par une augmentation du déficit budgétaire qui passerait à 4.5% du PIB en 2023 contre 3.4% avant ces mesures.
Le gouvernement a également annoncé l’augmentation d’une taxe exceptionnelle sur les entreprises du secteur de l’énergie, avec un taux d’imposition passant de 25 % à 35 % jusqu’en juillet 2023 et calculé sur les bénéfices et non sur les revenus.
Sur les 35 milliards, 21 milliards d’euros serviront à aider les entreprises et les ménages à payer leurs factures d’électricité et de gaz. En plus de cela, Meloni a annoncé un taux d’imposition unique de 15 % pour les travailleurs indépendants aux revenus annuels allant jusqu’à 85 000 euros, contre un plafond actuel de 65 000 euros.
Comme l’inflation marque le pas
Aux Etats-Unis, comme je l’indiquais en commençant mon propos, certains membres de la FED se montrent plus enclins à envisager des hausses de taux plus modestes.
Ainsi, la présidente de la FED de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré « je pense que nous pouvons ralentir à partir des 75 lors de la prochaine réunion. Je n’ai aucun problème avec cela, je pense que c’est très approprié ». Et de rajouter « Mais je pense que nous allons devoir laisser l’économie nous dire à quel rythme nous devons nous situer à l’avenir ».
Voilà pourquoi le rendement du Treasury 2 ans s’est stabilisé et qu’il ne connait plus de fortes tensions, même si la prudence reste de mise comme l’a encore souligné Mester, « à l’heure actuelle, ma prévision est que nous allons voir de réels et bons progrès sur l’inflation l’année prochaine. Nous ne serons pas de retour à 2%, mais nous verrons des progrès significatifs l’année prochaine. Mais si nous ne voyons pas cela, alors nous devrons nous assurer que notre politique réagit vraiment aux informations qui nous parviennent. Je ne peux donc pas vous dire aujourd’hui quelle sera la voie à suivre pour l’avenir ».
Pas de pause en revanche
Pour la Banque centrale de Nouvelle-Zélande qui devrait encore augmenter ses taux de 0.75% cette nuit pour les porter à 4.25%.
L’ampleur de la hausse peut surprendre alors qu’elle s’est toujours montrée agressive mais que le contexte mondial a légèrement évolué. Cependant la prochaine réunion n’aura lieu que dans 3 mois ce qui représente un risque de ne pas pouvoir rectifier le tir si elle se montre trop timide.
Il faut dire qu’avec une inflation à 7.2%, son taux directeur est encore nettement trop faible pour combattre ce niveau.