La Chine éternue de nouveau …

Mode Expresso

Véritable chute du prix du pétrole, sur fond de remontée du dollar, de craintes de récession et surtout de nouvelles restrictions en Chine.

Mode Lungo

Véritable chute du prix du pétrole, sur fond de remontée du dollar, de craintes de récession et surtout de nouvelles restrictions en Chine.

Chute du prix du baril

Le prix du Brent et du WTI a chuté de pratiquement 10% sur le week-end, et pas parce que la COP27 a banni ce dernier, mais sur crainte d’une chute de la demande en particulier de Chine, mais aussi suite à la crainte d’une récession l’année prochaine.

Il faut dire que ce week-end, les mesures de confinement en Chine se sont accélérées suite à une augmentation des cas de contaminations. Hier, les responsables de la ville de Pékin ont exhorté les habitants du district tentaculaire de Chaoyang, où vivent près de 3,5 millions de personnes ainsi que des ambassades et des tours de bureaux, à rester chez eux lundi.

Les chiffres sont faibles à nos yeux avec 24.435 nouvelles infections dimanche, ils sont proches de ceux d’avril qui avaient entrainé le confinement durant deux mois de Shanghai.

Et le fait qu’il s’agit cette fois-ci du variant Omicron n’est pas pour rassurer et le message envoyé par les autorités n’a rien de rassurant. Le Quotidien du peuple, le journal officiel du Parti communiste au pouvoir, a en effet averti « la situation du contrôle de la pandémie est grave. Nous devons garder confiance en notre victoire et surmonter résolument des problèmes tels qu’une compréhension insuffisante et une préparation insuffisante ».

Le yuan, qui s’était un peu repris par rapport au dollar, est reparti à la baisse, ce qui a d’ailleurs incité la Banque centrale chinoise à laisser inchangé ses taux pour éviter de le voir se déprécier davantage.

Le risque est évidemment de voir le différentiel de taux avec ceux en dollar s’élargir encore un peu plus dans la perspective de nouvelles hausses de taux de la part de la FED. Avec comme conséquence des sorties de fonds importantes. Selon les dernières données officielles, les investisseurs étrangers ont vendu leurs avoirs en obligations chinoises onshore pour un neuvième mois consécutif en octobre, la plus longue série de sorties de fonds jamais enregistrée.

Mais dans le même temps, les autorités veulent soutenir le marché immobilier et devront donc encore réduire les taux d’ici la fin de l’année pour aider le secteur.

A propos de l’immobilier

Le recul du marché immobilier aux Etats-Unis s’accentue avec des taux hypothécaires qui ne faiblissent pas.

Ainsi, les ventes de logements existants ont chuté de 5.9 % pour atteindre un taux annuel de 4,43 millions d’unités, soit hors période Covid, le plus bas niveau depuis décembre 2011. Si on prend uniquement le chiffre des reventes de maisons, elles ont chuté de 28.4% en taux annuel en octobre, soit la plus forte baisse depuis février 2008.

Mais malgré cela, et même si la demande s’affaiblit, l’offre de logements reste faible, ce qui limite le ralentissement des prix des logements. Ce qui explique pourquoi le prix médian des maisons existantes a encore augmenté de 6,6 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 379 100 $ en octobre.

Preuve aussi de ce ralentissement, l’indice NAHB, qui mesure le moral des entrepreneurs aux Etats-Unis, a une nouvelle fois reculé et approche le niveau qu’il avait connu brièvement au moment du confinement.

Ce recul du marché immobilier est clairement l’objectif escompté par la FED et ne devrait en rien la faire dévier de son objectif de faire baisser l’inflation. Cependant, il est très probable que la prochaine hausse de taux sera de 0.50% pour que la FED se donne du temps pour appréhender au mieux l’effet des hausses de taux précédentes.

Hausses plus modestes ?

Même si on attend encore une hausse de 0.75% de la part de la Banque centrale de Nouvelle-Zélande cette semaine, et que la décision de la Banque centrale de Norvège pourrait être identique, la tendance est quand même clairement à des hausses de taux de moindre ampleur.

C’est ce qu’ont laissé entendre trois membres de la BCE, à savoir Christine Lagarde, le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, et le gouverneur de la Banque centrale néerlandaise, Klaas Knot. Ils ont évidemment toujours plaidé pour des hausses de taux, mais en évoquant des hausses plus modestes à l’avenir.

Mais, on pourrait presque dire en échange, la réduction du bilan de la BCE pourrait intervenir plus tôt que prévu, début 2023, alors que jusqu’à présent le message avait été de dire qu’elle n’interviendrait qu’après la phase de hausse des taux. Mais cette réduction sera limitée et Knot a d’ailleurs déclaré qu’elle sera aussi prévisible et ennuyeuse que de « regarder de la peinture sécher ».

Une donnée en plus à prendre en considération pour l’année prochaine et qui vient se rajouter aux réflexions de 4 économistes, Philippe Ledent d’ING, Vincent Juvyns de J.P. Morgan, Wim Vermer de AG Insurance, et votre serviteur, que la Libre a publié ce week-end dans le dossier « Palmarès des Sicav » rédigé par Isabelle de Laminne. (Lien vers la conclusion)

Subscribe
Notify of
0 Comments
Inline Feedbacks
View all comments