Quand la géopolitique s’invite de nouveau dans les marchés

Mode Expresso

Forte chute des bourses asiatiques ce matin, recul des taux longs, la perspective de voir Nancy Pelosi se rendre à Taiwan fait craindre de nouvelles tensions entre la Chine et les Etats-Unis dans un contexte déjà géopolitiquement tendu.

Mode Lungo

Forte chute des bourses asiatiques ce matin, recul des taux longs, la perspective de voir Nancy Pelosi se rendre à Taiwan fait craindre de nouvelles tensions entre la Chine et les Etats-Unis dans un contexte déjà géopolitiquement tendu.

Nouvelles tensions

Comme si nous avions besoin de cela maintenant, alors que les signaux d’un ralentissement sérieux de l’économie mondiale s’accumulent comme des pierres qui roulent pour finalement former un mur.

L’incertitude est totale à cette heure sur une visite ou pas, mais les Etats-Unis n’ont jamais reconnu Taiwan, et surtout le moment est sans doute très mal choisi. Le seul qui profite de ces tensions, car la Chine s’est montrée très agressive, c’est le yen qui s’est très nettement renforcé par rapport au dollar.

Hausse de taux

Pas de surprise, la Banque centrale d’Australie a augmenté de 0.50% son taux directeur pour le porter à 1.85%.  

Elle poursuit donc son programme de resserrement des taux, même si comme partout, les taux longs ont fait une courbe rentrante suite au sentiment que le ralentissement de l’activité pourrait inciter les Banques centrales à ralentir la cadence des hausses.

Ralentissement

De nouveau, les signaux ne manquent pas, hélas. D’abord, les ventes de détail en Allemagne qui ont reculé de 1.6% au mois de juin. Sur un an, elles affichent un recul de 8.8%, soit le plus fort recul jamais observé depuis le lancement de cette statistique en 1994.

Ensuite, on observe un très fort ralentissement de l’activité manufacturière en République tchèque et en Pologne. Ces pays confrontés à une forte inflation, avaient jusqu’à présent bien résisté, mais la chute des indices PMI ne préjugent rien de très encourageant.

Et les indices PMI manufacturiers dans la zone euro n’ont fait malheureusement que confirmer la première estimation et sont tous en recul. Mais les sous-indices nous donnent des indications encore plus précises de l’ampleur du ralentissement.

Ainsi, l’indice mesurant la production est tombé à 46.3 contre 49.3 en juin, soit son niveau le plus bas depuis plus de deux ans. Et l’indice des nouvelles commandes est tombé à 42.6 contre 45.2, soit son plus bas niveau depuis mai 2020.

S&P Global, qui publie ces indices, a déclaré que la production était en baisse dans tous les pays étudiés, à l’exception des Pays-Bas, et que le taux de déclin était particulièrement préoccupant en Allemagne, en France et en Italie.

Aux Etats-Unis, même si l’indice ISM manufacturier reste solide, il n’empêche qu’il est quand même revenu à son niveau de mai 2020. Mais surtout les sous-indices montrent des signes de ralentissement plus marqués.

Ainsi, le sous-indice des nouvelles commandes est tombé à 48 contre 49.2 en juin. Mais surtout, celui des stocks a atteint son niveau le plus élevé depuis 38 ans en juillet. La rupture dans les chaînes d’approvisionnement, la hausse des prix des matières premières et la forte demande pour les biens de la part des consommateurs ont incité les entreprises à accumuler à tout prix des stocks. Mais aujourd’hui alors que les consommateurs réorientent leurs dépenses des biens vers les services, et que la hausse des taux freinent leur pouvoir d’achat, les entreprises se trouvent entravées par ces stocks.

C’est évidemment un signe de ralentissement qui devrait entrainer normalement un recul de l’inflation et donc satisfaire la FED, mais il ressort cependant de cet indice ISM manufacturier que le marché de l’emploi reste extrêmement tendu. Ce qui ne devrait pas faire revenir rapidement l’inflation.

Les signes de ce ralentissement se reflètent encore et toujours dans la baisse des taux longs, recul qui s’est encore accentué avec les tensions géopolitiques.

Mais également dans une forte correction du prix du baril, qui a vu aussi bien le Brent que le WTI passer sous le seuil des 100$.

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