Même le secteur des services marque le pas

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Même si les dépenses des consommateurs ont tendance à passer des biens vers les services, la reprise de ce secteur s’essouffle après l’effet de rattrapage avec la levée des mesures de restriction.

Mode Lungo

Même si les dépenses des consommateurs ont tendance à passer des biens vers les services, la reprise de ce secteur s’essouffle après l’effet de rattrapage avec la levée des mesures de restriction.

Les services s’essoufflent

Les indices PMI des services en zone euro vont être confirmés en recul et même en dessous du fameux seuil des 50 dans certains pays, seuil qui marque la frontière vers le ralentissement. Et pour preuve complémentaire de ce ralentissement de la demande, les ventes de détail pour la zone euro sont attendues inchangées d’un mois à l’autre en juin, mais en recul de 1.7% sur un an.

Au Japon, cet indice est lourdement retombé en passant de 54 en juin, son niveau le plus élevé depuis 8 ans, à 50.3 en juillet, ce qui reflète une activité complètement atone. En cause, la fin de l’euphorie après la levée des mesures de restriction et la hausse de l’inflation qui pèse sur le moral des consommateurs.

En Chine, par contre, comme la levée des mesures de restriction est plus récente, l’indice PMI des services continue de se redresser fortement. Il est passé de 54.5 en juin à 55.5 en juillet, soit son niveau le plus élevé depuis avril 2021. Mais cette reprise est fragile car la politique zéro-Covid pourrait vite mettre à mal ce bel élan.

Et pour finir, en Inde, cet indice a aussi reculé mais tout en restant très élevé en passant de 59.2 à 55.5 en juillet. Mais il faut dire aussi que le niveau du mois de juin était le plus élevé depuis 11 ans, et que là aussi un effet de rattrapage avait fortement joué.

Mais comme partout, l’inflation élevée pèse sur la demande et en plus la météo a été un facteur défavorable qui a freiné les activités. Sans parler de la chute de la devise qui a augmenté les prix importés.

La FED n’a pas dit son dernier mot

Les taux longs aux Etats-Unis sont repartis à la hausse, après des propos de membres de la FED qui laissent clairement entendre qu’elle fera tout pour enrayer la hausse de l’inflation.

Ainsi, Mary Daly, de la FED de San Francisco, a estimé qu’il y avait encore du chemin à parcourir pour faire baisser l’inflation et qu’il sera dès lors indispensable de maintenir les taux d’intérêt inchangés pendant une certaine période après la phase de hausse.

La présidente de la FED de Cleveland, Loretta Mester, a été encore plus claire en déclarant « il faut une preuve durable de plusieurs mois que l’inflation a d’abord atteint un sommet – nous ne l’avons même pas encore vu – et qu’elle se déplace vers le bas ».

Sans être aussi agressif, le président de la Fed de Chicago, Charles Evans, a déclaré « si vous pensez vraiment que les choses ne s’améliorent pas […] 50 (points de base) est une évaluation raisonnable, mais 75 pourrait aussi être acceptable. Je doute qu’il faille aller plus loin ».

Toutes ces déclarations ont fait voler en éclat les anticipations d’une baisse des taux de la part de la FED en 2023, et ont relancé par contre celles d’une hausse de 0.75% en septembre.

Mais comme les taux à deux ans ont plus progressé que ceux à dix ans après ces déclarations, l’inversion de la courbe s’est accentuée, ce qui indique toujours ou même encore plus un risque de récession.

Cependant, l’économie continue d’envoyer des signaux contradictoires, avec un  marché du travail très tendu et par contre une croissance économique qui s’est  contractée pour un deuxième trimestre consécutif.

Autant dire que les chiffres sur le marché de l’emploi publiés vendredi seront regardés à la loupe. En attendant, en juin, les offres d’emploi aux États-Unis ont connu leur plus forte baisse en un peu plus de deux ans, en raison d’une diminution de la demande de main-d’œuvre dans les secteurs du commerce de détail et du commerce de gros.

Selon les chiffres publiés par le département du travail, ces offres d’emploi ont diminué de 605.000 en juin pour s’élever quand même encore à 10.7 millions. Mais et, c’est évidemment un indicateur crucial, les salaires ont augmenté en taux annuel de 5.3%, soit la plus forte hausse depuis le lancement de cet indicateur en 2001.

Et là est tout le défi de la FED, faire ralentir l’économie sans provoquer une envolée du chômage tout en réduisant la tension sur le marché de l’emploi donc sur les salaires.

Mais donc en dehors de toute tension géopolitique les taux sont encore amenés à augmenter et la baisse des taux longs observées ces dernières semaines est anormale.

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