Pas de réelle surprise dans les minutes de la dernière réunion de la FED, qui entend bien poursuivre sa lutte contre l’inflation.
Des taux sur le fil
Pas de réelle surprise dans les minutes de la dernière réunion de la FED, qui entend bien poursuivre sa lutte contre l’inflation.
La lutte continue
Il ressort de ces minutes que la lutte contre l’inflation demeure la priorité de la FED et que les inconvénients de cette lutte l’emportent sur ce qu’impliquerait une réponse trop timide.
Cela confirme totalement le scénario d’une hausse des taux de 0.75% lors de la réunion de novembre, mais un certain calibrage pourrait être de mise pour la suite.
Mais pour cela il faut aussi des signes tangibles de la baisse de l’inflation et pour le moment ils ne se matérialisent pas vraiment. En effet, les prix à la production aux Etats-Unis ont augmenté de 0.4% en août, soit un taux annuel à 8.5%. C’est certes un niveau inférieur au taux de 8.7% du mois précédent, mais ils avaient reculé de 0.2% d’un mois à l’autre. Et si l’on regarde l’indice des prix à la production sans les produits alimentaires et les services commerciaux, la hausse mensuelle a été de 0.4% avec un taux annuel inchangé à 5.6%.
Pas vraiment de signes tangibles, ce qui sera sans doute le cas aussi pour les chiffres des prix à la consommation qui seront publiés cet après-midi toujours aux Etats-Unis. Le taux d’inflation global devrait augmenter de 0.2% d’un mois à l’autre, soit afficher un taux annuel de 8.1% contre 8.3%. Mais l’indice hors alimentation et énergie devrait progresser en taux annuel à 6.5% contre 6.3%. Pas de réel reflux, et pas de raison de voir la FED changer son fusil d’épaule.
Eléments favorables
Mais certains signes montrent que l’inflation devrait reculer l’année prochaine, en partie à cause du ralentissement économique et peut-être aussi à cause des hausses de taux qui accentuent le ralentissement économique.
D’une part, et cela malgré la baisse de la production de la part de l’OPEP+, le prix du baril est orienté à la baisse. C’est clairement la crainte d’une demande moins forte, surtout de Chine avec sa politique zéro-covid, qui explique ce recul.
Et d’ailleurs, l’OPEP a réduit ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2022 et 2023. Pour 2022, la demande de pétrole augmentera de 2,64 millions de barils par jour, soit 2,7 % de hausse par rapport à 2021, mais ce chiffre est en baisse de 460.000 barils par jour par rapport à la prévision précédente.
Pour 2023, l’OPEP voit la demande de pétrole augmenter de 2,34 millions de barils par jour, soit 360.000 barils par jour de moins que prévu précédemment, pour atteindre 102,02 millions de barils par jour.
Et d’autre part, un véritable effondrement des coûts du fret. Ce recul est rapide et impressionnant sous l’effet combiné de la chute de la demande de biens, de la hausse du dollar, de la guerre en Ukraine évidemment et de la crise énergétique.
Et à cela il faudrait rajouter les surstockages effectués par les distributeurs américains pendant l’été qui réduisent maintenant fortement leur demande ce qui accélère encore la chute des prix de fret.
Tension qui perdure
Le rendement de l’obligation anglaise à 20 ans reste sous pression et est à son niveau le plus élevé depuis juillet 2008. Cette tension s’explique parce que finalement la Banque d’Angleterre n’a pas l’intention de prolonger son soutien au-delà du 14 octobre.
Et son gouverneur a averti « nous avons annoncé que nous arrêterions à la fin de cette semaine. Nous pensons que le rééquilibrage doit être achevé ».
Et la crainte reste de mise que l’arrêt des achats par la BOE ne provoque de nouvelles tensions dans un contexte en plus qui interpelle. Car la BOE devrait encore remonter ses taux, et avait l’intention de réduire la taille de son bilan.
Et dans un contexte marqué aussi par une contraction de 0.3% du PIB en août, ce qui signifie que ce dernier a reculé de 0.3% sur la période de juin à août et que les perspectives pour les prochains mois montrent un ralentissement qui pourrait être encore plus marqué.
Avec en toile de fond un sterling qui demeure sous pression à cause des inquiétudes que je viens d’évoquer mais aussi parce que le dollar demeure extrêmement fort face à la majorité des devises.
Et c’est aussi le cas par rapport au yen, avec des niveaux qui préoccupent fortement le ministre japonais des finances qui a déclaré « nous ne pouvons pas tolérer une volatilité excessive sur le marché des devises due à des mouvements spéculatifs. Nous surveillons les mouvements de devises avec un fort sentiment d’urgence ».
La question de nouvelles interventions sur le marché des changes de la part de la BOJ est de nouveau sur la table même si une intervention solitaire est vouée à l’échec. Car le problème n’est pas réellement le yen mais la force du dollar comme c’est le cas par rapport au yuan.
Dans un cas comme dans l’autre, c’est le différentiel de taux qui explique le recul de la devise, mais dans le cas du yuan c’est en plus la politique zéro-covid qui fait craindre un ralentissement durant les prochains mois.