Les bourses oscillent sur un fil tendu

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Les marchés vont-ils devoir composer avec une nouvelle guerre froide avec ses moments de tension, d’accalmie et de manipulation ? Soit devoir évoluer dans un contexte d’incertitude, ce qu’ils détestent par-dessus tout.

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Les marchés vont-ils devoir composer avec une nouvelle guerre froide avec ses moments de tension, d’accalmie et de manipulation ? Soit devoir évoluer dans un contexte d’incertitude, ce qu’ils détestent par-dessus tout.

Tensions et ouvertures

La journée d’hier a été marquée par une nouvelle phase de tension, qui a un peu fait reculer les bourses européennes, mais surtout fait une nouvelle fois chuter lourdement les indices américains.

Il faut dire que la tension a été palpable avec des échanges de tir qui ont fait craindre le pire, et des Américains qui ont donné le sentiment de jeter de l’huile sur le feu.

La tension pourrait baisser d’un cran ces prochains jours, le Secrétaire d’Etat Antony Blinken ayant accepté une invitation du Ministre Russe des Affaires Etrangères, Sergei Lavrov, la semaine prochaine.

Preuve sans doute que la forte chute des indices boursiers américains n’est pas uniquement la conséquence des tensions géopolitiques, le prix du baril a continué hier à légèrement se détendre.

La deuxième raison de ce recul demeure la question lancinante de l’attitude de la FED ces prochains mois et de l’ampleur de la hausse des taux. Une hausse de taux à chaque réunion, des hausses de taux de 0.25% à chaque fois, ou une première hausse de 0.50% ? Les supputations vont bon train et ne font que rajouter de l’incertitude à de l’incertitude. Or comme l’a écrit Boris Vian « une solution qui vous démolit vaut mieux que n’importe quelle incertitude ».

Pas de resserrement en vue

La BOJ n’est pas prête à resserrer sa politique monétaire en regard de l’évolution de l’inflation. En effet, l’inflation hors alimentation a augmenté de 0.2% en janvier en taux annuel contre un taux de 0.5% le mois précédent.

Même si ce chiffre devrait augmenter en avril avec la fin de l’impact des réductions des frais de téléphonie mobile, la BOJ devrait maintenir sa politique monétaire ultra accommodante.

Et elle reste aussi préoccupée par la persistance du niveau du rendement de l’obligation à 10 ans alors qu’elle s’est fixée un objectif de 0.10%, ce qui devrait l’inciter à poursuivre ses achats.

Coup d’œil sur la Belgique

Le Bureau du Plan se montre un peu plus optimiste que la Commission européenne et table pour 2022 sur une croissance de 3%, en grande partie grâce à la consommation des ménages.

« En 2020, les ménages ont indirectement été contraints d’épargner, non pas en raison d’une baisse de leur pouvoir d’achat mais bien parce que de nombreux commerces ont été fermés. En 2021 et 2022, on assiste à un mouvement de rattrapage », estime  Ludovic Dobbelaere, économiste au Bureau fédéral du Plan.

Les investissements des entreprises et les investissements publics soutiendront aussi la croissance en 2022.

Et concernant la question épineuse de l’inflation, le Bureau du Plan table sur un taux de 5.5%, soit légèrement en dessous de ses précédentes estimations. Et il estime également que compte tenu de la baisse de la TVA à 6% sur l’électricité, le dépassement de l’indice pivot n’aura pas lieu en avril comme estimé précédemment mais en octobre.

Les lignes bougent 

Chacun fourbit ses armes en vue de la réunion du 10 mars prochain, réunion qui sera cruciale pour la BCE. Il n’y a en effet pas un jour sans une sortie d’un membre du Conseil de la BCE pour plaider pour la fin de la politique accommodante, avec comme conséquence une remontée de l’Euribor 12 mois.

Ainsi, hier, Isabel Schnabel, membre du conseil d’administration de la BCE, et François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque centrale de France, se sont montrés ouverts à l’idée de mettre fin au programme d’achats d’actifs, qui est une condition préalable à la hausse des taux d’intérêt. F. Villeroy estimant même que ce programme pourrait prendre fin au troisième trimestre de l’année.

Pour rappel, le PEPP, programme spécial pandémie, prend fin en mars, mais le programme APP, en place depuis des années, reste ouvert au moins jusqu’en octobre. Or tant que ce dernier reste ouvert la BCE a déclaré qu’elle n’augmenterait pas ses taux, et même pour être précis qu’elle y mettrait fin « peu de temps avant » de relever ses taux. Il faut dès lors soit sortir de ce programme plus rapidement que prévu, soit faire disparaitre le terme « peu de temps avant ».

Le marché table de plus en plus sur une remontée des taux fin d’année, remontée qui verrait le taux des dépôts actuellement à -0.50% passer graduellement à 0%.

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