Même la Banque mondiale est perdue

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La Banque mondiale et le FMI, après avoir prôné la lutte contre l’inflation, s’inquiètent maintenant des risques de récession à cause de la remontée simultanée des taux d’intérêt.

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La Banque mondiale et le FMI, après avoir prôné la lutte contre l’inflation, s’inquiètent maintenant des risques de récession à cause de la remontée simultanée des taux d’intérêt.

Risque de récession

« La croissance mondiale est en train de ralentir fortement et un ralentissement accru est probable car de plus en plus de pays tombent dans la récession », a déclaré le président de la Banque mondiale, David Malpass.

Ce constat n’a évidemment rien de surprenant vu la ralentissement simultané en Chine, en Europe et aux Etats-Unis. Mais pour autant, et malgré les hausses de taux attendues, la Banque Mondiale a des doutes sur le fait que cela sera suffisant pour ramener l’inflation à son niveau d’avant la pandémie. Mais faut-il vraiment revenir à ce taux, est quand même une question que l’on peut se poser.

La Banque mondiale estime que les responsables politiques et monétaires devraient donner la priorité à l’augmentation de la production plutôt qu’à la réduction de la consommation, entre autres en prenant des mesures favorisant l’investissement et les gains de productivité. Sans pour autant nier la nécessité de voir les Banques centrales resserrer les conditions monétaires, mais c’est la simultanéité de ces mesures qui perturbe la Banque mondiale et qui pourrait accentuer la récession.

La question de la hausse des taux

Avec un rendement du Treasury 2 ans qui continue de progresser, la question de la hausse des taux est évidemment d’actualité.

Il faut dire qu’un nouveau chiffre aux Etats-Unis est venu confirmer que l’économie américaine encaissait très bien ces hausses de taux, même si l’inversion de la courbe nous indique un risque de récession.

Ce chiffre est celui des ventes au détail qui ont augmenté de 0.3% en août mais par contre qui ont été révisées à -0.4% au lieu de 0% pour le mois de juillet. Mais cela représente quand même une hausse de 9.1% de ces dernières sur un an.

A côté de ce chiffre, le marché de l’emploi reste solide comme l’a indiqué le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage. Ces inscriptions ont reculé de 5.000 demandes soit un chiffre de 213.000, qui est le niveau le plus bas depuis la fin du mois de mai. Il y avait 11,2 millions d’offres d’emploi à la fin du mois de juillet, soit deux emplois pour chaque personne sans emploi.

Ces chiffres sont venus rappeler, s’il le fallait encore, que la FED, la semaine prochaine, allait procéder à un nouveau resserrement monétaire ce qui explique la poursuite de la hausse des taux et le recul des bourses.

Petite amélioration

En Chine, avec la levée des mesures de restriction pour certains, même si le risque demeure très élevé de voir de nouvelles restrictions dans les prochaines semaines.

Mais petite amélioration aussi des indicateurs économiques, avec une hausse de 4.2% en taux annuel de la production industrielle contre 3.8% le mois précédent. Et une progression de 5.4% des ventes de détail, en taux annuel, pour le mois d’août contre un taux de 2.7% en juillet.

Ces chiffres montrent donc une petite amélioration, mais par contre le marché immobilier continue de souffrir. En effet, les investissements immobiliers ont chuté de 13.8%, et les prix des logements neufs ont diminué de 1,3 % en taux annuel en août, le rythme le plus rapide depuis août 2015.

Et pour couronner le tout, les ventes de biens immobiliers ont chuté de 23 % par rapport à l’année précédente au cours des huit premiers mois de l’année, après un chiffre de 23,1 % le mois passé.

Malgré cela la Banque centrale de Chine avait décidé, hier, de laisser sa politique inchangée, car elle craint de voir le différentiel de taux encore s’élargir et peser encore un peu plus sur le yuan.  Mais cela n’a pas empêché le yuan d’encore reculer par rapport au dollar et de repasser au-dessus de 7, niveau qui n’avait plus été vu depuis juillet 2020.

Il faut dire que le dollar caracole devant toutes les devises et se situe à son niveau le plus élevé depuis juin 2002 par rapport à un panier de devises, porté par les hausses de taux. Car le niveau actuel des taux aux Etats-Unis attire les investisseurs, et c’est aussi une des craintes de la Banque mondiale que cela crée des turbulences dans les pays à revenu intermédiaire et ceux fortement endettés qui subiraient une fuite des capitaux.

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