Entre tradition et changement

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Les traditions ont la vie dure, il pleut le 21 juillet, le gouvernement italien est tombé, et la Banque centrale de Turquie a laissé ses taux inchangés malgré un taux d’inflation proche de 80%. Par contre, la BCE, ce qui n’est pas une tradition, a augmenté ses taux de 0.50%, une première depuis 22 ans.

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Les traditions ont la vie dure, il pleut le 21 juillet, le gouvernement italien est tombé, et la Banque centrale de Turquie a laissé ses taux inchangés malgré un taux d’inflation proche de 80%. Par contre, la BCE, ce qui n’est pas une tradition, a augmenté ses taux de 0.50%, une première depuis 22 ans.

Chute du gouvernement italien

C’est évidemment une mauvaise nouvelle et surtout une nouvelle preuve de l’irresponsabilité du monde politique. Même si ce n’est en général pas le bon moment, cette chute du gouvernement italien intervient vraiment au plus mauvais moment.

Les conséquences de l’annonce de la démission de Mario Draghi sont un recul de l’euro, une forte chute de la bourse de Milan et une remontée des taux italiens. Et c’est évidemment ce point qui fait mal compte tenu de l’endettement de l’Italie avec comme conséquence un élargissement du spread par rapport au Bund.

Taux inchangé et devise sous pression

La Banque centrale de Turquie a laissé son taux inchangé à 14% malgré une inflation proche des 80%, ce qui maintient la pression à la baisse sur la devise.

Et elle se montre même optimiste en déclarant « qu’elle s’attend à ce que le processus de désinflation démarre grâce aux mesures prises et également en raison de la résolution du conflit régional en cours », et cela juste au moment où la Turquie est accusée d’avoir effectué des bombardements en Irak.

Mais comme la Banque centrale est inféodée à Erdogan, elle ne devrait pas modifier ses taux de sitôt et la pression sur la devise devrait dès lors perdurer.

Réunion de la BCE

C’est évidemment pour cette raison que je fais une petite publication malgré le fait que c’est un jour férié.

La BCE a relevé ses taux de 0.50%, ce qui n’était plus arrivé depuis 22 ans, et ce qui signifie que le taux des dépôts n’est plus en territoire négatif, alors qu’il l’était depuis juin 2014.

Pour justifier une hausse plus forte que prévu « le Conseil des gouverneurs a estimé qu’il convenait de franchir une première étape plus importante sur la voie de la normalisation des taux directeurs que celle annoncée lors de sa précédente réunion.

Et cette décision n’est qu’un premier pas selon le communiqué, car la BCE entend bien poursuivre la normalisation des taux d’intérêt. Mais changement important, la BCE abandonne un peu le « forward guidance » en déclarant « l’anticipation, aujourd’hui, de la sortie des taux d’intérêt négatifs permet au Conseil des gouverneurs d’opérer une transition vers une approche des décisions de taux d’intérêt au cas par cas, réunion par réunion ».

En parallèle à cette décision, la BCE a annoncé la mise en place d’un nouveau programme d’achats d’obligations appelé TPI, voilà un nouvel acronyme que l’on va devoir intégrer, et qui signifie « Instrument de protection de la transmission », destiné à limiter la hausse de des coûts d’emprunt et à limiter la fragmentation financière.

Selon le communiqué « l’ampleur des achats de TPI dépend de la gravité des risques qui pèsent sur la transmission de la politique monétaire. Le TPI veillera à ce que l’orientation de la politique monétaire soit transmise de manière harmonieuse dans tous les pays de la zone euro ».

Les détails de ce nouvel instrument seront divulgués plus tard et on en parlera évidemment demain et aussi des commentaires de Christine Lagarde.

Suite à ces annonces, l’euro est reparti à la hausse, et les taux longs sont nettement orientés à la hausse.

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