Préparons-nous au pire en espérant …

Mode Expresso

Les révisions se suivent et se ressemblent, et elles se caractérisent aussi par leur prudence tellement le degré d’incertitude est élevé.

Mode Lungo

Les révisions se suivent et se ressemblent, et elles se caractérisent aussi par leur prudence tellement le degré d’incertitude est élevé.

Révisions

C’est le FMI qui a revu ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis et qui estime qu’ils éviteront de justesse la récession, tout en mettant en garde sur le fait que ces projections comportaient une sérieuse dose d’incertitude.

Au lieu donc d’une croissance de 3.7% (estimation d’avril) pour cette année, le FMI ne prévoit plus qu’un taux de 2.9% et pour 2023 de 1.7% contre 2.3% précédemment. Quel chemin parcouru quand on se souvient qu’en octobre, il tablait sur une croissance de 5.2% pour cette année.

Ce ralentissement est clairement confirmé par l’indice de confiance de l’Université de Michigan, cet indice de confiance des consommateurs est tombé à son niveau le plus bas à savoir à 50 contre 55.2 en mai.

L’INSEE en France table aussi sur une croissance moindre que prévu cette année de 2.3%, mais dont une grande partie vient de la croissance engrangée fin de l’année 2021. Concernant l’inflation, elle devrait s’élever à 5.5% contre un taux de 1.6% l’année passée.

Il sera inéluctablement question de révision aussi dans un avenir proche en Allemagne après la publication de l’indice IFO qui, après un faible sursaut, est retombé. En toile de fond évidemment la question du gaz et du risque d’un arrêt des livraisons par la Russie.

Fini l’énergie bon marché

Le prix du gaz ne retombe pas, et le prix du baril ne devrait certainement pas redescendre en dessous des 100 $, l’énergie bon marché n’existe plus. Et c’est en substance le message qu’ont fait passer les 27 après leur sommet vendredi.

Et en plus le risque de pénurie pourrait frapper certains pays de l’UE vu leur forte dépendance au gaz russe. Et c’est évidemment le cas de l’Allemagne, raison pour laquelle son ministre de l’économie, Robert Habeck, a prévenu que son pays se dirigeait vers une pénurie de gaz si l’approvisionnement russe restait aussi faible qu’aujourd’hui, et que certaines industries devraient alors fermer leurs portes en hiver.

Il y a donc d’un côté la question du prix avec des discussions sur la formation du prix de l’électricité, mais aussi, et surtout, la question urgente de l’approvisionnement. Car les européens en sont convaincus, la Russie va mettre fin à ses livraisons de gaz, ce n’est qu’une question de temps.

Et même si la Commission recherche de nouvelles sources d’approvisionnement, alors que les livraisons de GNL des États-Unis ont augmenté de 75 % cette année par rapport à l’année dernière, et les livraisons de gaz par gazoduc de Norvège de 15 %, un arrêt des livraisons entrainera une récession en Europe.

Les révisions, et le risque de récession qui augmente, tout cela donne le sentiment aux investisseurs que le ralentissement économique va faire baisser l’inflation et que donc les Banques centrales ne vont pas devoir augmenter trop brutalement leur taux. Et donc dans ce contexte, ils sont revenus vers les actions, ce qui explique la hausse des marchés boursiers ces derniers jours.

Même constat sur le front des taux d’intérêt, où on a assisté à une petite baisse des taux, comme l’Euribor 1 an qui avait dépassé les 1% et qui est repassé en dessous maintenant.  Après la phase d’exagération, la phase de réajustement mais avec le spectre de la récession qui plane au-dessus des économies.

Aides des Etats

Pour faire face à ces hausses de prix, les gouvernements cherchent des moyens d’intervenir. Ainsi, en France, selon le journal Les Echos, le gouvernement travaille sur un  projet de loi sur le pouvoir d’achat qui prévoit une revalorisation anticipée des prestations sociales indexées sur l’inflation de 4% au 1er juillet dont le coût s’élèvera à 8 milliards d’euros d’ici à avril 2023.

Ce projet de loi prévoirait aussi des mesures contraignantes si une branche dans un secteur tarde à  mettre ses minima salariaux en cohérence avec le salaire minimum légal.

En Espagne, le gouvernement a annoncé une série de mesures pour un montant de 9 milliards d’euros pour aider les ménages les plus vulnérables à faire face à la flambée des prix de l’énergie et à l’inflation, notamment des subventions pour les transports et une réduction de 80 % des taxes sur les factures d’énergie.

En plus, il présentera un projet de loi visant à réduire de moitié la TVA sur les factures d’électricité, pour la ramener à 5 %, à partir de janvier, alors que les mesures annoncées seront en vigueur jusqu’à la fin de cette année.

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