Cette fois-ci, nous sommes prévenus

Mode Expresso

Qui aurait parié sur une telle performance des bourses en pleine pandémie et de voir des records être balayés …

Mode Lungo

Qui aurait parié sur une telle performance des bourses en pleine pandémie et de voir des records être balayés dans différents coins du monde ?

Hausse des bourses

La liste des éléments qui expliquent cette hausse des bourses est longue comme le bras, mais pour autant, pas grand monde n’avait anticipé une pareille hausse.

Pour une fois, je vais publier le tableau mensuel, ce qui permettra de faire un petit bilan de l’année en commençant donc par les bourses.

Deux exemples pour illustrer la hausse des bourses avec le graphique du Dax et celui du Dow Jones.

Comme chaque fois j’ai envie de dire, les bourses européennes performent moins bien et en particulier le Bel20 qui affiche une mauvaise performance. Alors qu’à contrario, Shanghai a connu une hausse remarquable à l’image de la reprise de l’économie chinoise.

Reprise de l’économie chinoise

Comme je parle de cette reprise, alors que la pandémie trouve son origine en Chine, il faut souligner la rapidité avec laquelle l’économie chinoise s’est redressée ce qui a été encore confirmé avec la publication des indices PMI officiels.

Pour l’indice PMI manufacturier, il s’est établi à 51.9 en décembre contre 52.1 le mois passé et l’indice des services à 55.7 contre 56.4, ce qui, comme le montre le graphique, reflète l’ampleur de la reprise.

Ce qui explique aussi la forte hausse du yuan sur l’année (voir graphique), qui est d’ailleurs quasiment la seule devise à s’être renforcée par rapport à l’euro comme le montre le tableau mensuel.

La renaissance de l’UE ?

On l’oublie peut-être un peu mais cette année 2020 a quand même été marquée par des avancées majeures en Europe et par une UE qui a affiché son unité. Cela a été le cas durant les négociations sur le Brexit, grâce à la ténacité de Barnier aussi et il faut le souligner, où l’UE a fait bloc et a toujours parlé d’une seule voix.

Mais cette année a aussi été marquée par la signature d’un accord, hier, avec la Chine, qui mettra certes du temps à se concrétiser, mais qui pourrait donner un plus vaste accès au marché chinois à nos entreprises européennes.

Si la gestion de la crise sanitaire a par contre été une sérieuse cacophonie au sein de l’UE, elle a quand même fait avancer le projet européen. D’une part, et alors que ce n’était pas dans ses prérogatives, mais c’est quand même la Commission qui a négocié les achats des vaccins pour les pays de l’UE. Et d’autre part, le New Generation EU qui a donné à la Commission une vraie capacité d’émettre des obligations et de se doter de recettes propres pour pouvoir rembourser ce plan de 750 milliards d’euros. C’est un premier pas vers une forme de mutualisation des dettes au sein de l’UE et, avec l’intervention de la BCE, qui a permis une convergence des taux dans un mouchoir de poche comme le montre le graphique de l’évolution des rendements obligataires européens.

Et donc, la hausse de l’euro par rapport à la majorité des devises peut s’expliquer en partie par ce nouvel élan donné à l’UE, même si les avancées se sont parfois faites dans la douleur.

Interventions des banques centrales

Avec cette pandémie, les banques centrales ont épaulé les gouvernements avec comme conséquence que les taux courts terme n’ont jamais été aussi bas et le resteront encore pour un long moment.

Et que les taux longs ont encore baissé comme le montre le graphique de l’évolution du rendement du bund 10 ans. Comme pour les bourses, personne n’avait imaginé une nouvelle baisse des taux pour cette année. Et d’autant plus que cette année a été marquée par une explosion des dettes (voir graphique) justifiée par les interventions des Etats.

Interventions concertées qui n’ont évidemment pas pu empêcher la chute des PIB à des niveaux inédits (voir graphique).

Des temps difficiles

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire concernant cette année, mais surtout que les chiffres de décès ne diminuent pas, bien au contraire avec plus de 3.900 morts hier aux Etats-Unis.

Et que donc l’année 2021 va encore être compliquée et meurtrière alors même que celle qui se termine nous a déjà fortement secoué.

Car avec cette pandémie, nous avons vécu une épreuve économique, psychologique et dans la chair et ce virus est venu nous rappeler ce que disait Cioran ; « comme tout facteur de déséquilibre, la maladie désengourdit, fouette, et apporte un élément de tension et de conflit. La vie, c’est un soulèvement à l’intérieur de l’inorganique, un essor tragique de l’inerte, la vie, c’est de la matière animée et, il faut bien le dire, ruinée par la douleur. A tant d’agitation, à tant de dynamisme et d’affairement, on n’échappe qu’en aspirant au repos de l’inorganique, à la paix au sein des éléments. La volonté de retourner à la matière fait le fond même du désir de mourir. Au contraire, avoir peur de la mort, c’est craindre ce retour, c’est fuir le silence et l’équilibre de l’inerte, l’équilibre surtout. Rien de plus naturel : il s’agit là d’une réaction de vie, et tout ce qui participe à la vie est, au propre et au figuré, déséquilibré ».

Nous aspirons tous à retrouver cette réaction de vie et de ne pas nous laisser enfermer dans un équilibre mortifère. Et c’est ce que je vous souhaite pour cette nouvelle année. Bonnes fêtes de fin d’année.

Et comme vous ne pourrez pas danser avec vos amis, je vous invite à partager un pas de danse sans danger avec ….eux.

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