Le yen en pleine débâcle

Mode Expresso

Le yen n’en finit plus de se déprécier, essentiellement par rapport au dollar, à cause d’une politique monétaire diamétralement opposée à celle des autres Banques centrales.

Mode Lungo

Le yen n’en finit plus de se déprécier, essentiellement par rapport au dollar, à cause d’une politique monétaire diamétralement opposée à celle des autres Banques centrales.

La chute du yen

Il faut remonter à juin 1998 pour retrouver un niveau aussi faible du yen par rapport au dollar, qui s’explique évidemment par les décisions des deux Banques centrales la semaine passée.

Certes cet écart a déjà été plus élevé, mais il devrait encore s’accentuer ce qui explique la pression à la baisse sur le yen. Car la FED va encore augmenter ses taux sur la seconde partie de l’année ce qui devrait pousser les taux longs américains encore un peu plus à la hausse. En revanche, la BOJ fait tout pour faire baisser le rendement de l’obligation japonaise à 10 ans pour le faire revenir à son objectif de 0%.

Si au Japon on ne parle guère d’inflation, cette faiblesse du yen est cependant un énorme risque pour la consommation car il entraine une flambée des prix de l’énergie ce qui érode le pouvoir d’achat des ménages. Mais selon les minutes de la réunion de la BOJ du mois d’avril, cette faiblesse du yen est secondaire par rapport à l’objectif de la BOJ, même si c’est un sujet de préoccupation.

Recul de l’immobilier

Les signes s’accumulent sur un ralentissement du marché immobilier aux Etats-Unis, ralentissement recherché par la FED avec ses augmentations de taux.

Le dernier chiffre est celui des ventes de logements existants qui ont chuté à leur plus bas niveau depuis deux ans. Elles ont chuté de 3.4% au mois de mai sous l’effet de la hausse des taux hypothécaires mais ce n’est pas un effondrement, loin de là.

Pour preuve, le prix médian des maisons existantes a augmenté de 14,8 % par rapport à l’année précédente pour atteindre le niveau record de 407 600 $ en mai, franchissant pour la première fois la barre des 400 000 $. Cette hausse s’explique par un déséquilibre entre l’offre et la demande, avec une offre qui demeure toujours insuffisante depuis la reprise après la crise Covid qui a bouleversé le marché immobilier.

La guerre du gaz

Alors que cela fait maintenant presque 4 mois que la Russie a envahi l’Ukraine, le gaz est devenu une arme de pression de la part de la Russie sur les Européens. Avec un prix du gaz qui s’est envolé et qui a connu une nouvelle poussée de fièvre avec la réduction drastique des livraisons par Gazprom ces derniers jours.

Selon l’association industrielle allemande BDI, qui a réduit ses prévisions de croissance pour 2022 à 1,5 %, contre 3,5 % avant le début de la guerre, un  arrêt des livraisons de gaz russe rendrait la récession inévitable en Allemagne.

Depuis quelques jours, le gazoduc Nord Stream 1 ne fonctionne qu’à 40 % de sa capacité ce qui pose un énorme problème alors que l’Europe était en pleine phase de stockage. En effet, les installations de stockage sont actuellement remplies à environ 55 %, et l’objectif européen était d’arriver à 80 % d’ici octobre et à 90 % d’ici novembre. Pour tenter d’arriver à cet objectif, l’Europe essaye de diversifier ses approvisionnements, mais certains Etats ont déjà décidé de recourir aux centrales électriques au charbon pour pallier l’absence de gaz.

Cela signifie que les prix des énergies fossiles vont rester sous pression, ce qui n’augure en rien un recul de l’inflation en Europe. Et à propos d’inflation, celle en Grande-Bretagne est attendue légèrement en hausse à 9.1% contre 9%, mais celle des Retail Prices (RPI) à 11.4% contre 11.1%. Et même tendance au Canada, où le taux d’inflation est attendu à 7.4% en mai contre 6.8% en avril.

Décidemment cette inflation ne nous lâche pas, un peu comme un sparadrap dont on n’arrive pas à se débarrasser, et cela va de nouveau peser sur les marchés boursiers, qui avaient tenté hier un timide rebond.

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