Le yen s’effondre sous l’effet des taux

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La tension sur les taux aux Etats-Unis ne baisse pas d’un cran, bien au contraire, et une nouvelle déclaration d’un membre de la FED n’est pas étrangère à cette nouvelle hausse.

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La tension sur les taux aux Etats-Unis ne baisse pas d’un cran, bien au contraire, et une nouvelle déclaration d’un membre de la FED n’est pas étrangère à cette nouvelle hausse.

Tension sur les taux

Que cela soit le taux à 2 ans ou celui à 10 ans, les rendements des Treasuries  ont encore progressé avec un écart entre les deux qui continue de se réduire pour les raisons que j’expliquais vendredi dans ma petite vidéo.

Cette nouvelle poussée est liée à des déclarations de John Williams, président de la FED de New York, qui a clairement indiqué qu’une hausse des taux de 0.50% lors de la réunion du 3 et 4 mai était tout à fait envisageable. « Ce que la bonne décision est à tout mouvement donné dépendra de la situation à ce moment-là, mais la réponse simple à votre question est que s’il est approprié de relever les taux d’intérêt de 50 points de base lors d’une réunion, alors je pense que nous devrions le faire. S’il est approprié d’en faire 25, nous devrions le faire ».

Ces propos viennent s’ajouter à la longue liste des autres déclarations de membres de la FED et le scénario de voir le taux des Fed Funds à 2.25%-2.50% fin de cette année s’est encore un peu plus renforcé.

Au grand dam de la BOJ qui voit le yen littéralement s’effondrer par rapport au dollar et qui a touché un niveau qui n’avait plus été vu depuis décembre 2015, ce qui rend encore plus coûteuses les importations de gaz et de pétrole.

Et aussi parce que la hausse des taux longs aux Etats-Unis entraine une remontée des taux au Japon qui ne plait guère à la BOJ non plus. Conséquence, elle a annoncé, ce lundi, qu’elle allait acheter des quantités illimitées d’obligations à 10 ans à 0,25 %, intervenant sur le marché pour défendre son plafond de rendement implicite pour la deuxième fois cette année.

Cette annonce est en partie la raison pour laquelle le yen s’est affaibli, car en agissant de la sorte la BOJ ne peut qu’accentuer le différentiel de taux avec le Treasury 10 ans qui lui continue d’augmenter.

Mais la position de la BOJ est bien de défendre son objectif de taux comme elle l’a rappelé en déclarant, « à la lumière des récents mouvements des taux d’intérêt à long terme, nous avons fait cette offre pour nous assurer que nous respectons l’orientation du conseil d’administration, à savoir que le rendement des JGB à 10 ans évolue autour de l’objectif de 0 % ».

La BOJ est bien décidée à maintenir sa politique monétaire ultra accommodante compte tenu de la fragilité de la reprise économique et du fait que l’inflation reste largement en dessous de son objectif de 2%. Et les mesures de confinement en Chine, avec de nouvelles mesures à Shanghai, ne vont pas améliorer la situation et bien au contraire elles risquent de peser également sur la croissance au Japon en provoquant de nouvelles perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.

Chute de l’indice IFO

Comme je l’évoquais vendredi, compliqué de s’y retrouver dans les indices de confiance tellement ils envoient des messages contradictoires. Alors que les indices PMI en Allemagne avaient fait preuve d’une sacrée résistance, l’indice IFO s’est littéralement effondré.

Cette chute est la conséquence des inquiétudes des entreprises face à la hausse des prix de l’énergie, à la pénurie de chauffeurs et encore et toujours aux ruptures dans les chaînes d’approvisionnement.

Si on observe le lien entre cet indice IFO et l’évolution du PIB, l’histoire nous apprend qu’une chute de cette ampleur de cet indice est le signal en général d’une très forte probabilité que l’économie allemande entre en récession dans les prochains trimestres.

Car la situation de l’Allemagne est particulièrement fragile à cause de sa dépendance au gaz russe et un embargo sur ce dernier provoquerait un cataclysme pour les entreprises et donc l’économie.

La seule bonne nouvelle c’est que la tension sur le prix du baril est légèrement retombée, mais ce n’est malheureusement pas pour une bonne raison. C’est en effet suite à l’annonce d’un plan de confinement de Shanghai qui fait craindre alors à un affaiblissement de la demande de carburant.

Les autorités ont en effet annoncé un plan de confinement en deux étapes de la ville de 26 millions d’habitants, en fermant les ponts et les tunnels et en restreignant la circulation sur les autoroutes.

Mais le répit sur le prix du baril pourrait être de courte durée compte tenu du niveau des stocks, des tensions au Moyen-Orient, et bien évidemment de la guerre en Ukraine.

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