Les indices révèlent un manque total de visibilité

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Assez étonnamment, les indices PMI ont mieux résisté que prévu, mais sont en contradiction avec d’autres indices de confiance, ce qui entretient le doute sur l’ampleur du ralentissement économique à venir.

Mode Lungo

Assez étonnamment, les indices PMI ont mieux résisté que prévu, mais sont en contradiction avec d’autres indices de confiance, ce qui entretient le doute sur l’ampleur du ralentissement économique à venir.

Surprise

Commençons par la France, où l’indice des services a connu un net rebond totalement lié à la fin des mesures de restriction, alors que celui de l’industrie se tassait un peu. Résultat, l’indice composite a progressé à son niveau le plus élevé depuis juillet 2021.

Tout va bien donc ? Non car au même moment, l’INSEE titrait « le climat des affaires en France se dégrade » et je cite les premières lignes « en mars 2022, le climat des affaires se dégrade nettement. L’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd six points. À 107, il se situe toutefois bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation du climat des affaires tient principalement au recul des soldes prospectifs dans l’industrie et à la détérioration de la situation conjoncturelle dans le commerce de gros ».

Continuons avec l’Allemagne, où certes les indices ont reculé mais de façon moindre qu’attendu et où le secteur des services a lui aussi profité de la levée des mesures de restriction.

Tout va bien donc ? Non car il y a quelques jours, l’institut IFO a revu nettement à la baisse les prévisions de croissance et l’indice IFO, qui est publié ce matin, est attendu en nette baisse à 92 contre 99.2.

Résultat, les indices pour la zone euro se sont donc eux révélés meilleurs que prévu même s’ils sont en recul, mais ils indiquent clairement que la hausse des prix sera un frein sérieux à la poursuite de la croissance pour les prochains mois.

En Grande-Bretagne, l’indice manufacturier a quand même plus nettement reculé que dans la zone euro et l’inquiétude sur l’impact de la hausse des prix se révèle plus marquée.

Et ces indices sont en phase avec le très net recul de la confiance des consommateurs, selon l’indice GfK, qui se situe à son niveau le plus bas depuis novembre 2020.

Le passage de cet indice sous le seuil des 30 est un sujet de préoccupation, car depuis le début de cet indice en 1974, des valeurs inférieures ou égales à -30 ont présagé une récession à quatre occasions sur cinq.

Dans le cas de la Grande-Bretagne, il y a donc une certaine cohérence, mais ce n’est pas le cas en zone euro et ce décalage pose question. Avec cependant une certitude, la hausse des prix est un vrai sujet de préoccupation et qui va peser lourdement sur l’activité dans les prochains mois.

Et cela ne préoccupe pas que les entreprises, mais également la BCE et Isabel Schnabel, membre de la BCE et certainement pas la plus colombe, a déclaré que la BCE pourrait prolonger son programme de rachats au-delà de l’été « si nous tombons maintenant dans une profonde récession à cause de la crise ukrainienne, nous devrons y repenser ».

Mais si ce n’est pas le cas, « sinon, nous mettrons fin aux achats d’obligations au troisième trimestre et dès que ce sera fait, nous pourrons relever les taux à tout moment en fonction de l’évolution de l’inflation » a-t-elle rajouté.

Hausse sans surprise

La Banque centrale de Norvège a sans surprise augmenté de 0.25% son taux directeur pour le porter à 0.75% et devrait poursuivre son resserrement monétaire sur le reste de l’année. La prochaine hausse de taux devrait intervenir en juin  et elle table désormais sur un taux à 2.5% fin 2023 contre un niveau de 1.75% précédemment.

La couronne norvégienne déjà très ferme avant l’annonce a encore un peu plus renforcé sa position et devrait évidemment continuer à profiter de la fermeté du prix du baril.

Sans surprise non plus, la Banque centrale du Mexique a également augmenté son taux mais de 0.50% pour le porter à 6.50%. Mais le fait que le Président du Mexique ait révélé avant l’annonce par la Banque centrale qu’elle avait décidé d’une hausse de taux a été mal pris et a été considéré comme une ingérence voir un risque de perte d’indépendance de cette dernière.

Mais au-delà de la polémique, cette décision est en partie la conséquence de la décision de la FED la semaine passée mais surtout le fait d’un niveau d’inflation estimé à 7.29% alors que l’objectif de la Banque centrale est de 3%.

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