L’inflation toujours au centre des préoccupations

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L’envolée du prix du blé après la décision de l’Inde d’interdire les exportations est un nouveau facteur de tension et de déstabilisation.

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L’envolée du prix du blé après la décision de l’Inde d’interdire les exportations est un nouveau facteur de tension et de déstabilisation.

Envolée du prix du blé

Le prix du blé a atteint un nouveau record après la décision de l’Inde d’interdire les exportations suite à la vague de chaleur que connait le pays qui pourrait réduire la production.

Cette décision intervient dans un marché déjà déstabilisé par la guerre en Ukraine et alors que d’autres grandes régions productrices souffrent de la sécheresse comme la France et les Etats-Unis.

Résultat de cette décision, la roupie indienne, qui était déjà sous pression, a encore accentué son recul par rapport au dollar et a atteint un nouveau record à la baisse.

Avec un prix du Brent qui reste fortement sous tension alors que les Européens cherchent toujours le compromis pour imposer un embargo sur le pétrole russe, cette envolée du prix du blé ravive les craintes d’une inflation qui ne se tasserait pas. D’autant plus que le ralentissement très net de l’activité en Chine fait craindre aussi des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement qui pourraient continuer de peser sur les prix.

Révision à la hausse

On ne s’étonnera donc pas que dans ce contexte la Commission européenne a revu à la hausse ses prévisions d’inflation, et à la baisse celles sur la croissance.

Et en l’occurrence la révision de la Commission est considérable et montre combien la situation s’est dégradée en très peu de temps. Alors qu’elle tablait sur un taux d’inflation de 3.5% lors de ses dernières prévisions pour la zone euro en 2022, elle table désormais sur un taux de 6.1% et de 2.7% en 2023. Pour l’UE, elle table sur un taux de 6.8% en 2022 et de 3.2% en 2023.

Concernant la croissance, la révision est tout aussi brutale mais évidemment à la baisse. La Commission table sur un taux de 2.7% en 2022 pour l’UE et la zone euro contre un taux de 4% précédemment et de 2.3% en 2023 contre 2.7% pour la zone euro précédemment.

La Commission est très prudente dans ses prévisions compte tenu des incertitudes nombreuses que nous connaissons et des aléas que nous risquons encore de connaitre. Elle a essayé de prévoir plusieurs scénarios et je reprends une réflexion du rapport. On peut en effet y lire « compte tenu de la forte incertitude, les prévisions de référence s’accompagnent d’une analyse de scénarios fondée sur des modèles qui simulent l’incidence de la hausse des prix des matières premières énergétiques, ainsi que d’une interruption pure et simple de l’approvisionnement en gaz russe. Dans ce dernier scénario (le plus dommageable), les taux de croissance du PIB seraient inférieurs d’environ 2,5 points de pourcentage et 1 point de pourcentage aux prévisions de référence en 2022 et 2023, respectivement, tandis que l’inflation augmenterait de 3 points de pourcentage en 2022 et de plus de 1 point en 2023, soit davantage qu’anticipé dans la projection de référence ».

La hausse du dollar, une préoccupation

Une préoccupation pour la BCE, car cela risque d’aggraver l’inflation importée en accentuant le coût des matières premières. Le gouverneur de la Banque de France a d’ailleurs exprimé ses inquiétudes à ce sujet car « un euro trop faible irait à l’encontre de notre objectif de stabilité des prix ».

Mais c’est aussi une préoccupation pour les entreprises américaines qui doivent faire face à la hausse des prix des matières premières, de la main-d’œuvre et du dollar qui pénalise les exportations.

C’est ce qui est ressorti de l’indice « Empire State » de la FED de New York qui a chuté de 36.2 points pour atteindre -11.6, ce qui indiquerait une contraction de l’activité.

Cette nouvelle chute de cet indice est la conséquence d’un très net recul des commandes et en particulier celles émanant de l’étranger, mais le resserrement des conditions monétaires n’est pas non plus étranger à ce recul.

Elément positif, les pressions sur les prix semblent légèrement se réduire ce qui pourrait confirmer que le pic inflationniste serait derrière nous.

Hausses de taux encore

Même si le pic est derrière nous, ce qui n’est pas encore certain, les Banques centrales ne vont pas mettre un terme à leur resserrement monétaire, bien au contraire.

C’est ce qui ressort des minutes de la dernière réunion de la Banque centrale d’Australie.

Elle avait décidé lors de cette réunion d’augmenter son taux de 0.25%, mais les discussions ont porté sur une hausse de 0.40%, ce qui augure donc d’une nouvelle hausse de taux lors de la réunion de juin.

Et elle ne devrait certainement pas s’arrêter là comme le montre le niveau atteint par l’obligation à 2 ans.

Il faut dire qu’avec une inflation de base à 3.7%, la plus élevée depuis 2009 et qui devrait rester au-dessus de la fourchette cible de 2 à 3% de la Banque centrale jusqu’en 2024, elle n’a pas d’autres choix que de resserrer les taux.

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