Les marchés toujours ballotés entre l’Omicron et l’inflation

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La question n’est plus de savoir s’il y a de l’inflation aux Etats-Unis, mais seulement si le chiffre publié cet après-midi sera plus élevé que prévu, ce qui mettrait alors encore plus de pression sur la FED pour accélérer ses réductions de rachats.

Mode Lungo

La question n’est plus de savoir s’il y a de l’inflation aux Etats-Unis, mais seulement si le chiffre publié cet après-midi sera plus élevé que prévu, ce qui mettrait alors encore plus de pression sur la FED pour accélérer ses réductions de rachats.

Focalisé sur le CPI

Pour rappel, le taux d’inflation aux Etats-Unis est attendu à 6.8% contre 6.2%, qui était déjà le taux le plus élevé depuis 1990, et le Core CPI est attendu à 4.9% contre 4.6%.

Compte tenu des excellents indicateurs économiques aux Etats-Unis, une accélération de la réduction des rachats (30 milliards de dollars au lieu de 15 milliards) ne serait absolument pas anormale. Et le chiffre publié hier des inscriptions hebdomadaires au chômage plaide aussi en faveur de cette accélération.

En effet, ces inscriptions ont reculé de 43.000 d’une semaine à l’autre pour s’établir à 184.000, soit le chiffre le plus bas depuis septembre 1969. Même si ce chiffre est impressionnant, il faut cependant le prendre avec un peu de recul parce que certains américains ne reviennent toujours pas sur le marché de l’emploi et qu’une résurgence des contaminations à cause du variant Omicron viendrait mettre de nouveau à mal l’économie et donc le marché de l’emploi.

Un sérieux coup de frein

Comme le souligne la BNB pour ses prévisions pour le dernier trimestre, en Belgique « la croissance souffre désormais de vents contraires importants. Ces derniers comprennent les importantes perturbations des chaînes d’approvisionnement et la hausse stratosphérique des prix de l’énergie qui avaient déjà réduit l’activité au trimestre précédent, mais aussi la récente résurgence de l’épidémie de COVID-19 ». 

Résultat après une croissance de 2% au troisième trimestre, la BNB ne table plus que sur un petit 0.2% de croissance au quatrième trimestre. Il faut dire aussi que l’effet de rattrapage s’était déjà essoufflé au troisième trimestre, mais évidemment les mesures successives de restriction imposées par le gouvernement vont inéluctablement peser sur la consommation.

Ce coup de frein n’est évidemment pas propre à la Belgique et va toucher tous les pays de la zone euro, ce qui va encore un peu plus compliquer la position de la BCE qui se réunit aussi la semaine prochaine.

Selon certaines sources,  la BCE planche sur l’après PEPP, programme de 1.850 milliards d’euros qui se termine en mars 2022. L’idée serait de renforcer le programme d’achats d’actifs qui court toujours et qui s’élève actuellement à 20 milliards d’euros par mois, en augmentant sa taille et également sa durée. Une des pistes qui semble se dessiner serait de définir une enveloppe d’achats (comme pour le PEPP), valable jusqu’à la fin de l’année 2022 mais qui ne devrait pas être dépensée en totalité si les conditions le justifiaient.

La BCE ne veut absolument pas d’une hausse des taux longs, raison pour laquelle elle veut continuer son programme de rachats, et ne veut pas non plus provoquer des anticipations de hausse de taux avant la fin 2022. Et pour le moment, les taux longs en zone euro restent stables, à contrario des taux aux Etats-Unis, ce qui explique pourquoi le différentiel entre le rendement du treasury 2 ans et celui du Bund 2 ans s’élargit sensiblement.

Un pas de plus

L’agence Fitch a dégradé la note d’Evergrande et de Kaisa Group au statut de « défaut restreint » étant donné que dans le cas d’Evergrande, le promoteur n’avait pas répondu à la demande de confirmation des paiements de coupons d’une valeur de 82,5 millions de dollars qui étaient dus le mois dernier, la période de grâce de 30 jours se terminant cette semaine,  Fitch a donc supposé qu’ils n’avaient pas été payés.

Fitch définit un « défaut restreint » comme indiquant qu’un émetteur a subi un défaut de paiement ou un échange de dette en difficulté, mais n’a pas entamé les processus de liquidation tels que le dépôt de bilan et reste en activité.

Même si les autorités sont bien décidées à éviter un effet domino et de tout faire aussi pour ne pas léser les petits actionnaires et détenteurs d’obligations, la situation de ces deux groupes va peser sur le secteur et aussi, encore un moment, sur la bourse de Hong Kong .

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