Le retour du dollar roi ?

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Le dollar ressort une nouvelle fois comme le grand gagnant de la guerre en Ukraine, des craintes d’un fort ralentissement économique et du différentiel de taux.

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Le dollar ressort une nouvelle fois comme le grand gagnant de la guerre en Ukraine, des craintes d’un fort ralentissement économique et du différentiel de taux.

Le dollar roi ?

Le dollar s’est très nettement renforcé par rapport à la majorité des devises, mais en particulier par rapport à l’euro et au yen, deux devises qui vont voir le différentiel de taux encore augmenter dans les prochains mois.

Ce renforcement du dollar s’est encore accentué hier avec l’annonce de la candidature de la Finlande à l’OTAN qui pourrait être suivie rapidement de celle de la Suède.

Mais ce sont bien évidemment les perspectives de hausse de taux de la part de la FED qui renforcent le dollar dans un contexte d’une économie plus solide que celle de la zone euro ou du Japon.

Et le message à nouveau distillé par Powell ne laisse aucune ambiguïté sur les intentions de la FED. Il a confirmé que la FED devrait relever ses taux de 0.50% lors de ses deux prochaines réunions. Et a prévenu que cette bataille contre l’inflation ne se fera pas sans douleur, « nous avons traversé des périodes dans notre histoire où l’inflation était assez élevée. Le processus visant à ramener l’inflation à 2 % comprendra également une certaine douleur, mais en fin de compte, la chose la plus douloureuse serait que nous ne parvenions pas à y faire face et que l’inflation s’installe dans l’économie à des niveaux élevés, et nous savons ce que c’est. Et ce sont tout simplement les gens qui perdent la valeur de leur salaire ».

La FED va-t-elle taper assez fort pour réussir à revenir à son objectif ? On l’a vu hier avec le chiffre d’inflation hors alimentation et énergie le recul est encore loin d’être acquis.

Mais il y a quand même un espoir que le pic soit au moins derrière nous. C’est ce qui ressort aussi de l’indice des prix à la production qui a progressé de 0.5% en avril contre 1.6% en mars, soit un taux annuel qui est passé de 11.5% à 11%.

Et si l’on prend les prix à la production hors alimentation, énergie et services, ils ont augmenté de 0.6 % en avril après une hausse de 0.9 % en mars, soit un taux annuel qui est passé de 7.1% à 6.9%.

La FED pas vraiment seule

Si tous les regards sont braqués sur la FED, d’autres Banques centrales ne l’avaient pas attendues et continuent de resserrer leurs taux. C’est le cas de la Banque centrale du Mexique qui a décidé d’une nouvelle hausse de 0.50% de son taux directeur pour le porter à 7%.

Et d’autres hausses de taux devraient intervenir dans le futur car un membre a voté pour une hausse de 0.75% et surtout la Banque centrale a clairement laissé entendre qu’elle laissait la porte ouverte à de nouvelles hausses.

Avec un taux d’inflation à 7.68% en avril, et aussi dans le contexte de remontée des taux aux Etats-Unis, elle n’a pas d’autres choix que de poursuivre son resserrement monétaire.

L’économie anglaise ralenti

Même si elle fait mieux en termes de croissance que la zone euro ou les Etats-Unis au premier trimestre, l’économie anglaise n’échappe pas au ralentissement.

Sur le premier trimestre, elle affiche une croissance de 0.8%, mais le mois de mars a connu une contraction de 0.1%, ce qui augure d’une croissance nettement plus faible sur le reste de l’année.

Ce qui vient conforter les prévisions du FMI qui prévoit que la Grande-Bretagne connaîtra l’année prochaine la croissance la plus faible et l’inflation la plus élevée parmi les principales économies avancées.

Il faut dire que la BOE s’attend à voir l’inflation passer de 7% à 10% sur la seconde partie de l’année, ce qui devrait plomber le pouvoir d’achat des ménages et peser sur la croissance.

Malgré les perspectives de hausse de taux de la part de la BOE, les taux à 2 ans  ont reculé suite à ces craintes de récession alors que les taux sur la même période aux Etats-Unis n’ont pratiquement pas évolué. Conséquence, le sterling s’est affaibli par rapport au dollar aussi.  

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