Le roi dollar brille

Mode Expresso

On peut s’en étonner, mais il devient évident que le dollar a retrouvé sa position de valeur refuge par excellence …

Mode Lungo

On peut s’en étonner, mais il devient évident que le dollar a retrouvé sa position de valeur refuge par excellence pour les détenteurs de cash, et cela malgré le fait que les Etats-Unis n’ont pas encore pris de plein fouet la pandémie.

Valeur refuge

Même si certaines devises se sont reprises par rapport au dollar hier, mais elles font exception, il continue de se renforcer par rapport à l’euro (voir graphique), par rapport au yen (voir graphique aussi), et par rapport à la majorité des devises des pays émergents comme l’illustre le tableau.

C’est d’ailleurs pour faire face à cette demande de dollar importante, que la FED a mis en place des lignes de swap avec la banque centrale d’Australie, du Brésil, de la Corée du Sud, du Mexique, de Singapour, de Suède, du Danemark, de Norvège et de Nouvelle-Zélande pour un montant de 450 milliards de dollars. Qui sont venues bien évidemment se rajouter à celles déjà existantes avec la BOC, BOE, BOJ, BCE et BNS.

C’est aussi le cas par rapport au sterling, voir graphique, malgré les annonces de la BOE. Cette dernière a décidé aussi de ramener son taux quasiment à zéro, à savoir à 0.10%, et a annoncé l’augmentation de son programme de rachats d’actifs pour un montant de 200 milliards de sterling.

L’ensemble des mesures prises par la FED a bien évidemment provoqué une hausse de la taille de son bilan (voir graphique), qui a atteint des niveaux records, et vu l’engouement pour le dollar, elle va devoir continuer à assurer la liquidité.

Et cette hausse se produit alors même que le gouvernement américain va, comme tous les autres gouvernements, débloquer des montants conséquents pour permettre une relance de l’économie. Le montant total est toujours estimé autour des 1.000 milliards de dollars, et un compromis semble se dessiner entre les républicains et les démocrates sur la répartition.

Pour les travailleurs, on s’oriente vers un paiement direct d’un chèque pouvant aller jusqu’à 1 200 dollars par personnes et donc 2 400 dollars pour les couples en dessous d’un certain seuil de revenu, ainsi que 500 dollars pour chaque enfant de la famille. Le seuil serait de 75.000 dollars pour une personne seule et de 150 000 dollars pour un couple.

Il serait réduit au-delà et supprimé à partir de 99 000 dollars pour un individu et 198 000 dollars pour un couple.

A côté de cela, le projet de loi va prévoir une intervention pour les entreprises sous forme de prêts et de garanties de prêts pour un montant de 208 milliards pour les grandes entreprises et de 299 milliards pour les PME. Dans l’enveloppe de 208 milliards, 58 milliards seraient destinés spécifiquement aux compagnies aériennes.

Et en dehors de ce plan, l’administration américaine a acheté 30 millions de baril de pétrole, pour ses réserves, mais c’est surtout pour tenter de faire un peu remonter le prix du baril dont la chute pénalise fortement les producteurs de pétrole de schiste.

Chute en Allemagne

Cela n’étonnera pas, mais l’indice IFO en Allemagne a chuté, et l’ampleur de sa chute a dépassé toutes les prévisions. Comme le montre le graphique, cet indice affiche sa plus forte baisse depuis 1991, et est à son niveau le plus bas depuis 2009.

Il ne fait plus aucun doute que l’Allemagne va être en récession cette année, mais personne ne peut à ce stade prédire l’ampleur du désastre. Selon, l’institut IFO, en cas de scénario optimiste le recul serait de 1.5%. Mais il envisage un scénario nettement moins positif, qui verrait une contraction de 6% du PIB en 2020.

L’institut Ifw estime lui que le recul sera entre 4.5% et 9%, large fourchette. Alors que l’institut DIW, prédit une faible récession de -0.1% en se basant sur le  scénario d’une reprise en V, à savoir une chute rapide suivie d’une forte reprise.

Mais quelle que soit le scénario, le gouvernement a bien mesuré l’ampleur de la récession et est prêt à émettre de nouvelles dettes, une première depuis 2013.

Car, selon la règle allemande du frein à l’endettement, Berlin est autorisé à contracter de nouvelles dettes jusqu’à 0,35 % de la production économique. Mais elle peut aller au-delà si le pays est frappé par une catastrophe naturelle ou des “urgences exceptionnelles” qui échappent au contrôle de l’État et affectent de manière significative la situation financière de celui-ci.

Ceci est-il lié, mais les taux allemands ont légèrement augmenté alors que dans le même temps l’annonce du programme bazooka de la BCE a fait redescendre la tension sur les taux italiens, entres autres, et réduit le spread comme l’illustre le graphique.

Subscribe
Notify of
0 Comments
Inline Feedbacks
View all comments