Alors qu’en début d’année la perspective d’une remontée des taux aux Etats-Unis avait plombé les bourses, le fait que la hausse va être plus forte et plus rapide semble maintenant ravir ces dernières.
La fuite des investisseurs du marché obligataire
Alors qu’en début d’année la perspective d’une remontée des taux aux Etats-Unis avait plombé les bourses, le fait que la hausse va être plus forte et plus rapide semble maintenant ravir ces dernières.
Hausse des taux
Les propos de Powell n’ont décidemment pas laissé indifférent les marchés obligataires et la hausse des taux s’est poursuivie hier soutenue encore par d’autres déclarations de membres de la FED.
Ainsi, James Bullard a encore déclaré « la Fed doit agir de manière agressive pour garder l’inflation sous contrôle », et de rappeler que, pour lui, le taux de référence devrait se situer à 3% en fin d’année.
Autre propos allant dans le même sens, Loretta Mester, Présidente de la FED de Cleveland, « je trouve qu’il est intéressant de concentrer certaines des augmentations nécessaires plus tôt que plus tard dans le processus, car cela place la politique dans une meilleure position pour s’adapter si l’économie évolue différemment que prévu ».
Toutes ces déclarations, après celles de Powell, ont renforcé le scénario d’une hausse de 0.50% des taux en mai et en juin, ce qui a poussé le rendement du Treasury 2 ans encore un peu plus haut.
Powell se montre confiant dans la capacité de l’économie d’absorber ces hausses de taux compte tenu de la fermeté du marché de l’emploi, et manifestement les bourses semblent avoir la même lecture que lui. Mais le marché obligataire semble plus dubitatif avec une courbe aux Etats-Unis quasiment flat sur le long terme et qui table déjà sur une baisse des taux en 2024.
Les taux en Europe ont suivi la tendance avec un rendement de l’obligation belge qui a touché hier le niveau de 1%, niveau qui n’avait plus été vu depuis février 2018. Même si la position de la BCE n’aura strictement rien à voir avec celle de la FED, les taux longs sont quand même influencés par ce qui se passe aux Etats-Unis.
Chute de la confiance
L’indice de confiance des consommateurs en Belgique, publié par la BNB, a connu la plus forte chute de son existence d’un mois à l’autre avec une baisse des perspectives au sujet de la situation économique générale en Belgique.
La crainte des ménages est particulièrement forte sur une dégradation de leur situation financière et sur leurs perspectives d’épargne. Ce qui s’explique évidemment avec la hausse vertigineuse du prix du gaz, de l’essence, du mazout et de l’électricité, sans parler des craintes des hausses de prix dans l’alimentation.
Et aussi parce qu’ils sont bien conscients que les perspectives économiques vont se dégrader à l’avenir et que l’on va revoir à la baisse ses dernières. C’est déjà le cas en Italie, où la croissance a été révisée à 3% cette année contre 4.7% précédemment.
Et d’ailleurs pour compenser l’impact des sanctions pour les entreprises en Europe et en amoindrir les conséquences, la Commission européenne envisage des aides d’Etat qui pourraient aller jusqu’à 400.000 euros pour celles directement concernées par les sanctions.
La Commission propose aussi d’autoriser des aides jusqu’à 35.000 euros pour les secteurs de l’agriculture, et de la pêche, et que les entreprises touchées par la hausse des prix du gaz et de l’électricité puissent bénéficier d’une aide ne dépassant pas 30 % des coûts dans la limite de 2 millions d’euros.
Toujours des hausses de taux
Les pays d’Europe de l’Est sont particulièrement impactés par la hausse de l’inflation et les Banques centrales de ces derniers continuent de resserrer leurs conditions monétaires.
Ainsi, la Banque centrale de Hongrie a augmenté une nouvelle fois son taux directeur, mais de façon plus agressive, avec une hausse de 1% pour le porter à 4.4%.
Cette hausse plus importante que prévu a un peu diminué la pression sur le forint hongrois, même s’il demeure encore sous pression compte tenu de l’incertitude créée par la guerre en Ukraine et les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement.
A propos de change, le yuan s’est légèrement affaibli par rapport au dollar suite au différentiel de taux qui se réduit très sensiblement, pour le 10 ans il est passé de 0.65% à 0.45% en quelques jours, et à cause aussi de la situation sanitaire qui plombe l’activité compte tenu des mesures de confinement.