La FED va tourner la page

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La FED va fermer la porte à sa politique monétaire ultra accommodante et va entamer ce soir un nouveau cycle, un vrai cycle de hausse de taux pour une longue période.

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La FED va fermer la porte à sa politique monétaire ultra accommodante et va entamer ce soir un nouveau cycle, un vrai cycle de hausse de taux pour une longue période.

Pas de surprise

La décision de ce soir sera tout sauf une surprise si Powell annonce une hausse de 0.25% du taux directeur. Comme évoqué hier le taux à 2 ans a déjà intégré cette hausse de taux et les prochaines. Par contre, nous serons très attentifs aux prévisions de la FED ainsi qu’aux anticipations de hausses de taux données par les fameux Dot Plot.

Comme je le soulignais hier pour Business AM, une inconnue demeure, c’est celle de la réduction du bilan de la FED et il faut espérer qu’on y verra plus clair après cette réunion.

Les chiffres du PPI publiés hier aux Etats-Unis n’ont fait que confirmer l’évidence, l’inflation ne faiblit pas si on intègre le prix de l’énergie et les nouvelles tensions dans les chaîne d’approvisionnement ne vont certainement pas arranger les choses. Ces prix ont augmenté de 0.8% d’un mois à l’autre en février pour rester stables en taux annuel à 10%.

Si on exclut les éléments plus volatiles, la hausse a été plus modérée d’un mois à l’autre de 0.2%, soit un taux annuel qui s’inscrit à 6.6% contre 6.8%.

Même si le prix du baril a nettement reflué par rapport à son niveau de la semaine passée, la volatilité des prix n’est pas prête à se calmer et l’inflation devrait rester élevée car les prix ne vont pas revenir à leurs niveaux antérieurs.

Chute de la confiance

Cela ne surprendra personne, mais l’indice de confiance des investisseurs en Allemagne, l’indice ZEW, a lourdement chuté en passant de 54.3 à -39.3, soit la plus forte baisse d’un mois à l’autre depuis décembre 1991.

Cette chute s’explique bien évidemment par la guerre en Ukraine et les craintes qu’elle n’entraine une récession en Europe avec une inflation qui demeure trop élevée.

Il faut dire que l’économie allemande est particulièrement exposée aux conséquences des sanctions contre la Russie et également à de nouvelles ruptures dans les chaînes d’approvisionnement. Et d’ailleurs Volkswagen a annoncé qu’il suspendait temporairement la production dans certaines usines en Chine en raison des confinements liés au Covid.

A propos de sanctions, l’UE a encore pris une série de nouvelles mesures. D’une part, elle a décidé d’interdire aux principales agences de notation financière d’accorder des notes à la dette souveraine et aux entreprises russes. Si elles décident de passer outre, elles risquent de perdre leur licence pour opérer dans l’Union.

D’autre part, l’UE a décidé d’un embargo sur l’importation de produits sidérurgiques russes qui bénéficiaient jusqu’à présent de mesures de sauvegarde européennes. Et pour finir, l’UE a décidé aussi d’interdire toutes les exportations vers la Russie de  produits de luxe européens, y compris les voitures et la joaillerie.

Comme toutes mesures, ainsi que les précédentes, et la hausse des prix des matières premières, ne seront pas sans conséquences pour l’économie européenne, ce qu’a exprimé l’indice ZEW, les ministres des Finances de l’UE ont décidé d’une action coordonnée d’aides aux ménages et aux entreprises. Ces aides prendront la forme de soutien aux ménages par des réductions de prix à la pompe, et pour les entreprises des possibilités de nouveaux prêts garantis par l’Etat, des aides directes pour les entreprises qui consomment beaucoup d’énergie sur la base de critères encore à définir, et des prêts à taux réduit.

Impacts de la guerre

Le FMI a déjà prévenu que cette guerre ne sera pas sans conséquence pour l’économie mondiale et qu’il allait revoir à la baisse ses prévisions de croissance lors de ses prévisions du 19 avril.

Le FMI s’inquiète particulièrement de l’insécurité alimentaire qui devrait continuer à augmenter dans certaines régions d’Afrique et du Moyen-Orient, où des pays comme l’Égypte importent 80 % de leur blé de Russie et d’Ukraine.

À plus long terme, selon le FMI, “la guerre pourrait modifier fondamentalement l’ordre économique et géopolitique mondial si le commerce de l’énergie se modifie, si les chaînes d’approvisionnement se reconfigurent, si les réseaux de paiement se fragmentent et si les pays repensent leurs réserves de devises.”

Le FMI a sans surprise déclaré que l’Ukraine “devrait connaître une profonde récession cette année”. Il estime cette dernière à une contraction qui pourrait être de 25 à 35 %, estimation basée sur les contractions observées pendant la guerre dans des pays comme l’Irak et la Syrie. Et même dans le meilleur des cas, c’est-à-dire d’une résolution rapide de la guerre, la production économique chutera de 10 %.

Tout en n’oubliant pas qu’à ce jour, l’ONU estime que depuis le 24 février plus de 3 millions d’Ukrainiens ont fui le pays, et que la situation est dramatique à Marioupol et risque de le devenir à Kiev.

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