Nous allons payer très cher notre dépendance énergétique

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Les Etats-Unis ont évidemment beau jeu de stopper leurs importations de pétrole, de gaz et de charbon russe vu leur très faibles importances dans les importations américaines, mais cette décision n’est pas sans conséquences pour les prix de l’énergie.

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Les Etats-Unis ont évidemment beau jeu de stopper leurs importations de pétrole, de gaz et de charbon russe vu leur très faibles importances dans les importations américaines, mais cette décision n’est pas sans conséquences pour les prix de l’énergie.

Embargo

La décision américaine, suivie par la Grande-Bretagne, est symbolique quand on sait que les Etats-Unis ont importé une quantité négligeable de charbon, et pour 8% de gaz liquide et environ 20.4 millions de barils par mois venant de Russie en 2021. Mais la position de l’Europe est fondamentalement différente et elle ne peut pas se couper du jour au lendemain du pétrole et du gaz russe.

La conséquence de cette décision a été une nouvelle hausse du prix du Brent qui a retrouvé son niveau de juillet 2008. Et pour comprendre pourquoi le prix à la pompe s’est envolé en Europe il faut se souvenir qu’à l’époque la parité en EUR/USD était à 1.53 contre un niveau de 1.0920 ce matin.

Pour le gaz, la hausse est encore plus dramatique car on n’avait jamais atteint des niveaux pareil dans le passé et l’effet du change démultiplie encore la hausse.

Réponses de l’Europe

A court terme, nous sommes pieds et poings liés à la Russie, mais la Commission européenne ne veut pas rester les bras croisés et a proposé un plan pour réduire fortement la demande européenne de gaz russe d’ici la fin de l’année.

Plusieurs pistes sont envisagées comme la diversification des approvisionnements, accélérer le déploiement des gaz renouvelables, et  l’accélération du déploiement de capacités électriques solaires et éoliennes.

Mais toutes ces mesures ne seront pas effectives rapidement et l’Europe demeure à la merci de la Russie qui a une nouvelle fois menacé d’interrompre ses livraisons de gaz vers l’Allemagne via le gazoduc Nord Stream 1.

Dans le même temps, la Commission planche sur l’idée d’une nouvelle dette commune pour justement financer cette réponse énergétique mais également militaire. L’Allemagne a déjà évoqué son intention d’investir 100 milliards d’euros pour moderniser son armée, et les dépenses pour les autres pays européens devraient augmenter de 25% dans les prochaines années. L’idée serait alors de reproduire le mécanisme mis en place dans le cadre du plan Next Generation EU.

Mais à court terme, la conséquence de cette hausse des prix de l’énergie a provoqué une très forte hausse des anticipations d’inflation dans la zone euro qui ont atteint leur niveau d’octobre 2013. Ce qui met évidemment la BCE dans une position extrêmement délicate pour sa réunion de demain. Elle devait annoncer ses nouvelles prévisions de croissance et d’inflation, mais qui sont déjà très probablement obsolètes car elles n’intègrent pas les niveaux des prix actuels du pétrole, et elle fait face à cette forte hausse des anticipations d’inflation.

Recul de l’inflation

Recul temporaire très certainement vu l’envolée des prix du pétrole, mais recul quand même des prix à la production en Chine à 8.8% en taux annuel.

De son côté, l’indice des prix à la consommation est resté inchangé à 0.9% en février en partie à cause d’une prudence dans les dépenses de consommation.

Mais le risque d’une hausse de l’inflation n’est vraiment pas à exclure et la politique de zéro covid demeure également un frein à la reprise alors que la Chine fait état d’une nouvelle hausse des contaminations. Ce qui explique pourquoi ce matin la bourse chinoise est en net recul.

Chute des monnaies des pays de l’Est

Il suffit de prendre l’exemple du zloty polonais, ce qui a obligé la Banque centrale a relevé son taux de 0.75% pour le porter à 3.50%.

Cette chute des devises des pays de l’Europe de l’Est est bien évidemment la conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et avec la flambée des prix du pétrole et du gaz, cela rajoute encore un peu plus d’inflation alors que ces pays faisaient déjà face à des niveaux parmi les plus élevés en Europe.

La Banque centrale table désormais sur une inflation pour 2022 entre 9,3-12,2 %, bien au-dessus des 5,1-6,5 % qu’elle prévoyait en novembre. Tout en ne sachant pas encore établir les conséquences sur la croissance suite à la situation en Ukraine et à l’afflux de réfugiés.

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