Aucune accalmie en vue

On savait que les sanctions seraient lourdes de conséquences économiques, mais au moins elles donnaient l’espoir de voir la guerre s’arrêter rapidement, mais maintenant on réalise que la guerre va durer ainsi que les sanctions.

Parti pour durer

Après les annonces des Américains de vouloir stopper les importations de pétrole et de gaz russe, c’est au tour des Russes de menacer de couper le robinet. Et ce n’est pas un hasard si les Russes ont bloqué l’accord sur le nucléaire avec l’Iran dans le contexte actuel.

Si le prix du baril s’est stabilisé (provisoirement ? car les risques d’un embrasement demeure comme je le soulignais pour le site d’information français 20minutes) , par contre le prix du gaz s’est envolé, mais également les autres matières premières, ce qui fait craindre de voir l’Europe rentrer en récession vu son extrême dépendance à ces dernières.

Mais cela n’a pas empêché non plus la bourse américaine de terminer nettement dans le rouge hier car la hausse des prix aura un impact inflationniste qui n’épargnera pas les Etats-Unis, ce qui pèsera sur la croissance et entrainera des hausses de taux.

Mais clairement c’est l’Europe qui souffrira le plus et c’est la raison pour laquelle l’euro s’est très nettement affaibli par rapport au dollar. Même s’il faut bien reconnaitre que le dollar s’est renforcé par rapport à la grande majorité des devises comme par rapport à la livre turque. Car la Turquie est aussi particulièrement affectée par la hausse du prix du baril dans un contexte déjà marqué par une forte hausse de l’inflation.

Et bien évidemment, le dollar s’est aussi renforcé par rapport au rouble, avec d’énormes volatilités sur la devise comme on peut s’en douter, mais avec aussi des conséquences pour les détenteurs de dette russe.

En effet, le  gouvernement russe a annoncé lundi avoir approuvé une liste de pays dont les actions sont jugées “hostiles” à la Russie, à savoir les Etats-Unis, tous les pays membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon, le Canada, la Norvège, Singapour, la Corée du Sud, la Suisse et l’Ukraine. Ce qui signifie que suite à un décret présidentiel le gouvernement, les entreprises et les citoyens russes pourront payer temporairement en roubles les dettes en devises étrangères contractées auprès de créanciers de “pays hostiles”.

Sans pour autant exclure le risque d’un défaut de paiement total sur la dette russe émise en devise étrangère.

On ne s’étonnera pas que l’indice Sentix, qui mesure le moral des investisseurs en zone euro, ait fait la culbute dans ce contexte. Et attention, la guerre en Ukraine ne doit pas nous faire oublier que le coronavirus n’a pas disparu. Et même si les indicateurs d’hospitalisation sont en baisse, un peu partout on assiste à un ralentissement dans le recul des contaminations. Vu le contexte les gouvernements ont sans doute relâchés trop tôt les mesures de restriction ce qui risque d’entrainer un effet boomerang très rapidement. De plus le déplacement de plus de 1.7 millions d’ukrainiens entraine un brassage de population sans mesures de distance évidemment vu les circonstances mais donc pas sans risques.

L’Asie en retrait

A l’exception du Japon et de la Corée du Sud, la majorité des pays asiatiques se sont abstenus de prendre position dans le dossier ukrainien. Ils sont aussi très dépendants du pétrole et ne veulent pas subir des ruptures dans leur approvisionnement ce qui explique sans doute leur attitude.

L’attitude de la Chine est encore plus claire, elle qui a réaffirmé que les liens entre les deux pays étaient solides comme le roc. Et c’est sans doute aussi pour cela que le yuan reste très ferme par rapport au dollar et sert de valeur refuge.

Il faut dire aussi que l’économie chinoise devrait bénéficier d’un coup de pouce avec des baisses de taux qui devraient intervenir dans les prochaines semaines ainsi que des injections de liquidités. Et sans aucun doute aussi d’un accès beaucoup plus facile dans les prochaines années aux matières premières en provenance de Russie.

Vous l’avez constaté, hier nous avons un problème technique avec le mail du matin, ce qui explique le retard ce matin et le fait que nous avons dû revenir provisoirement à l’ancienne version.