Le spectre d’un défaut sur la dette russe

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La situation sur le terrain militaire s’intensifie et s’aggrave, tout comme sur les marchés financiers qui commencent à mesurer l’ampleur et les conséquences des sanctions et de la guerre.

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La situation sur le terrain militaire s’intensifie et s’aggrave, tout comme sur les marchés financiers qui commencent à mesurer l’ampleur et les conséquences des sanctions et de la guerre.

Valeurs refuges

L’annonce par la Russie qu’elle ne payerait plus les coupons de ses obligations aux détenteurs étrangers de sa dette a provoqué un fort repli sur les valeurs refuges et en particulier sur les obligations d’Etat. On a donc assisté à un très net recul des rendements obligataires aux Etats-Unis mais surtout en Europe, avec un Bund 10 ans qui est repassé en territoire négatif.

L’Europe étant la plus directement impactée par les sanctions, les bourses européennes ont de nouveau fortement corrigé et vont rester sous pression, ce qui explique aussi le flux vers le marché obligataire.

Autres valeurs refuges, les devises comme le dollar, le yen et en particulier le franc suisse, qui retrouve le niveau de 2015 au moment où la Banque centrale Suisse avait annoncé qu’elle renonçait à défendre le plancher de 1.20 entre l’euro et le franc suisse.

L’or s’est également renforcé et la volatilité s’est nettement accentuée mais sans pour autant retrouver des niveaux historiques, on reste encore pour le moment dans des niveaux raisonnables.

Envolée des prix

Il fallait s’y attendre mais les prix du baril, du gaz et du blé s’envolent et devraient rester fortement sous pression. C’est clairement le prix à payer et le mouvement n’en est peut-être encore qu’à ses prémisses.

Concernant le pétrole, l’OPEP+ ne devrait pas pour autant dévier de son processus de remontée graduelle de la production, soit une augmentation de 400.000 barils par jours en plus chaque mois. Mais même cette hausse est compliquée car certains membres n’arrivent même pas à augmenter leur production pour des raisons techniques.

Et évidemment la hausse des prix est encore accentuée avec la hausse du dollar, dollar qui continue de se renforcer par rapport au rouble, ou plutôt rouble qui continue de s’effondrer.

La conséquence de ces hausses de prix nous la connaissons évidemment, c’est la hausse de l’inflation. Ainsi, en Allemagne, l’inflation qui avait légèrement reculé en janvier à 4.9% est repartie à la hausse à 5.1%. Et l’inflation en zone euro, dont le chiffre de 5.1% en janvier avait surpris tout le monde, même Christine Lagarde, est attendue à 5.4% pour février. Et le Core CPI est attendu à 2.7% contre 2.4%, hausse qui ne se limite pas uniquement aux énergies.

L’industrie américaine était confiante

Bien évidemment cette enquête a été réalisée avant l’invasion de l’Ukraine, mais l’industrie américaine sera nettement moins impactée que celle en Europe. Et donc, l’indice ISM manufacturier est reparti à la hausse avec la diminution des contaminations.

Cependant, même si le sous-indice des carnets de commande reste solide, l’industrie signale des problèmes pour trouver de la main-d’œuvre et des tensions dans les prix, et cela avant l’invasion de l’Ukraine. C’est ce qui ressort du sous-indice des prix qui est passé de 75.6 en janvier à 76.1 en février.  

La hausse des prix devrait donc encore s’accentuer, ce qui ne devrait donc pas faire dévier la FED de combattre l’inflation par des hausses de taux malgré le contexte.

Pression sur la livre turque

Certaines devises sont directement impactées par l’invasion de l’Ukraine, et c’est le cas entre autres de la livre turque.

Ce recul de la devise s’explique par le fait que la Turquie fait partie de l’Otan, tout en ayant de très bonnes relations avec la Russie et l’Ukraine, et d’ailleurs Erdogan a condamné seulement à demi-mots l’invasion.

Mais ce conflit aura aussi un impact très lourd sur une économie déjà fragilisée et confrontée à une forte hausse de l’inflation. L’envolée du prix du pétrole ne va en effet qu’augmenter les prix importés et encore aggraver le pouvoir d’achat des ménages.

Et la Turquie était une destination de choix pour les touristes russes et ukrainiens et ce flux pourrait bien se tarir alors qu’il apportait environ 2 milliards de dollars chaque été.

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