Junk Russie

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Je ne croyais pas si bien dire hier en titrant « le spectre d’un défaut sur la dette russe », car les agences de rating Fitch et Moody’s ont annoncé une baisse drastique du rating de la Russie vu les risques.

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Je ne croyais pas si bien dire hier en titrant « le spectre d’un défaut sur la dette russe », car les agences de rating Fitch et Moody’s ont annoncé une baisse drastique du rating de la Russie vu les risques.

Junk Russie

Moody’s n’a pas trainé, puisqu’elle annonçait la semaine passée une possibilité d’abaissement et moins d’une semaine après elle a réduit le rating de Baa3 à B3. Et Fitch a également procédé à une baisse de rating de six crans, en faisant passer ce dernier de BBB à B et en le plaçant encore sous surveillance négative.

Comme le soulignait Fitch, le seul autre précédent d’une telle dégradation de six crans sur une seule entité souveraine était la Corée du Sud en 1997.  Et pour expliquer cette décision,  Fitch constate que « la sévérité des sanctions internationales en réponse à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie a accru les risques pour la stabilité macro-financière, représente un choc énorme pour les fondamentaux du crédit de la Russie et pourrait miner sa volonté d’assurer le service de la dette publique ».

Conséquences aussi, les responsables des indices FTSE Russell et MSCI ont annoncé  qu’ils allaient retirer les actions russes de tous leurs indices.

Malgré cela, Poutine continue son massacre et rien ne va l’arrêter, pas même la faillite de la Russie et l’impact des sanctions ne va seulement réellement se faire sentir que dans les prochaines semaines.

Hausse des matières premières

Et une des conséquences, au niveau mondial, de cette guerre est une envolée des prix des matières premières.

Il faut remonter à février 2013 pour retrouver un niveau du Brent aussi élevé, et cette nouvelle envolée du prix est liée au fait que l’OPEP+ a ignoré superbement le conflit et n’a pas changé son scénario. Ils ont décidé comme chaque mois d’augmenter leur production de 400.000 barils par jour ni plus ni moins.

Conséquence, le prix du gaz s’est également envolé et est proche de son plus haut du mois de décembre dernier, et le prix du blé pulvérise tous les niveaux.

Conséquence, hausse de l’inflation

Et c’est le cas dans la zone euro où l’inflation est passée de 5.1% à 5.8%, dépassant toutes les prévisions, et le Core CPI  de 2.4% à 2.7%, ce qui pose un énorme dilemme pour la BCE.

Mais la hausse de l’inflation ne concerne pas uniquement la zone euro, et cette hausse a entrainé, comme attendu, une hausse de 0.25% de son taux directeur par la Banque centrale du Canada.

Elle devrait encore augmenter ses taux compte tenu de la hausse des prix des matières premières, même si elle a reconnu que les incertitudes avaient fortement augmenté avec la guerre en Ukraine.

Powell n’a pas dit autre chose en déclarant que la FED allait augmenter prudemment les taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion. Cette annonce a permis aux bourses de se reprendre un peu, rassurées par le fait que la première hausse de taux ne sera pas de 0.50%, et aussi par le fait que si la FED confirme qu’elle va augmenter ses taux cela signifie que l’économie reste solide et est capable d’encaisser des hausses de taux.

Mais Powell a aussi prévenu, d’une part que la FED serait par la suite prête à agir plus agressivement si l’inflation ne se calmait pas aussi rapidement que prévu. Et d’autre part, que la guerre en Ukraine pourrait changer la donne et qu’il ne sait pas quels en seront les effets sur l’économie américaine.

Il a également constaté que le marché du travail était extrêmement tendu et que l’objectif du plein emploi semblait avoir été atteint. Ce qui a d’ailleurs été confirmé par la publication du chiffre des créations d’emploi dans le secteur privé. Ce chiffre publié par ADP, qui précède le chiffre des créations d’emploi, s’est inscrit à 475.000 pour février alors que celui du mois de janvier a été revu fortement à la hausse à 509.000 contre 301.000.

L’Asie encore sous Covid

Ce qui explique le nouveau recul de l’indice PMI des services au Japon, affecté toujours par les mesures de restriction qui pèsent sur la consommation. Avec comme conséquence que l’indice composite est passé de 49.9 à 45.8, s’enfonçant donc nettement dans la zone de ralentissement économique. Et bien évidemment ces indices ne tiennent pas encore compte de la guerre en Ukraine.

Et le constat est assez semblable en Chine, avec un indice PMI des services qui reste certes au-dessus des 50 mais de peu à 50.2. La politique zéro Covid continue de peser sur la consommation intérieure et reste un frein à la reprise.

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