Face à l’agression par la Russie de l’Ukraine, les sanctions ont encore été élevées d’un cran avec comme objectif de faire plier Poutine et d’étrangler pour cela économiquement la Russie.
La peur, la sidération et l’impuissance
Face à l’agression par la Russie de l’Ukraine, les sanctions ont encore été élevées d’un cran avec comme objectif de faire plier Poutine et d’étrangler pour cela économiquement la Russie.
Sanctions
Je ne vais pas détailler l’ensemble des mesures qui ont été prises par l’UE, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, et tous les autres pays, sauf la Chine, mais l’objectif est clairement de priver les banques et les entreprises russes d’avoir encore accès aux marchés financiers et aux technologies de pointe.
Les conséquences se mesurent déjà avec la chute du rouble qui se poursuit malgré les interventions de la Banque centrale et la chute de 37% sur la journée d’hier de la bourse de Moscou.
Mais les sanctions n’ont pas été totales et surtout l’engagement se limite à ces dernières et, comme l’a souligné Biden, il n’y aura pas de troupes américaines qui iront combattre sur le sol ukrainien. Ce qui veut dire autrement que l’on laissera l’Ukraine se débrouiller seule quelle que soit l’issue de cette guerre, et donc même si l’Ukraine revient sous la dépendance de la Russie.
Cyniques
Et la bourse américaine a bien compris que les intérêts américains ne seraient pas beaucoup affectés par les sanctions et qu’il n’y aurait pas un nouvel Afghanistan, conséquence on a assisté à une forte hausse des indices boursiers hier soir.
Et ce rebond s’observe également ce matin en Asie, marchés qui sont encore plus loin du conflit et qui sont nettement moins impactés par les sanctions.
Hausse des prix des matières premières
J’ai eu l’occasion de souligner hier, lors de plusieurs interventions dans la presse, la hausse des prix des matières premières. J’en avais touché un mot le matin sur la Première à 6 h 55, et je suis encore intervenu sur Canal Z, et ai été interrogé par Business AM.
Tout cela pour dire que la conséquence de cette guerre et des sanctions également ont entrainé une hausse des prix des matières premières avec trois en particulier, à savoir le pétrole, le gaz et le blé.
La hausse la plus spectaculaire a été celle du prix du gaz, qui était déjà sous pression avant l’attaque comme je l’ai encore rappelé ce mercredi dans ma petite vidéo.
Mais le pétrole n’a pas été en reste avec un prix du Brent qui a été toucher le niveau de 105 $ et qui au niveau actuel est revenu à son niveau d’août 2014. Et clairement les pays de l’OPEP+ n’ont pas la capacité d’augmenter leur production, car il se révèle clairement qu’ils n’ont déjà pas réussi à augmenter leur production de 400.000 barils par jour comme prévu en janvier.
Et le prix du blé a également progressé, même si c’est moins spectaculaire, mais à terme ce dernier pourrait être mis fortement sous pression vu le poids de la Russie et l’Ukraine sur la production mondiale de blé.
Cette hausse des prix a deux conséquences, une hausse de l’inflation et un impact sur le pouvoir d’achat des ménages. La hausse de l’inflation rend la tâche des Banques centrales encore plus compliquée et la BCE, qui se réunissait hier, pourrait retarder son resserrement monétaire.
Et derrière la question de l’impact sur le pouvoir d’achat des ménages se pose la question des conséquences sur l’économie et sur le risque d’un ralentissement important en cas de poursuite de la hausse de l’inflation. Mais que représente cette hausse par rapport au 138 morts ukrainiens et par le fait qu’ils sont seuls à se battre. Si les sanctions entrainent une hausse des prix mais font plier Poutine, n’est-ce pas le moins que nous puissions supporter ?
Chiffres aux Etats-Unis
Concernant l’inflation, on attend aux Etats-Unis le chiffre du PCE, soit le Personal Consumption Expenditures, qui est considéré comme l’indice de référence de la FED. Ce dernier devrait augmenter de 0.50% d’un mois à l’autre et passer de 4.9% à 5.1% en taux annuel.
Même si la probabilité d’une hausse de taux de 0.50% lors de la réunion de la FED les 15 et 16 mars est fortement retombée avec la guerre en Ukraine, ce chiffre confirme le resserrement des taux. Et la question de la réduction de la taille du bilan de la FED va aussi se poser avec encore plus d’acuité.