Même si on pouvait la craindre, malgré tout, cette quatrième ou cinquième vague a quand même surpris tout le monde et pourrait se révéler lourde de conséquences économiques, sociales, politiques et évidemment sanitaires.
Plus noir qu’on ne le pense
Même si on pouvait la craindre, malgré tout, cette quatrième ou cinquième vague a quand même surpris tout le monde et pourrait se révéler lourde de conséquences économiques, sociales, politiques et évidemment sanitaires.
Un mauvais remake
Ce sentiment de revivre la même chose qu’il y a un an, ce sentiment que rien n’a changé, ce sentiment que l’on n’a rien appris de la crise précédente, ce sentiment général d’impuissance a pesé sur les bourses.
Et comme l’Europe est au centre de la pandémie, l’euro est encore un peu plus sous pression par rapport au dollar, comme le montre le graphique. Comme la consommation va baisser, le prix du baril a nettement reculé en passant largement sous le seuil des 80$. Et si la décision autrichienne fait tache d’huile en Europe, une nouvelle période de confinement ne fera qu’accentuer ce recul.
Le débat sur l’inflation
Malgré tout cela, le débat sur l’inflation ne va pas se tarir, bien au contraire. J’ai eu l’occasion d’en débattre samedi matin dans le cadre du salon Finance Avenue. Et vous pouvez d’ailleurs retrouver mon interview réalisée après ce débat dans le cadre de ce salon.
Ce débat donc va rester d’actualité comme l’a montré la divergence de vue très nette entre Christine Lagarde et le président de la Bundesbank, Jens Weidmann. Alors que Christine Lagarde venait à peine de réaffirmer qu’elle s’attendait à un tassement de l’inflation en 2022, Weidmann déclarait « des anticipations d’inflation plus élevées et une croissance des salaires plus forte pourraient renforcer les pressions sur les prix à moyen terme. Et il se pourrait bien que les taux d’inflation ne tombent pas en dessous de notre objectif à moyen terme, comme prévu précédemment ». Le débat risque d’être tendu lors de la dernière réunion de la BCE, dernière réunion aussi de Weidmann, le 16 décembre prochain.
Ce débat n’est pas propre à la BCE bien évidemment. Et le gouverneur de la BOE s’est également inquiété d’un effet durable de l’inflation en déclarant « il y a des risques dans les deux sens. Évidemment, notre inquiétude serait que, si elle entre dans les effets de second tour, elle pourrait être élevée plus longtemps ». La réunion du 16 décembre, le même jour que la BCE, pourrait donc être marquée par une hausse des taux, même si les marchés sont prudents après la douche froide de la dernière réunion comme le montre la relative atonie du taux à 2 ans depuis sa correction.
Jusqu’où va aller la chute ?
Comme le montre le graphique, après avoir touché le niveau des 11.32 par rapport au dollar vendredi, la livre turque s’est légèrement reprise, mais le répit pourrait être de courte durée. Car après l’annonce de la baisse de 1% de son taux directeur, la Banque centrale, poussée dans le dos par Erdogan, a laissé entendre qu’elle pourrait encore baisser ses taux à l’avenir.
La livre turque a perdu quasiment 50% de sa valeur en un an par rapport au dollar et pourrait encore reculer et provoquer une crise économique de grande ampleur.
Inquiétudes à l’Est aussi
Le tableau est, il faut bien le reconnaitre, plutôt inquiétant avec une UE confrontée à une crise des migrants à ses frontières orientales, des tensions entre l’Ukraine et la Russie, Bruxelles en conflit avec les gouvernements polonais et hongrois sur la question de l’État de droit et de la démocratie, et la Roumanie qui n’a pas de gouvernement.
Et le tout avec en prime une forte poussée de l’inflation et également une forte augmentation des cas de Covid-19. Avec comme conséquence, et malgré la hausse des taux, un zloty polonais sous pression par rapport à l’euro comme le montre le graphique, ou un forint hongrois également en recul par rapport à l’euro comme le montre aussi le graphique.
Et ce recul de ces devises s’explique par le fait que le taux réel à long terme est négatif vu le niveau extrêmement élevé de l’inflation. C’est le cas par exemple pour le taux polonais à 10 ans comme le montre le graphique qui reprend son taux réel à savoir le rendement moins l’inflation. Et comme le montre ce graphique, ce taux réel est devenu de plus en plus négatif ces derniers mois.