Le Japon, une économie fragile

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Le Japon est sérieusement affecté par les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, et le ralentissement de l’activité en Chine l’impacte directement en plus.

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Le Japon est sérieusement affecté par les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, et le ralentissement de l’activité en Chine l’impacte directement en plus.

Fragilité du Japon

Malgré la baisse du yen, qui s’accentue (voir graphique), et qui aurait dû soutenir les exportations, ces dernières n’ont augmenté que de 13% en septembre en taux annuel contre un taux de 26.2% le mois précédent, affichant le taux le plus faible depuis février.

A côté des raisons connues, ce recul des exportations est aussi la conséquence de la chute des livraisons de voitures de 40.3%.  Ce qui explique que les exportations vers les Etats-Unis ont reculé de 3.3% et qu’elles n’ont augmenté que de 10.3% vers la Chine.

Les exportations ne profitent donc pas de la faiblesse du yen, alors que cela affecte bien évidemment les importations. Ces dernières ont augmenté de 38.6% en taux annuel après une hausse de 44.7%, tirées essentiellement par la hausse des prix du pétrole et du charbon.

Comme la consommation est atone, les producteurs ne peuvent pas répercuter cette hausse des coûts des importations ce qui risque de rogner sérieusement leurs marges.

Révisions à la baisse

En plus du ralentissement en Chine, le Japon navigue dans un contexte compliqué ainsi que les autres pays asiatiques. Ce qui a d’ailleurs amené le FMI à revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour cette région.

Par rapport à ses prévisions précédentes, le FMI a réduit de 1.1% la croissance de l’Asie cette année qui devrait être de 6.5%, tout en relevant ses prévisions pour 2022 à 5.7% contre 5.3% précédemment.

Et dans son rapport le FMI constate que « les risques sont orientés à la baisse, principalement en raison des incertitudes liées à la pandémie, aux perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et aux retombées potentielles de la normalisation de la politique américaine. Et bien que l’Asie et le Pacifique restent la région à la croissance la plus rapide du monde, la divergence entre les économies avancées asiatiques et les économies émergentes et en développement s’approfondit ».

Stabilisation ?

Pour compléter le tableau de la situation en Asie et en particulier en Chine, les prix des logements neufs ont stagné pour la première fois depuis février 2020 en septembre. Par rapport à l’année précédente, ces prix ont augmenté de 3,8 % en septembre, après une hausse de 4,2 % en août.

C’est clairement la conséquence de la volonté des autorités de restreindre les investissements spéculatifs qui pour ce faire ont réduit les liquidités et pris en même temps des mesures comme à Xiamen en interdisant aux acheteurs d’une première maison de revendre leur bien pendant cinq ans.

Tout cela dans un contexte où les problèmes d’Evergrande font craindre que d’autres promoteurs ne soient aussi en difficulté, ce qui pourrait encore plus ralentir la croissance de l’économie chinoise.

Cette stabilisation du marché immobilier est donc en partie une bonne chose car elle permet d’éviter le risque d’une spéculation effrénée et dangereuse, mais est aussi un risque supplémentaire de ralentissement de la croissance, ce qui fait dire au FMI que la reprise en Chine est « déséquilibrée ».

Hausse des taux en Hongrie

La Banque centrale de Hongrie continue de resserrer doucement ses taux compte tenu du risque inflationniste. Elle a décidé d’augmenter de 0.15% son taux pour le porter à 1.8% et compte bien encore procéder à de nouvelles hausses dans les prochains mois compte tenu d’un taux d’inflation à 5.5%, son niveau le plus élevé depuis 9 ans.

Par rapport à d’autres Banques centrales des pays d’Europe de l’Est elle est plus modérée dans ses hausses de taux, ce qui explique peut-être pourquoi le forint hongrois s’est affaibli par rapport à l’euro, comme le montre le graphique.

Pourquoi cette hausse de l’inflation plus marquée dans les pays d’Europe de l’Est qui a obligé les Banques centrales à augmenter nettement leur taux en Pologne et en République tchèque ?

A côté des raisons qui expliquent la hausse de l’inflation partout ailleurs, ces pays ont connu cette année, comme le montre le graphique, une très forte hausse des salaires. On est donc dans ce scénario que l’on qualifie de second tour, c’est-à-dire une spirale d’augmentation prix-salaire qui renforce l’inflation. Et qui ne peut être combattue que par une augmentation des taux.

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