L’arme à double tranchant de la baisse des devises

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De bons résultats des entreprises aux Etats-Unis, un excellent chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage toujours aux Etats-Unis, et un PPI qui montre un début de fléchissement ont porté la

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De bons résultats des entreprises aux Etats-Unis, un excellent chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage toujours aux Etats-Unis, et un PPI qui montre un début de fléchissement ont porté la bourse américaine.

Chiffres rassurants

Après le chiffre décevant des créations d’emploi la semaine passée, celui des inscriptions hebdomadaires au chômage a rassuré. Ces dernières ont reculé de 36.000 d’une semaine à l’autre pour s’inscrire à 293.000, soit le niveau le plus bas depuis mars 2020 (voir graphique). Ce qui signifie que l’on est revenu au niveau quasiment d’avant la crise Covid.

Deuxième chiffre rassurant, l’évolution des prix à la production. Si on prend l’indice global, il a progressé de 0.5% d’un mois à l’autre, soit la plus faible progression depuis 9 mois. Soit un taux annuel qui est passé de 8.3% à 8.6%, ce qui est son niveau le plus élevé depuis novembre 2010. Rassurant, vraiment ?

Oui car si on regarde le Core PPI, moins volatile, il a progressé de 0.1% d’un mois à l’autre et est passé de 6.3% à 5.9% (voir graphique), ce qui après la stabilisation du Core CPI, donne les signes premiers d’un fléchissement.

Une nouvelle fois, les investisseurs font bien la différence entre le début du tapering qui devrait amener à une légère remontée des taux longs, et la volonté de la FED de ne pas augmenter ses taux directeurs.

Une arme à double tranchant

Comme le montre le graphique, le yen a touché son niveau le plus bas par rapport au dollar depuis 3 ans. Si cette baisse du yen pour les exportations est plutôt une bonne nouvelle, elle a aussi des effets pervers.

Et de façon assez surprenante, ce mouvement a provoqué un commentaire du ministre des Finances, Shunichi Suzuki, qui a déclaré, « la stabilité des monnaies est très importante. Nous continuerons à surveiller de près les mouvements du marché des devises et leur impact sur l’économie ».

Car dans les faits, le recul du yen augmente fortement les coûts à l’importation et en particulier les coûts de l’énergie, ce qui touche directement les ménages japonais.

Et le risque est que le tapering de la FED pourrait encore accentuer le recul du yen alors que le prix du baril ne va pas faiblir.

L’importance du forward guidance

Les Banques centrales pratiquent depuis quelques années, le forward guidance, à savoir le guidage prospectif, qui consiste à donner des informations sur leur politique monétaire futur.

Cela permet d’une part d’éviter de prendre par surprise les marchés et donc de provoquer des mouvements excessifs et des réactions incontrôlées. Et d’autre part cela permet aussi d’influencer les anticipations des agents économiques.

Et c’est exactement ce qu’a souligné Catherine Mann, spécialiste des taux d’intérêt et membre de la BOE en observant l’évolution des taux en Grande-Bretagne ces derniers jours comme l’évolution du rendement de l’obligation à 2 ans (voir graphique).

Elle constate en effet que les investisseurs font une partie du travail de la Banque centrale car « ils voient que la normalisation de la politique monétaire est la direction à suivre… et donc ils font leurs devoirs et commencent à fixer les prix dans cette direction. Cela signifie qu’il y a beaucoup de resserrement endogène des conditions financières déjà en court au Royaume-Uni. Cela signifie que je peux attendre un resserrement actif par le biais d’une hausse du taux d’escompte ».

Et c’est d’autant plus important aujourd’hui que le caractère temporaire ou pas de la hausse de l’inflation pose question et qu’il a beaucoup d’inconnues.

En attendant les chiffres

Lundi matin seront publiés des indicateurs économiques importants en Chine, à savoir le PIB, la production industrielle et les ventes de détail. Si les ventes de détail sont attendues en hausse de 3.3% contre 2.5% le mois précédent, en revanche la production industrielle ne devrait progresser que de 4.5% contre 5.3%. Mais surtout, la croissance devrait marquer le pas avec un taux trimestriel attendu de 0.5% contre 1.3%, soit un taux annuel ramené à 5.2% contre 7.9% précédemment.

Dans l’attente de ces chiffres, le positionnement de la Banque centrale était évidemment extrêmement important. Elle a annoncé ce matin le maintien de ses taux à leurs niveaux actuels et surtout qu’elle renouvelait les prêts à moyen terme arrivant à échéance pour assurer la liquidité du système bancaire.

Après la baisse des taux des réserves obligatoires des banques en juillet, la Banque centrale se laisse encore des moyens d’agir si le ralentissement devait encore s’accentuer.

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