La Banque centrale de Nouvelle-Zélande a annoncé une hausse de son taux directeur dans un contexte où l’ajustement des taux longs se poursuit compte tenu de la hausse du prix
L’ajustement des taux s’amorce
La Banque centrale de Nouvelle-Zélande a annoncé une hausse de son taux directeur dans un contexte où l’ajustement des taux longs se poursuit compte tenu de la hausse du prix du baril.
Hausse de taux
Cette hausse était attendue et n’est donc en rien une surprise, mais après la décision de la Banque centrale de Norvège, cela montre bien que le mouvement est définitivement enclenché.
La Banque centrale de Nouvelle-Zélande a donc décidé d’augmenter de 0.25%, pour la première fois depuis 7 ans, son taux directeur pour le faire passer à 0.50%.
Cette hausse est une première qui sera suivie d’autres avec un niveau attendu à 1.5% fin 2022 et 1.75% fin 2023, pour contrer la hausse de l’inflation. Mais la Banque centrale, qui avait évoqué des hausses de 0.50% en août, se montre plus prudente et devrait procéder par des ajustements de 0.25% en tenant compte des risques que fait toujours peser le variant Delta.
Comme le montre le graphique, le rendement de l’obligation néo-zélandaise à 10 ans avait déjà anticipé cette hausse, mais par contre, cette hausse vient confirmer la pression sur les taux ce qui plombe de nouveau les bourses asiatiques ce matin.
Et la pression sur les taux se confirme comme le montre le graphique suivant qui reprend l’évolution du rendement du treasury 10 ans et celui de l’obligation britannique sur la même période. Avec comme conséquence que cette hausse du rendement du treasury 10 ans pousse le dollar à la hausse.
Un fameux rebond
Compte tenu du rebond de l’activité qui se dessine et de la gestion du risque financier, Moody’s a annoncé une révision à la hausse des perspectives du rating de l’Inde.
Avec un rating à Baa3, Moody’s a décidé de faire passer les perspectives de « négatives » à « neutres », en pointant la fluidité du système financier qui a permis d’amortir le choc durant les phases de confinement. Et aussi le rebond du PIB de 20.1% durant la période d’avril à juin par rapport à la chute de 24.4% pour la même période l’année passée.
Le blocage perdure
La hausse des taux longs aux Etats-Unis s’explique aussi par le blocage total entre les démocrates et les républicains concernant le plafond de la dette. Le blocage est si profond que Biden a déclaré qu’il y avait une “réelle possibilité” que son parti contourne l’obligation de vote à la majorité qualifiée, connue sous le nom de filibuster, pour traiter de la limite de la dette.
Cela permettrait aux démocrates, qui détiennent une majorité très mince au Sénat, de suspendre le plafond d’emprunt de 28,4 billions de dollars du gouvernement fédéral sans le vote des républicains. Mais cette possibilité ne rencontre pas non plus une unanimité au sein des démocrates.
Or il y a urgence car comme l’a rappelé Janet Yellen, le gouvernement aura épuisé ses capacités d’emprunt vers le 18 octobre si le Congrès n’augmente pas d’ici là l’autorisation d’emprunt. Et les républicains sont bien décidés à voter contre ce relèvement, ce qui semble exclure d’envisager « la réconciliation » pour résoudre le différend.
Et en plus tout cela se déroule alors que les indicateurs économiques tendent à montrer un ralentissement de l’activité et que la forte hausse des importations va venir amputer une partie de la croissance aussi. Car, comme le montre le graphique, le déficit commercial a augmenté de 4,2 % en août pour atteindre un niveau record de 73,3 milliards de dollars.
Cette hausse du déficit s’explique parce que les importations ont augmenté de 1,4 % pour atteindre un niveau record de 287,0 milliards de dollars, grâce aux biens de consommation tels que les préparations pharmaceutiques, les jouets, les jeux et les articles de sport. Et aussi parce qu’il semble que les entreprises sont en train de reconstituer leurs stocks. De leurs côtés, les exportations ont gagné 0,5% à 213,7 milliards de dollars en août, le plus haut depuis mai 2019, portées par les fournitures industrielles et les matériaux tels que l’or non monétaire et le gaz naturel.
Ces chiffres montrent les énormes distorsions dans les chaînes d’approvisionnement et les problèmes dans les ports comme l’a souligné l’enquête de l’Institute for Supply Management (ISM) en déclarant que « les difficultés actuelles en matière de ressources humaines, de logistique et de matériaux affectent la continuité de l’approvisionnement ». Car les espoirs d’une atténuation des goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement ont été anéantis par une résurgence des infections au Covid-19 au cours de l’été, sous l’effet du variant Delta.
« Nous ne nous attendons pas à ce que les contraintes liées à l’offre commencent à s’alléger de manière significative avant le milieu de l’année 2022 », a déclaré Oren Klachkin, économiste principal pour les États-Unis chez Oxford Economics à New York. « Une demande solide et une moindre méfiance de la part de Covid maintiendront la croissance des services, mais l’expansion sera plafonnée par la capacité limitée de l’offre à répondre à la demande ».