Le prix du baril, un frein à la reprise ?

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Il va de nouveau être question de l’inflation, surtout après la décision de l’OPEP+ de ne pas modifier l’augmentation de la production avec comme conséquence une hausse du prix du

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Il va de nouveau être question de l’inflation, surtout après la décision de l’OPEP+ de ne pas modifier l’augmentation de la production avec comme conséquence une hausse du prix du baril.

Statu quo

Malgré les pressions de tous bords, l’OPEP+ a donc décidé de garder inchangé son programme de hausse de la production de 400.000 barils par jour à partir du mois de novembre.

Résultat, et sans surprise, le prix du Brent a continué de progresser (voir graphique), et a atteint un plus haut depuis octobre 2018, entrainant dans son sillage une nouvelle correction des bourses, qui n’aiment pas du tout le risque de remontée des taux.

Car avec les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, cette hausse du prix du baril vient un peu plus renforcer les poussées inflationnistes , ce qui commence à sérieusement inquiéter les marchés.

Pas que les marchés d’ailleurs. Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a bien dû admettre que « cette augmentation de l’inflation ne répond pas seulement à des effets de base, il y a également une composante qui aura un impact plus structurel. Cela a un impact qui va bien au-delà de ce que nous attendions il y a seulement quelques mois ».

Toute la question est maintenant de savoir si cet impact plus structurel va percoler dans les salaires, ce qui serait un facteur déterminant pour la suite des politiques monétaires des Banques centrales. Et de nouveau Luis de Guindos a été explicite, « sur le marché du travail, nous n’avons pas vu d’importantes augmentations de salaire pour le moment. Mais nous devons être prudents car les négociations salariales ne font que commencer et la perception de l’inflation devient plus évidente au fil du temps”.

La perspective d’une hausse des taux, qui pour le moment est restée modeste comme le montre l’évolution du rendement du Bund 10 ans, affecte particulièrement les valeurs technologiques.

Pour terminer provisoirement le chapitre de l’inflation, sans surprise, l’inflation en Turquie a augmenté de 1.55% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui s’établit à 19.58%, le taux le plus élevé depuis mars 2019. Compte tenu de la baisse des taux la semaine passée, les rendements réels vont passer en territoire négatif et comme la livre turque reste à ses plus bas historiques la pression inflationniste ne va pas faiblir.

Un défi énorme

Le nouveau premier ministre japonais est face à un énorme défi pour relancer l’économie japonaise. Comme le montre le graphique, l’indice PMI des services s’est redressé en passant de 42.9 à 47.8, mais il s’agit quand même du 20èmes mois où cet indice demeure en dessous de 50.

La comparaison avec le même indice dans la zone euro est à cet égard très parlant, sur le graphique, la zone euro est repassé au-dessus du seuil des 50 en avril de cette année.

Cela s’explique en partie parce que le Japon vient seulement de lever les mesures de restriction, mesures qui ont fortement pesé sur la demande. Mais il ressort aussi que la hausse des prix, la plus forte depuis 13 ans, a pesé sur la demande.

Pas étonnant donc que le Nikkei affiche une très forte correction ce matin, dans le sillage de Wall Street, mais surtout parce que la hausse du prix du baril va encore un peu plus exacerber cette tension sur les prix.

Les gagnants de la hausse du prix du baril

A côté du dollar qui s’est renforcé en tant que valeur refuge, la hausse du prix du baril provoque aussi un renforcement de la couronne norvégienne (voir graphique), qui profite également de la hausse des taux décidée la semaine passée.

Par rapport à l’euro, le dollar canadien s’est aussi renforcé ainsi que le rouble, aussi en partie soutenus par le début du tapering au Canada et la hausse des taux en Russie.

L’évolution du sterling est par contre moins évidente car si l’économie britannique profite de la hausse du prix du baril, les problèmes d’approvisionnement représentent un énorme risque pour la croissance et un risque donc de stagflation.

Et que les tensions entre la Grande-Bretagne et l’UE sont de nouveau montées d’un cran avec l’annonce par la Grande-Bretagne qu’elle prendrait des mesures unilatérales dans le cadre de l’accord du Brexit si les Vingt-Sept n’acceptent pas des changements susceptibles de fluidifier les échanges de marchandises avec l’Irlande du Nord.

L’accord négocié en décembre 2019 prévoit que l’une des parties peut déclencher l’article 16 qui permet de prendre des mesures unilatérales si elle considère que le protocole a de graves conséquences.

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