L’Europe se démarque … positivement

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La comparaison saute aux yeux entre le très net recul des indices PMI en Asie, et la consolidation de ces derniers à des niveaux très …

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La comparaison saute aux yeux entre le très net recul des indices PMI en Asie, et la consolidation de ces derniers à des niveaux très élevés en Europe, malgré les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement.

Consolidation

Un graphique est plus parlant que le moindre propos, et celui de l’évolution des indices PMI manufacturiers en Europe si on le compare à celui de l’évolution des mêmes indices en Asie publié hier montre bien le contraste.

Certes on a connu un léger tassement, mais dans tous les pays européens ces indices sont largement au-dessus du seuil des 50 démontrant que l’activité est restée extrêmement soutenue. Mais tous les secteurs sont confrontés à la hausse des prix des matières premières et aux problèmes de rupture dans les chaînes d’approvisionnement. Et la dégradation de la situation en Asie ne va évidemment pas améliorer les choses.

Compte tenu de cette activité soutenue, la BCE a déjà annoncé qu’elle allait revoir à la hausse ses prévisions de croissance. Et inéluctablement le débat sur une levée progressive des mesures de soutien va commencer à avoir lieu même s’il n’est nullement question d’envisager une remontée des taux avant un bon moment.

Cependant, le recul de indices PMI est aussi lié à la hausse des prix, qui même si elle est temporaire, est un frein sérieux à l’activité. Ce qui veut dire que la seconde partie de l’année sera marquée par une croissance moindre compte tenu de ces contraintes et du ralentissement en Asie.

Cette hausse des prix est aussi un sujet de préoccupation pour les ménages, ce qui explique en partie le recul de 5.1% des ventes de détail en Allemagne au mois de juillet après il est vrai une hausse de 4.6% en juin. Malgré que cet indicateur soit très volatil, il est quand même significatif d’une certaine pression sur l’activité.

Croissance solide

Aux Etats-Unis, l’indice ISM manufacturier, l’équivalent de nos indices PMI manufacturiers, est resté solide en passant de 59.5 à 59.9 malgré les problèmes d’approvisionnement également.

Mais les industriels américains soulignent aussi la difficulté de trouver de la main-d’œuvre qualifiée, situation qui pourrait encore se dégrader avec le variant Delta qui provoque de nouvelles tensions dans les hôpitaux dans certains Etats.

Et à propos de l’emploi, dans l’attente des chiffres demain, la publication du chiffre des créations d’emploi dans le secteur privé par la société ADP n’a pas permis d’y voir plus clair. Ces dernières ont été de 374.000 contre 326.000 le mois passé, mais finalement cet indicateur ne semble plus donner une image assez précise de la situation.

Pression sur la Banque centrale

Alors que la livre turque avait réussi à se rependre quelque peu comme le montre le graphique, le répit pourrait être de courte durée. En effet, le gouverneur de la Banque centrale a laissé entendre que cette dernière se rapprochait d’une baisse des taux même si l’inflation devrait rester autour des 19%.

Il faut dire que la livre turque avait bénéficié de la publication du chiffre du PIB au deuxième trimestre qui a progressé de 0.9%, soit un taux annuel de 21.7% (voir graphique). La croissance devrait rester soutenue et la prévision d’un taux de croissance à 8% cette année pourrait être révisée à la hausse.

Mais, le niveau des taux d’intérêt ne plait absolument pas à Erdogan qui exerce une énorme pression sur le gouverneur de la Banque centrale pour qu’il baisse ses derniers, ce qui explique son revirement d’hier.

Cette situation contraste avec celle du Brésil, où la Banque centrale n’a pas hésité à remonter nettement les taux en dépit des pressions de Bolsonaro. Conséquence, la devise est nettement moins sous pression comme le montre le graphique.

Mais par contre la situation économique est nettement moins glorieuse qu’en Turquie vu la gestion calamiteuse du président Bolsonaro. Conséquence, le PIB a reculé de 0.1% au second trimestre après une chute de 1.2% au premier trimestre. Ce chiffre pourrait inciter la Banque centrale à réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année.

Toujours pour rester dans la question du rôle de la Banque centrale et de son rapport avec le pouvoir politique, au Japon, la BOJ qui n’est pas vraiment indépendante, ne se prive pas de se montrer critique.

Goushi Kataoka, membre du conseil d’administration de la Banque du Japon a déclaré « les risques pour la consommation augmentent, avec un pic des cas de la variante Delta qui oblige le Japon à maintenir les restrictions de l’activité économique. Il y a de fortes chances que l’impact de la pandémie dure plus longtemps que prévu ». Et il estime même que la BOJ se montre trop optimiste en se basant uniquement sur les perspectives positives des exportations.

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