La sortie de crise provoque de sérieuses déformations

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Distorsion dans les prix et dans les chaînes d’approvisionnement, mais également distorsion du marché du travail….

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Distorsion dans les prix et dans les chaînes d’approvisionnement, mais également distorsion du marché du travail, décidemment cette sortie de crise a des effets fameusement perturbants pour les économies.

Distorsion du marché du travail

En l’occurrence aux Etats-Unis, et cela est déjà ressorti lors de la publication des chiffres du chômage vendredi passé. Mais les dernières données viennent encore de le confirmer et cela est peut-être le signal d’un bouleversement du marché du travail plus important qu’on avait pu l’imaginer.

D’un côté, plus de 10 millions d’Américains qui sont sans emploi depuis la crise, soit environ depuis mars 2020. D’un autre côté, les offres d’emploi ont bondi de 597 000 pour atteindre 8,1 millions, soit le chiffre le plus élevé depuis le début de la série en décembre 2000.

Ces offres concernent le secteur de l’hébergement et de la restauration, avec 185 000 postes vacants, 155 000 ouvertures de postes supplémentaires dans le secteur de l’éducation des administrations d’État et locale, et 81.000 emplois dans l’industrie des arts, du divertissement et des loisirs.

Autre paradoxe, au mois de mars, les licenciements ont atteint un niveau record, alors que d’un autre côté, les PME ont signalé un nombre record de postes vacants.

Comme déjà évoqué, un certain nombre de facteurs expliquent ces réticences des travailleurs de revenir sur le marché de l’emploi, mais il y a aussi plus fondamentalement des interrogations existentielles sur un retour vers le marché du travail. Après ne pas avoir compté ses heures avec le télétravail, l’employé s’interroge sur le fait de savoir comment récupérer ces heures supplémentaires non rémunérées ? Est-ce que ma profession a encore un avenir en cas de nouvelle crise sanitaire ? Je suis dans un secteur qui va faire face à une forte hausse des faillites, n’aurais-je pas intérêt à me réorienter professionnellement ? Certaines entreprises ont accéléré le déploiement des robots industriels, ce qui met les travailleurs face à de nouveaux défis.

Comme on le voit les interrogations sont nombreuses et les distorsions le sont tout autant. Sans parler du débat qui commence à faire rage sur l’opportunité de maintenir le chèque de 300 $ jusqu’en septembre, chèque qui n’inciterait pas les travailleurs à chercher un emploi.

Mais en attendant, bien évidemment, toute l’attention sera tournée vers les chiffres d’inflation aux Etats-Unis. C’est la crainte d’une hausse durable et plus significative, qui obligerait la FED à augmenter ses taux, qui a entrainé une certaine turbulence sur les marchés boursiers depuis deux jours. Pour rappel, le Core CPI est attendu à 2.3% contre 1.6% le mois passé, et ce niveau devrait se maintenir les prochains mois.

Hausse de l’inflation

La hausse de l’inflation est encore contenue quand on observe l’évolution de cette dernière au Brésil. D’un mois à l’autre, elle a progressé de 0.3%, soit un taux annuel de 6.8% contre 6.1%. Avec ce niveau, il s’agit du taux le plus élevé depuis 2016 et qui dépasse allègrement l’objectif de la banque centrale.

Avec un taux directeur qui vient d’être augmenté de 0.75% à 3.50%, il ne fait pas l’ombre d’un doute que la banque centrale procèdera à un nouveau resserrement en juin.

Même en Europe

Comme le montre le graphique, les anticipations d’inflation en zone euro sont aussi en fortes hausses, alors que la reprise ne connait pas l’ampleur de celle que l’on peut observer aux Etats-Unis.

Et même si la BCE s’attend à une hausse de l’inflation, comme souligné hier, cette hausse sera temporaire et elle ne veut surtout pas que cela entraine une remontée des taux longs. Le gouverneur de la Banque de France a d’ailleurs déclaré hier que le fait d’évoquer le tapering pour la BCE était de la « pure spéculation ».

Et même le gouverneur de la Banque centrale des Pays-Bas, Klaas Knot, a déclaré que la BCE continuerait d’apporter un soutien à l’économie même lorsque son programme PEPP prendra fin. « Nous aurons toujours l’ancien programme d’achat d’actifs, nous aurons toujours les taux d’intérêt négatifs en place et, surtout, les opérations ciblées de refinancement à plus long terme des banques », a-t-il ajouté.

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