De nouveaux indicateurs à suivre avec la crise

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La reprise des contaminations dans certains pays, ainsi que la mise en garde de l’expert Anthony Fauci, qui conseille la Maison Blanche….

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La reprise des contaminations dans certains pays, ainsi que la mise en garde de l’expert Anthony Fauci, qui conseille la Maison Blanche, sur un déconfinement trop rapide ont grippé la hausse des bourses.

Inquiétudes aux Etats-Unis

Avec plus de 80.000 morts, la situation aux Etats-Unis reste encore extrêmement délicate et un déconfinement trop rapide fait craindre une deuxième vague.

Dans le même temps, les mesures pour assurer la reprise pourraient se révéler insuffisantes et un nouveau plan de soutien voit une nouvelle fois les Républicains et les Démocrates se déchirer. Plusieurs membres de la FED ont exprimé leurs inquiétudes sur le manque d’aides aux entreprises et aux ménages pour pouvoir rebondir au moment de la sortie du lockdown.

Alors que depuis quelques jours, le marché anticipe des taux négatifs de la part de la FED d’ici la fin de l’année, la chute de l’inflation est venue renforcer ce scénario.

En effet, l’inflation a reculé de 0.8% en avril après une baisse de 0.4% en mars, affichant ainsi son plus fort recul depuis décembre 2008. En taux annuel, elle est passée de 1.5% à 0.3%. Si l’on regarde le Core CPI, ce dernier a chuté de 0.4%, soit le plus fort recul jamais enregistré depuis le lancement de cet indice en 1957. En taux annuel, il est passé de 2.1% à 1.4%.

Pour autant, l’expérience des taux négatifs n’a pas été trop probante et s’est même révélée finalement négative en affectant les banques et les épargnants. Il est donc peu probable de voir la FED franchir le Rubicon.

Nouveaux indicateurs

Jusqu’à présent, nous utilisions des indicateurs économiques standards pour établir les prévisions. Mais la crise du Covid-19 a aussi bouleversé la validité de ces indices et nous oblige maintenant à inclure ce qu’on appelle des données à haute fréquence.

Deux raisons expliquent pourquoi nous devons élargir notre éventail de statistiques. D’une part, parce que les indicateurs traditionnels ont perdu de leur pertinence et ne parviennent pas à nous aider à interpréter un choc d’une violence inouïe. Et d’autre part, parce que ces données à haute fréquence permettent d’évaluer en temps réel l’impact sur l’activité des mesures de confinement ou de déconfinement.

Un indicateur parmi d’autres c’est par exemple, comme illustré par le graphique, la demande d’électricité qui montre l’impact du confinement sur la production industrielle, quasiment en temps réel, puisque cette consommation d’électricité est publiée en fréquence horaire.

Si on observe le graphique on constate la chute de la demande dans les pays européens mi-mars avec l’entrée en confinement. On peut voir la reprise très nette de l’activité aux Pays-Bas, et aussi en Italie et en Allemagne mais beaucoup plus lente, ce qui correspond à des phasages de déconfinement différents. En revanche, la France ne voit absolument pas de reprise de la demande, ce qui semble confirmer que l’industrie française est dans une profonde récession. Ce qu’a d’ailleurs confirmé le gouverneur de la banque de France en estimant que l’activité dans l’industrie manufacturière était à 37% en dessous de son niveau normal en avril, un léger mieux cependant par rapport aux 48% du mois précédent.

Mais dans l’ensemble ces données montrent, ce qu’aucun indicateur normal ne peut nous donner, que le chemin sera long avant une reprise normale de l’activité.

Ces données sont bien évidemment complémentaires et nous n’abandonnons pas pour autant les indicateurs classiques comme les chiffres du PIB, même si ces derniers sont une photo du passé. Ainsi, nous attendons le chiffre du PIB pour la Grande-Bretagne qui devrait être de -2.6% en chiffre trimestriel, soit un taux de -2.2% en taux annuel.

Celui de la Norvège publié hier, affiche un recul de 2.1% en taux trimestriel, soit un recul de 1.9% en taux annuel. Le gouvernement table toujours sur une reprise entre 4% et 7% en 2021 après un déclin de 4% cette année, scénario sans doute trop optimiste compte tenu du contexte global actuel.

Tout comme nous restons attentifs aux grandes tendances qui se dessinent dans tous les secteurs et des impacts de cette crise comme par exemple pour le secteur des biotechs.

Plan de soutien en Inde

Confrontée aussi au confinement à cause du Covid-19, l’Inde subit également un arrêt de son activité et selon Moody’s la croissance pourrait être ramenée à 0% pour la nouvelle année fiscale.

Jusqu’à présent, le gouvernement n’avait pas encore annoncé de grand plan de soutien comme dans les autres pays. Le premier ministre a donc annoncé un plan de 266 milliards de dollars sous forme de mesures fiscales et monétaires, soit 10% du PIB.

Ce plan comprendra aussi des réformes du marché foncier et du travail pour  rendre l’Inde plus compétitive et en faire un acteur important dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, dont certaines pourraient se détourner de la Chine après la pandémie.

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