Les indices PMI en zone euro se sont révélés meilleurs que prévu, cependant ils n’intègrent pas les dernières mesures …
Un confinement sans fin
Les indices PMI en zone euro se sont révélés meilleurs que prévu, cependant ils n’intègrent pas les dernières mesures de restriction imposées un peu partout en Europe et cachent donc la réalité.
Des indices en trompe-l’œil
Comme le montre le graphique, l’indice PMI manufacturier en zone euro poursuit sur sa tendance et l’industrie est même en plein boom avec un niveau de l’indice qui n’a jamais été vu depuis juin 1997. Par contre, le secteur des services, et malgré un rebond appréciable, demeure toujours sous le seuil des 50.
L’indice composite retrouve le territoire positif en passant de 48.8 à 52.5, son plus haut depuis 2018 et signe d’une reprise de l’économie sur le deuxième trimestre. Sauf que le secteur des services n’avait certainement pas prévu que nous allions revivre un troisième confinement en avril, qui va venir annihiler cette reprise tant attendue.
Et d’ailleurs, quand on regarde les indices PMI en Allemagne on pourrait s’attendre en effet à une reprise solide, mais c’est justement à ce moment-là que l’institut IFO a annoncé revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année. Au lieu d’une croissance de 4.2%, il table désormais sur un taux de 3.7%.
La remontée du prix du baril est aussi en trompe-l’œil car ce n’est en rien le signe de reprise soudaine de la demande, mais simplement de l’impossibilité de passer par le Canal de Suez car un porte containers entrave totalement le passage.
Mais ce qui n’est pas en trompe-l’œil, c’est bien la troisième vague, le troisième confinement et après avoir changé le nom des vacances de Pâques en vacances de Printemps, on parle maintenant de « pause de Pâques ». C’est évident que les métiers de contact et tous ceux qui n’ont pas pu travailler depuis un an vont apprécier à sa juste valeur cette pause.
Une reprise en vue
Par contre, les indices PMI en Grande-Bretagne peuvent être pris pour ce qu’ils sont, à savoir le signe d’une reprise compte tenu de l’ampleur de la vaccination et de la levée des mesures de confinement.
L’indice PMI des services fait un sérieux bond d’un mois à l’autre et en profite pour repasser en territoire positif, alors que l’indice manufacturier poursuit sur sa lancée et affiche son niveau le plus élevé depuis novembre 2017.
Par contre, de façon un peu étonnante, et comme le montre le graphique, l’inflation en Grande-Bretagne a reculé en passant de 0.7% à 0.4%, sous l’effet d’une forte baisse des prix des vêtements. Ce qui fait que l’indice Core CPI, qui exclut l’alimentaire et l’énergie, indice moins volatile, est aussi en recul à 0.9% contre 1.4%.
Le contexte semble pour autant positif et l’économiste en chef de la Banque d’Angleterre, Andy Haldane, a déclaré qu’il restait confiant quant à la capacité de l’économie britannique à rebondir rapidement.
Il avait utilisé d’ailleurs la semaine passée l’image d’un ressort enroulé en expliquant que l’économie devrait connaitre une reprise rapide avec les ménages se préparant à dépenser l’argent qu’ils ont économisé après être restés bloqués chez eux pendant une grande partie de l’année dernière.
Reprise par la consommation
C’est en effet le grand espoir des économistes de voir cette manne d’épargne accumulée et cette consommation bridée véritablement exploser à la fin de la période de confinement (bon d’accord on ne sait pas vraiment quand elle prendra fin).
C’est exact en observant le graphique que l’épargne des ménages a reculé lors du premier déconfinement et de façon significative. Mais rien ne permet d’assurer que le même phénomène se reproduira à l’avenir et les changements dans les habitudes de consommer vont peut-être induire un comportement totalement différent.
De plus, une partie des dépenses sont définitivement perdues et les consommateurs ne vont pas se rattraper nécessairement car les besoins aussi ont évolué.