Inutile de se voiler la face, la situation sanitaire en Europe se dégrade fortement et de nouvelles mesures de restriction sont …
L’Europe de nouveau mise sous cloche
Inutile de se voiler la face, la situation sanitaire en Europe se dégrade fortement et de nouvelles mesures de restriction sont prises et seront prises, ce qui va encore retarder la reprise dans l’UE.
Nouvelles mesures de restriction
L’Allemagne a annoncé de nouvelles mesures de restriction jusqu’au 18 avril et Angela Merkel incite les Allemands à rester chez eux durant le week-end de Pâques. La France va sans doute devoir étendre les mesures de confinement à d’autres départements et la Belgique pourrait encore serrer la vis ce vendredi.
Le graphique représente les mesures de restriction prises par les différents gouvernements et montre qu’il n’y a pas de relâchement. Le rebond de l’activité au deuxième trimestre en prend déjà un fameux coup et la Deutsche Bank n’a pas hésité à déjà revoir le PIB allemand au deuxième trimestre à 2% au lieu de 4%.
D’ailleurs, la Bundesbank dans son dernier rapport table sur une contraction du PIB au premier trimestre et n’attend pas de rebond au printemps vu la résurgence du virus et des nouvelles mesures de restriction. Selon ce rapport, l’augmentation de TVA, qui avait été temporairement réduite l’année dernière, a aussi contribué à une baisse substantielle de la construction en janvier.
Pas étonnant que dans ce contexte, la tension sur les taux longs ait baissé d’un cran, mais c’est surtout parce que la BCE a joint les actes à la parole et a augmenté substantiellement ses achats.
La semaine dernière, elle a acheté pour 28 milliards d’euros d’obligations, soit une augmentation de 48 % par rapport à la semaine précédente et le plus gros montant hebdomadaire depuis le 4 décembre.
Mais la dégradation rapide de la situation sanitaire risque de mettre une nouvelle pression sur la BCE et l’obliger à augmenter durablement ses achats durant les prochains mois.
Tensions géopolitiques
Les tensions sont montées d’un cran avec la Chine après que l’UE, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada aient imposé des sanctions à des officiels chinois considérés comme instigateurs d’abus des droits humains dans la province de Xinjiang. Ces mesures ont provoqué une vive réaction de la Chine qui a, à son tour, pris des mesures de rétorsion à l’encontre de 10 personnalités et 4 institutions européennes. Cette tension a provoqué une baisse de la bourse de Shanghai ce matin.
Le deuxième front de tension pourrait venir de la Turquie après les mesures prises par Erdogan en interne qui semblent préparer une nouvelle phase de tension en externe. Pour le moment, la dépréciation de la livre a été contenue comme le montre le graphique.
Tassement du marché immobilier
Aux Etats-Unis, le marché immobilier montre des signes d’essoufflement, même si une partie du recul est la conséquence de conditions climatiques extrêmes. Les ventes de logements existants ont chuté de 6.6% (voir graphique) en raison essentiellement du froid, mais le rebond pourrait être affecté par la hausse des taux hypothécaires et des prix des logements.
D’un côté donc, la hausse des taux longs a projeté le taux hypothécaire à 30 ans à 3.09%, soit son niveau le plus haut depuis 9 mois, ce qui pourrait peser sur le marché immobilier à l’avenir. Et d’un autre côté, le prix médian des maisons existantes a fait un bond de 15,8 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 313 000 $ en février.
Mais par contre, l’offre de logements a fortement reculé ce qui devrait contribuer à maintenir les prix dans les prochains mois, tout en donnant le sentiment que le marché immobilier devrait se stabiliser.