La hausse attendue de l’inflation en zone euro, entre autres, n’est pas encore le signe d’une reprise de l’activité….
La hausse de l’inflation, pour le moment technique
La hausse attendue de l’inflation en zone euro, entre autres, n’est pas encore le signe d’une reprise de l’activité, mais surtout un phénomène technique.
Hausse de l’inflation
L’inflation en zone euro est attendue à 0.60% en taux annuel contre -0.30% le mois passé et pour le Core CPI à 0.90% contre 0.20%. Signe d’une reprise de l’activité ? Pas encore, mais conjonction d’une série d’éléments.
D’abord, à propos d’une reprise de l’activité, le recul du PIB en zone euro au quatrième trimestre a été un peu moins mauvais que prévu et s’affiche à -0.7%. Et le graphique publié par Eurostat montre bien cette évolution du PIB en dents de scie en fonction des périodes de confinement et de déconfinement. Sur l’ensemble de l’année 2020, le PIB de la zone euro affiche un recul de 6.8%.
Pour revenir à l’inflation, et si l’on en regarde les raisons de la hausse en Allemagne, qui est passée de -0.70% à 1.60% en taux annuel , ce sont essentiellement des raisons techniques. Il faut pointer la hausse de la TVA, qui avait été abaissée entre juillet et décembre pour soutenir la consommation, une augmentation du prix du CO2 et l’augmentation du salaire légal minimum. Des facteurs spécifiques à l’Allemagne, mais la hausse de son l’inflation se répercute sur l’inflation en zone euro.
A cela il faut ajouter une hausse des prix des matières premières ainsi qu’un phénomène de décalage dans le temps pointé d’ailleurs par la BCE. Il semblerait que l’inflation de la zone euro ait fortement ralenti en mars de l’année passée, mais que les prix n’ont commencé à baisser qu’en août.
Selon l’étude de la BCE, cette réaction tardive pourrait être due à des facteurs tels que la perturbation de l’offre, une réticence initiale à offrir des rabais et la difficulté de deviner le prix de biens qui n’étaient plus à vendre. Ce qui fait qu’il a fallu mettre un prix sur certains biens qui avaient été retirés du marché, tels que les billets d’avion, le logement et les divertissements.
Il y a donc une distorsion de l’inflation qui rend sa mesure et son interprétation plus compliquée, et après une période d’inflation faible, on devrait en retrouver un peu comme le montre d’ailleurs les anticipations d’inflation (voir graphique) qui sont légèrement à la hausse.
Et d’ailleurs après un taux d’inflation de 0.74% en 2020, le Bureau du Plan en Belgique table sur un taux de 1.3% en 2021 et de 1.6% en 2022.
Et de légère hausse de l’inflation, il en est aussi question aux Etats-Unis, avec comme conséquence une légère remontée des taux longs et surtout un différentiel entre le taux 10 ans et 2 ans qui s’est très sensiblement élargi comme le montre le graphique.
Modèle suédois ?
La question n’est pas tranchée sur le fait de savoir si la gestion de la pandémie par la Suède a été plus efficace en termes de santé publique. Sur le front économique, cela pourrait peut-être être le cas.
En effet, au quatrième trimestre, la croissance a été de 0.5% qu’il faut comparer au 0.1% de l’Allemagne ou au -1.3% de la France. Pour l’ensemble de l’année 2020, la Suède a connu une contraction de 2.8% de son PIB, que je peux comparer au recul de la zone euro de 6.8%. Ce chiffre s’est finalement révélé moins mauvais que les prévisions de la banque centrale qui tablait sur un recul de 4%.
Cependant, des mesures plus strictes imposées en décembre et en ce début d’année vont peser sur la croissance et la Suède ne devrait donc pas faire exception et démarrer l’année sur un recul du PIB. Selon les prévisions, le PIB devrait se contracter de 0.8% au premier trimestre, mais avec l’arrivée des vaccins, la deuxième partie de l’année devrait permettre d’afficher une croissance de 4% en 2021.
Super Mario ?
L’échec de Conte pour reformer un nouveau gouvernement est acté et le Président italien Sergio Mattarella pourrait demander à Mario Draghi de former un gouvernement d’unité nationale.
Comme le soulignais mon collègue dans l’étude que j’ai publié hier après-midi il y a urgence et l’Italie ne peut pas se permettre une crise politique dans le contexte d’une crise sanitaire et alors qu’elle doit saisir l’opportunité d’une refonte de l’économie en profitant des fonds européens.
Et même si elle a réussi à mieux s’en sortir que d’autres pays, elle a quand même connu un recul de 2% de son PIB au quatrième trimestre, soit un recul sur l’ensemble de l’année de 8.8%.